Alan Spade
Ecriture, édition, livres numériques, science-fiction, fantasy et fantastique (thrillers/polars) sous toutes leurs formes : autant de sujets qui me passionnent et qui font l'actualité de ce blog.
mardi 9 décembre 2025
Stratégie nationale de sécurité des Etats-Unis d'Amérique - novembre 2025
mercredi 26 novembre 2025
La trilogie Le Problème à Trois Corps, de Liu Cixin
Encouragé par un passionné de SF, je me suis lancé dans la lecture de la trilogie de Science-Fiction Le Problème à Trois Corps, de Liu Cixin. Attention spoilers, l'article va entrer dans le détail de l'intrigue des trois romans, The Three-Body Problem (Le Problème à trois corps), The Dark Forest (La Forêt Sombre) et Death's End (La Mort Immortelle). Je vais mettre d'emblée fin au suspense, j'ai trouvé les trois romans d'une incroyable stupidité, d'une terrible misogynie et d'un négativisme allant jusqu'à l'absurde et au grotesque. Chaque tome m'est tombé des mains à plusieurs reprises, au point que je me suis demandé comment le jury avait pu accorder un prix Hugo à un tel roman. Je crois comprendre, hélas, quand on sait que les romans se sont vendus entre 6 et 30 millions d'exemplaires (oui, le nombre est terriblement imprécis). En général, je préfère me retenir de dire du mal au sujet d'un confrère pour me concentrer sur le positif. Si j'ai décidé de déroger à cette règle, c'est pour les mêmes raisons que je me suis "accroché" à lire jusqu'au bout les trois volumes. D'une part, en dehors de Sun Tzu, je n'avais jamais lu d'auteur chinois et je voulais aller jusqu'au bout de la démarche. D'autre part, les trois tomes, sortis en Chine entre 2008 et 2010 pour le dernier, annoncent de manière aussi troublante que fascinante la période dans laquelle nous vivons, marquée par le retour de Trump à la présidence des Etats-Unis en 2025. J'ai donc décidé de boire cette potion MAGA extrêmement amère, Make Asia Great Again...
Au VIIème siècle, durant la dynastie Tang, par l'intermédiaire du médecin alchimiste Sun Simiao, la Chine inventa littéralement la poudre. A l'instar de nombre de découvertes scientifiques, celle-ci fut le fruit du hasard. Mais tout de même, voilà qui en impose.
La Chine utilisa cette poudre pour des feux d'artifice, en tant que lance-flammes dans des tubes de bambou. Puis les Chinois ont eu l'idée d'insérer des flèches dans de tels tubes. Et enfin, ils s'en sont servi dans des grenades métalliques. C'est ainsi que comme on le dit souvent, la guerre accélère le progrès technologique. Et il y a eu de nombreuses guerres en Chine, que ce soit à l'époque Tang ou plus tard.
Néanmoins, on remarque que dans le cas de la Chine, sans mauvais jeu de mots, cette découverte si essentielle n'a pas donné lieu à une explosion technologique. Ce ne sont pas les Chinois qui ont inventé les armes à feu, mais les Européens. Et la révolution industrielle n'est pas venue de Chine, mais plusieurs siècles après la découverte de la poudre, d'Angleterre.
Comment expliquer une telle stagnation de la part de la brillante civilisation chinoise, malgré cette découverte?
Ma théorie personnelle sur le sujet tient en quelques mots: censure, autocensure, conformisme, dictature de l'esprit. Je pense que les dictatures impériales chinoises ont été bien plus autoritaires et restrictives que ne l'ont été les monarchies européennes, et que la Révolution française de 1789 a par ailleurs permis aux grands esprits de sortir du carcan de l'autorité pour enfin s'exprimer et donner libre cours à leur créativité. Non seulement en raison du déclin de l'autorité royale, mais aussi grâce à celui de la religion.
Ce qui signifie bien sûr une chose: les dictatures ne permettent ni les progrès sociaux ni les progrès au niveau technologique, ou en tout cas entravent largement le progrès technologique, et ce malgré cet accélérateur que sont les guerres.
Encore de nos jours, cela se ressent. Vous l'ignoriez peut-être, mais depuis la création du prix nobel, les citoyens qui avaient la nationalité chinoise au moment de leur prix nobel se limitent au nombre de trois, dont un prix nobel de la paix, un prix nobel de littérature et un prix nobel de médecine.
Dans le même temps, la fière Taïwan, qui a 61 fois moins d'habitants que la Chine, a obtenu trois prix nobel de physique et un de chimie. Ce qui prouve, bien sûr, qu'il n'y a pas de supériorité innée de l'homme occidental sur son voisin asiatique, et que c'est le régime politique qui va influer grandement sur le progrès ou l'absence de progrès. Pas seulement, bien sûr, puisque le progrès ne peut se faire sans d'importantes contraintes et des défis à relever. Mais tout de même.
Pourquoi je vous raconte tout ça? Parce que dans sa trilogie du Problème à Trois Corps, Liu Cixin semble tenir compte de ces notions de liberté individuelle permettant des découvertes fondamentales, sans pour autant en tirer vraiment les conséquences. Liu Cixin nous parle d'une civilisation située sur une planète de notre étoile la plus proche, Proxima du Centaure. Au travers d'un jeu vidéo intitulé Le Problème à Trois Corps, il nous familiarise avec l'histoire de cette civilisation, qui a eu ses grands noms et a connu des périodes successives de progrès. L'auteur semble d'ailleurs avoir un certain respect pour les accomplissements scientifiques et artistiques occidentaux, car il y a de nombreuses références tout au long de la trilogie.
Le problème étant que la planète est soumise à l'attraction imprévisible de trois soleils différents, ceux du système Proxima du Centaure. Ces attractions imprévisibles génèrent des périodes stables et d'autres, chaotiques.
La science-fiction de Liu Cixin
Dans la réalité, le système Proxima du Centaure comporte bien trois soleils et des planètes, et est bien régi par le problème à trois corps, lequel est bien connu des astrophysiciens.
Car voyez-vous, Liu Cixin s'attache à écrire de la science-fiction réaliste, obéissant parfaitement aux lois de la physique et de l'astrophysique. On sent de la part de l'auteur la volonté de réfuter les artefacts de la science-fiction classique, par exemple les moteurs à distorsion. Monsieur écrit de la hard science. Ainsi, le temps de trajet entre Proxima du Centaure et la Terre est respecté, les limitations liées à la vitesse de la lumière aussi, il faut donc des siècles pour voyager entre Proxima et la Terre.
Sauf bien sûr que pour permettre des voyages aussi long, Liu Cixin introduit, dans le premier et surtout à partir du second tome, l'hibernation. Une technologie qui n'existe pas de nos jours, et est à peu près aussi "magique" pour nous que les moteurs à distorsion. En voici les principes selon Liu Cixin :
- le corps est refroidi à très basse température
- contrairement à la cryogénisation moderne, la version du roman n’entraîne pas de destruction cellulaire, grâce à des agents cryoprotecteurs extrêmement efficaces, une gestion contrôlée de la cristallisation et la protection des structures neuronales
La structure informationnelle du cerveau est préservée, il n'y a ni perte cognitive ni vieillissement accéléré. C'est juste comme si l'on s'endormait d'un long sommeil, et c'est 100% sûr.
Je veux bien, mais tout cela, et notamment ces "agents cryoprotecteurs", cela correspond à ce que l'on pourrait appeler le "verbiage scientifique" dont nous autres auteurs de SF sommes si friands. Et Liu Cixin est loin d'être le premier auteur à avoir abordé ce concept d'hibernation.
En fait, à l'instar des pharaons entrant en fonction, Liu Cixin me donne le sentiment de vouloir faire table rase de tous les auteurs de SF du passé pour, en quelque sorte, instaurer sa propre suprématie. Je trouve ça gênant, mais ce n'est pas pour ça que ses romans me sont tombés des mains.
Si Liu Cixin a vendu à des millions d'exemplaires, c'est qu'il maîtrise l'art du conteur. Il sait faire monter les enjeux. Il s'y entend à rendre l'atmosphère si oppressante et ténébreuse que la moindre lueur d'espoir en devient aveuglante. Il a l'art du théâtre, du retournement de situation (plot twist), et ses retournements servent aussi bien à accélérer l'action dramatiquement qu'à la stabiliser pour un certain temps.
Mais il fait aussi partie de ces auteurs qui, en quelque sorte, nous placent au creux de leur main. Je veux dire par là que l'on doit accepter inconditionnellement leur Verbe, ce qu'ils nous racontent. En l'occurrence, nous fier au sens des lois de la physique de Liu Cixin pour mieux écarter notre propre esprit critique.
Et c'est là que pour moi, ça a coincé à de si nombreuses reprises. Déjà, là, pour son intrigue, il fallait que des extraterrestres se trouvent sur Proxima du Centaure. Parce qu'étant donné la longueur des trajets avec la planète Terre, il fallait quelque chose de proche pour que ça colle avec la progression temporelle qu'il avait prévue pour ses romans.
Et donc, peu importe que la planète en question soit sujette à des rapprochements bien trop calcinants avec ses soleils. On va se baser sur ce problème de physique, le problème à trois corps, pour bâtir une intrigue, en imaginant une civilisation capable de se déshydrater pour mieux survivre. Une civilisation qui doit résoudre le problème à trois corps afin de prévoir enfin les périodes chaotiques et prendre au préalable, à chaque fois, les mesures qui s'imposent.
Comme ce problème à trois corps est insoluble, les extraterrestres échouent. L'auteur nous expose que cette déshydratation ne les protège pas complètement, et que lors des périodes particulièrement exposées, la civilisation disparaît, mais repart plus tard de zéro. Un peu comme si elle renaissait magiquement de ses cendres. A ce stade, pour moi, je suis désolé, on n'est plus dans la SF, on est dans le conte de fées. Car non seulement ces Trisolariens bénéficient de suffisamment de périodes stables pour progresser, mais ils progressent à un niveau proprement hallucinant, bien plus loin que les Terriens.
L'auteur nous explique pourtant que ces Trisolariens subissent un gouvernement autoritaire, mais à en croire sa théorie, les périodes éclairées ont suffi pour donner une impulsion technologique suffisante. Pour moi, cette théorie n'a rien de scientifique, mais passons. L'élément le plus handicapant, selon moi, ce qui rendrait impossible une telle ascension, c'est bien sûr la présence de ces trois soleils qui consument périodiquement toute vie. C'est cette pilule-là qui est déjà la plus difficile à avaler, et qui explique en bonne partie mon incrédulité quant à l'obtention du prix Hugo. Dans ces conditions, j'ai du mal à comprendre comment l'auteur a pu maintenir ce que l'on appelle la suspension d'incrédulité chez la plupart des lecteurs.
La misogynie de Liu Cixin
Bref. Sur Terre, l'astrophysicienne Ye Wenjie ne s'est jamais complètement remise de la fin tragique de son père au moment de la Révolution culturelle. Elle travaille au sein d'une base secrète, sur une antenne géante au sein du projet Côte Rouge visant à établir des communications avec une civilisation extraterrestre. En 1971, elle théorise que le soleil peut se comporter comme un gigantesque amplificateur d'ondes radio, et met secrètement à l'épreuve sa théorie. Ce n'est que 8 ans plus tard que celle-ci sera validée, au moment où une réponse lui parvient de Proxima du Centaure. Par un incroyable miracle, Ye Wenjie reçoit une réponse d'un Résistant trisolarien. L'individu lui dit de ne surtout pas chercher à la recontacter, faute de quoi la position de la Terre sera localisable, et les Trisolariens pourront l'envahir.
Et devinez ce que fait cette conne de Ye Wenjie? Après s'être concertée avec elle-même, elle renvoie un signal, estimant que les Trisolariens, civilisation qu'elle ne connaît ni d'Eve ni d'Adam, valent mieux que les Terriens, et méritent d'occuper sa planète à la place des Terriens.
Voilà ce qui arrive quand on donne trop de pouvoir à une femme: elle fait n'importe quoi.
Bon, d'accord. A ce stade, on ne peut pas être sûr de la misogynie de Liu Cixin. On pressent juste que Ye Wenjie a possiblement condamné l'humanité à échéance plus ou moins lointaine, puisqu'il va falloir le temps aux Trisolariens de faire le voyage avant de nous envahir. Ces derniers ayant constaté que leur planète allait se faire engloutir tôt ou tard par l'un des trois soleils, ils ont en effet décidé de constituer une flotte qui sera tout à la fois une arche de Noé, mais surtout, une flotte d'invasion d'une autre planète.
Dans le troisième roman, en revanche, on aura la confirmation de la misogynie de l'auteur, et pas seulement parce que Sophon (Intellectra dans la version française), le perfide androïde extraterrestre envoyé en avance sur Terre, a des traits féminins. Non, car l'héroïne féminine de Death's End, la Mort Immortelle, Cheng Xin, va devenir une Swordholder, ou Porte-épée. Auparavant, c'était Luo Ji qui tenait le rôle. Un mec, un vrai. Grâce à lui et à sa capacité de Wallfacer (je préfère le terme anglais à celui de Colmateur), en regardant un mur droit dans les yeux pendant plus de cinquante ans, il a engendré une époque de Dissuasion qui a été favorable à la Terre.
Bon, ok, pas seulement à cause de ça. Mais Luo Ji avait prouvé la théorie de la Forêt Sombre (c'est le nom et le sujet du deuxième tome, j'y reviendrai), selon laquelle chacune des civilisations extraterrestres avancées, ou en tout cas un très grand nombre, s'efforce de dégommer les autres. Il avait pour cela balancé un signal sur une étoile quelconque, qui avait ensuite été détruite par de grands méchants aliens tapis dans l'ombre. Fort de cette connaissance, il avait menacé les Trisolariens de révéler la localisation de leur étoile au tout-venant, générant une période de Dissuasion de plus d'une cinquantaine d'années. C'était lui qui possédait la télécommande permettant de générer les signaux de localisation, qui font office dans le roman, en quelque sorte, de bombe atomique par procuration.
Et donc, comme Luo Ji a plus de cent ans, il se fait vieux, il doit passer le flambeau à une autre Swordholder. Ce sera Chen Xin, une physicienne. Et devinez quoi? Pas plus de 10 minutes après qu'elle ait pris le relais, les Trisolariens vont trahir toute l'humanité. Ils ont compris que l'instinct maternel de Chen Xin est sa faiblesse, et la gouttelette, une sorte de sonde alien surpuissante, va détruire tous les émetteurs d'ondes gravitationnels, instruments permettant à l'humanité d'avertir d'autres civilisations quant à la localisation des Trisolariens. En effet, Chen Xin, étant une bonne femme, n'a pas le courage de déclencher à temps cette sorte de bombe atomique virtuelle, en balançant le signal de localisation des aliens.
Les gouttelettes alien se mettent à détruire des villes, forçant toute l'humanité à se réfugier en Australie. Là, Sophon (Intellectra), avec toute la gentillesse des Trisolariens, va ordonner à ses alliés terrestres de détruire toute source d'électricité afin de renvoyer la civilisation à l'âge de pierre et de générer du cannibalisme chez les 4 milliards d'humains rassemblés en Australie, et ce dans le but de réduire drastiquement la population terrienne avant l'arrivée de ses congénères et leur installation sur Terre.
Re : Vous voyez ce qui arrive quand on donne le pouvoir à une femme? Chen Xin est tellement désespérée de ce qu'elle a fait, ou plutôt de ce qu'elle n'a pas fait, qu'elle en perd la vue.
La seule chose qui va empêcher la réalisation de l'ignoble projet de Sophon est un coup de théâtre pour le moins improbable. Un vaisseau terrien rebelle, l'Espace bleu (Blue Space) est parvenu au cours de sa fuite au-delà du système solaire à découvrir une technologie alien de quatrième dimension. Ni une ni deux, les occupants de l'Espace bleu se mettent à maîtriser cette technologie de quatrième dimension à un point tel qu'ils détruisent les gouttelettes trisolariennes les poursuivant (je simplifie un peu).
A ce stade, notons que l'intrigue est encore beaucoup moins crédible qu'Anakin Skywalker enfant qui va prendre les commandes d'un vaisseau spatial pour s'attaquer à une base ennemie dans la Menace Fantôme.
Et donc, les rebelles du vaisseau l'Espace bleu s'entendent finalement pour envoyer le message de style "bombe atomique" révélant la position des Trisolariens. Ceux-ci en paieront un peu plus tard le prix, puisque leur monde sera détruit par une autre civilisation alien inconnue. La flotte de Trisolariens qui menaçait la Terre se détourne, sachant la planète Terre condamnée à plus ou moins brève échéance. Car si le monde des Trisolariens est découvert et détruit, la Terre va suivre à assez brève échéance, c'est inéluctable. Les Trisolariens partent donc à la recherche d'une autre planète à envahir.
Mais l'auteur Liu Cixin n'en a pas fini avec Chen Xin. Grâce à la technologie, l'héroïne du troisième tome recouvre la vue. Miraculeusement, on ne sait pas trop pourquoi, les Trisolariens veulent se montrer gentils. Ils autorisent Chen Xin à rencontrer à distance son amoureux nommé Yun Tianming qui, de manière très romantique, lui avait offert une étoile avant d'être victime de son cancer. Le cerveau de Yun avait été envoyé dans l'espace par sa propre amoureuse, Chen Xin, avant d'être recueilli par les Trisolariens et trituré, dans un raffinement de cruauté dont Liu Cixin a le secret. Du moins c'est ce que s'était imaginé Yun. Les Trisolariens ont offert un nouveau corps à Yun, qui va, lors de sa conversation avec Chen Xin, lui livrer des informations scientifiques capitales de manière codée, grâce à des contes fantastiques.
Les contes sont d'ailleurs l'une des choses les plus réussies de la trilogie, je dois bien l'avouer, ainsi que cette idée de messages cachés. Ce message va donner la possibilité à l'humanité de diriger ses recherches vers l'unique technologie susceptible de les sauver, la technologie de courbure de l'espace. Petite parenthèse, on est quand même très proche du moteur de distorsion pour cette technologie. Liu Cixin a juste changé les mots.
Comme la plupart des protagonistes principaux à un moment où un autre des trois romans, Chen Xin se met en hibernation dans l'attente que la technologie de courbure de l'espace soit développée. Car seule cette technologie pourra permettre aux Terriens de sortir à temps de leur système stellaire. De s'échapper et de survivre.
Pendant le sommeil de Chen, l'humanité adopte la stratégie du bunker, en allant se planquer derrière Jupiter et d'autres géantes gazeuses. Oui, c'est aussi l'une des caractéristiques qui m'a fait régulièrement détester ces romans. Les protagonistes humains se conduisent de manière stupide. Ils n'ont pas compris que pour des civilisations hautement capables habituées à en dézinguer d'autres, le fait de se planquer derrière une géante gazeuse sera pris en compte.
Cela nous remet en mémoire ce moment où, dans le deuxième tome, la Forêt Sombre, les humains avaient aligné leur flotte en rangs d'oignons, le plus près possible les uns des autres, afin d'étaler leur puissance. De cette manière ladite flotte de quelques 2000 vaisseaux s'est fait détruire par la technologie supérieure d'une simple gouttelette, drone alien quasiment indestructible et capable d'accélérer et de virer de manière prodigieuse, en défiant les lois connues de la physique.
Mais revenons à Chen Xin. Heureusement, son entreprise dirigée par un protagoniste extrêmement cruel et barbare, mais efficace, nommé Wade, est parvenue à mettre au point la technologie de courbure de l'espace. Malheureusement, Wade est en conflit avec les autorités, qui ne veulent pas de cette technologie au prétexte que seuls les riches pourront en profiter. C'est pourquoi il réveille Chen Xin de son hibernation... pour son plus grand malheur.
Car Chen Xin prend alors le parti des autorités locales. Il se trouve qu'elle a autorité sur Wade, et parvient à le persuader de ne pas entrer en guerre contre les autorités locales.
Ce faisant, les autorités ont gain de cause et la technologie de courbure de l'espace n'est pas développée autant qu'elle aurait dû l'être. Au moment où une civilisation alien encore plus avancée et maléfique que les autres décide de réduire l'intégralité du système solaire en deux dimensions au moyen d'un "post-it" (ne cherchez pas à comprendre, c'est le nom de leur arme), Chen Xin et son amie AA seront les seuls humains à en réchapper, grâce au vaisseau Halo détenteur de la technologie surpuissante permettant d'atteindre la vitesse de la lumière. Merci la vie!
Re-re : Vous voyez ce qui arrive quand on donne le pouvoir à une femme?
Le négationnisme de la Science-Fiction de Liu Cixin
Au temps de Jules Verne, puis de John Campbell et même d'Asimov, nous avions une SF positiviste. Les scientifiques humains, en gros, étaient capables de régler n'importe quel problème dans n'importe quelle condition. Bon, c'était souvent exagéré, c'est vrai. Mais c'était très sympa. Et ça a contribué, je pense assez fortement, à l'essor technologique et au progrès. Les idées de robot, tout ça.
Plus encore que les auteurs français à partir des années 1970, Liu Cixin va développer une SF négativiste. Car, à la manière de Mao, et afin d'enfermer ses lecteurs dans une forme de prison mentale, Liu Cixin va théoriser son négationnisme. Pour cela, il ne va lui suffire que de deux axiomes :
- le principe de survie : la survie est le besoin premier de toute civilisation. Toute action d’une civilisation doit viser en priorité à assurer sa continuation
- la croissance et l'expansion sont des constantes. Les civilisations se développent, étendent leur influence et leurs besoins. Même si une civilisation est pacifique, sa croissance la mène potentiellement à entrer en conflit avec d'autres
De là, le personnage de Luo Ji dans le roman formule sa théorie de la forêt sombre : l ’univers est une forêt sombre.
Chaque civilisation est un chasseur invisible.
Révéler sa position équivaut à signer son arrêt de mort.
Charmant, n'est-il pas? Ce qui, non seulement explique le paradoxe de Fermi, le silence des extraterrestres, mais introduit une autre notion : il y a plein de civilisations extraterrestres dans l'univers, et celui-ci n'est pas si grand. Les civilisations ont besoin d'espace vital. Un peu comme Hitler, quoi.
Bon, au-delà du sarcasme, on va revenir un peu sur le début de l'article. Il semble bien que Liu Cixin n'ait pas retenu les leçons de la civilisation chinoise, et qu'il ne se soit souvenu que de la propagande et de l'enfermement mental. Ce n'est pas en dominant les autres qu'on atteint un haut niveau civilisationnel. C'est sans doute beaucoup plus grâce à la collaboration et au respect mutuel.
Vous vous souvenez de l'astrophysicienne Ye Wenjie? Quand elle a envoyé le signal révélant la position de la Terre, elle a, selon Liu Cixin, commis un crime capital.
Mais on peut se demander, dans le contexte de la culture chinoise, si le vrai crime de Ye Wenjie n'a pas été de s'éloigner de sa communauté chinoise. D'être une rebelle, de ne pas être conformiste. D'être un esprit indépendant. C'est toute la Terre qui va faire les frais de son non-conformisme. Ye Wenjie aurait dû accepter son sort et celui de son père. C'est pour moi le message sous-jacent de Liu Cixin, qui s'ajoute à sa misogynie.
Un univers où toutes les civilisations les plus éclairées cherchent à vous dégommer devient bien sûr un univers de peur, hautement régressif. C'est ce que j'appelle une SF négationniste. Une SF qui annihile tout espoir. Les civilisations extraterrestres se servent de tout ce qu'elles peuvent pour se dégommer: trous noirs, matière noire, écrasement dans des dimensions inférieures...
Quant à la civilisation trisolarienne, elle n'est pas sans rappeler la civilisation chinoise. Elle agit de manière déguisée, s'apprêtant à frapper un grand coup.
Les romans de Liu Cixin préfigurent aussi le monde actuel au niveau des mœurs, car l'auteur prédit une féminisation de la société à un certain moment, avant que celle-ci ne bascule bien sûr irrémédiablement dans un monde post-apocalyptique, suite au Grand Ravin, ou grand effondrement. Les personnages de salopards sont ceux qui permettent à l'humanité de gagner un peu de temps avant son inéluctable éradication.
Je n'ai ressenti aucune bienveillance en provenance de l'auteur au moment de ma lecture. Bien sûr, on peut rarement, en tant qu'auteur de SF, écrire des histoires de bisounours. Il faut développer du conflit pour qu'il y ait une histoire, mais il faut aussi des émotions. Sur ce plan, j'ai trouvé le premier tome incroyablement sec. Les seules relations entre personnages un peu sympa sont celles du flic Shi Qiang avec l'un des personnages principaux du premier tome, Wang Miao.
Il y a un aspect éminemment sociologique à la SF de l'auteur. Très certainement, lorsque Liu Cixin considère l'histoire des civilisations, il estime que les démocraties ne représentent qu'une toute petite minorité temporelle, et qu'elles sont très très faibles. Là encore, une préfiguration troublante de ce que nous vivons à l'heure actuelle, de la pensée des trumpistes par exemple.
Mais en fait, si l'on considère les âges humains avant l'écriture, il n'est pas dit que la dictature ait été le mode de gouvernement prévalent pendant le plus grand nombre d'années parmi les peuples. La part d'inconnu dans notre passé lointain, avant même l'époque des pyramides, est trop importante pour théoriser que les démocraties sont plus faibles et moins pérennes que les dictatures. Je ne prétends pas que les systèmes tribaux étaient aussi complexes qu'une démocratie. Mais on ne peut certainement pas prétendre sans savoir qu'ils s'assimilaient systématiquement à des dictatures. Sinon bien sûr, le progrès aurait été bloqué.
Là où le négationnisme de la SF de Liu Cixin devient vraiment absurde et grotesque, c'est quand il nous explique, vers la fin Death's End (troisième volume), que le fait de transformer un système solaire en deux dimensions n'est pas statique : cela s'étend. A terme, tout l'univers va se transformer en 2D. Y compris les méchants aliens qui nous ont balancé ça dans la gueule. Et qu'est-ce qu'ils vont faire? Bien sûr! Se transformer eux-mêmes en créatures capables de survivre en 2D. Ouaaaaais !
Vers la fin de Death's End, c'est le naufrage total du roman. L'auteur n'est même plus cohérent avec ses propres théories. Les civilisations, y compris les rares humains survivants, se sont mis dans des bulles atemporelles qui permettent le défilement d'un nombre astronomique d'années. Les Trisolariens survivants sont devenu une civilisation sympa qui a offert une telle bulle aux deux humains survivants. 17 milliards d'années passent. Au lieu de se transformer en 2D, ce qui avait pourtant été annoncé par l'auteur, l'univers est sur le point de s'effondrer, et il faut rapatrier la matière contenue dans les bulles atemporelles pour éviter cela.
L'auteur suggère alors que les civilisations survivantes vont revenir dans l'univers et y repartir de zéro en s'entraidant. Ce qui, bien sûr, contrevient compètement aux axiomes du personnage de Luo Ji concernant la Forêt sombre.
C'est du grand n'importe quoi. On a l'impression que Liu Cixin a décidé, en tout dernier recours, d'une forme de happy end commercial, afin peut-être aussi de se défendre du négationnisme de son univers. Parce qu'il n'assume pas totalement.
Il est possible que ma critique, aussi négative soit-elle, vous entraîne à lire cette trilogie. En effet, il existe une catégorie de lecteurs qui recherche des critiques négatives afin de prendre le contrepied et de lire malgré tout les romans. Si c'est le cas, grand bien vous fasse. Il est clair que pour moi, ce n'est pas ma tasse de thé.
Autres articles concernant des romans de Science-Fiction :
- Blade Runner, le film et le livre
- Ubik, ou l'altération dystopique
- Isaac Asimov : mes divergences
- L'auteur de SF précurseur de la bombe atomique
jeudi 13 novembre 2025
L'interview de Sonia par Léa Salamé
L' interview de Sonia par Léa Salamé est l'une des plus fortes que j'ai jamais vues. Sonia prétend n'avoir fait que son devoir, mais choisir de dénoncer l'islamisme radical, alors même qu'elle est probablement musulmane, tout cela demande du vrai courage. La jeune fille paumée, puis radicalisée qu'elle avait hébergée a d'ailleurs payé sa dénonciation de sa vie.
Il faut être clair, Sonia a sauvé bon nombre de vies. C'est une héroïne, même si elle rejette le terme, dans ce sens que tout le monde n'aurait pas agi comme elle.
Si l'on réfléchit comme un soldat et que l'on écarte tout critère moral, qu'est-ce qui fait la différence entre un acte terroriste et un acte de Résistance?
lundi 20 octobre 2025
Attention aux arnaques sur le site Le Bon coin
Décidément, c'est la saison des arnaques. Attention, donc, aux arnaques sur le site Le bon coin. Si vous êtes vendeur et que l'acheteur sélectionne la remise en main propre tout en vous demandant l'envoi du produit, c'est bien sûr hors de question.
jeudi 16 octobre 2025
L'arnaqueur de l'aide à l'armée ukrainienne
Quand Alan Spade se fait arnaquer par une prétendue sniper droniste ukrainienne, c'est avec style. Je souhaite dénoncer auprès des autorités compétentes un brouteur plus dangereux et habile que les autres, un Américain du nom de Scott Hanley. Ce Hanley tente de spolier l'armée ukrainienne de l'aide dont elle devrait bénéficier. Si vous avez une adresse mail où une ressource où je puisse exposer cette personne, merci de me le dire. Je ne suis pas sûr que le site Hoaxbuster fonctionne aux Etats-Unis, et cette personne escroque à mon avis principalement des anglophones. Si vous avez un compte sur le site Hoaxbuster et souhaitez signaler l'arnaque, ce serait une vraie aide. Si vous êtes Ukrainien et que vous souhaitiez prévenir votre communauté, faites-le.
Oui, c'est vrai, normalement je ne parle pas de moi à la troisième personne. Rassurez-vous, ce n'est pas une habitude que je suis en train de prendre. C'est juste une technique de mise en scène.
Donc, sur Bluesky, je suis contacté en anglais par cette femme soldat prénommée Victoria. Evidemment, je me demande aussitôt s'il ne s'agit pas d'un brouteur, ces escrocs qui cherchent à tirer parti de la naïveté des gens. Mais si je choisis de lui répondre, c'est que cette guerre en Ukraine pèse quand même depuis un certain temps. Et donc, la possibilité d'avoir des nouvelles directes du terrain est séduisante. Je me dis que c'est sans doute une arnaque, mais que s'il y a une chance sur 100 que ce ne soit pas le cas, je peux au moins le vérifier.
Quand elle me révèle qu'elle est snipeuse droniste ukrainienne du côté de Kharkiv, la séduction est encore plus forte. L'idée me vient forcément, c'est voulu par l'escroc. Celle de l'inciter à bousiller sa race à cette ordure dégénérée de Poutine, "to put an end to his misery", comme y disent. Et cela viendra effectivement plus tard, dans le courant de nos échanges. A ce moment-là, je lui précise qu'elle va y laisser très certainement la vie, mais que si elle le fait, elle aura sans doute sa statue dans la plupart des villes d'Ukraine.
Elle me répond qu'elle ne recherche pas la gloire, et qu'elle est prête à se sacrifier. Il faut dire que l'escroc a bien monté son personnage, inventant une ancienne infirmière qui a radicalement changé, passant du slogan "do no harm" à l'engagement direct dans l'armée suite à une frappe russe qui a tué ses parents.
Vous me direz, ce n'est pas bien d'exploiter une jeune Ukrainienne. Et si Poutine meurt, ce sera le chaos en Russie. La dispersion des armes nucléaires, tout ça. C'est un autre débat, mais pour moi, on ne doit pas ignorer les crimes de masse odieux, les génocides d'un petit caïd juste parce qu'il a un bâton plus gros que les autres. La possibilité de sauver des centaines de milliers de vie, voire des millions, en échange d'un assassinat, fait de ce meurtre du leader adverse un impératif de guerre.
En tout cas, le récit de l'escroc est cohérent, il a bien fait ses devoirs. Il sait ce qui se passe en Ukraine, il est branché à l'actualité. Il pratique un anglais parfait, sans une faute d'orthographe, ce qui me met quand même un peu la puce à l'oreille, pour une ancienne infirmière ukrainienne.
Si vous souhaitez juger par vous-même du professionnalisme de cet escroc, qui n'est pas un brouteur ordinaire, je vous invite à vous connecter (sans risques, il n'y a pas de virus) au site miroir d'arnaque qu'il a monté, et de le comparer au véritable site, le site américain de l'aide aux soldats ukrainiens du président Zélensky. Regardez l'URL. Pour moi, c'est du très bel ouvrage. Dites-moi dans les commentaires si vous êtes d'accord.
C'est précisément en raison de son habileté que j'ai décidé de prendre le temps d'écrire cet article. Des brouteurs doués comme ça, il ne doit pas y en avoir tant que ça. Celui-ci doit être stoppé.
Assez vite tout de même dans nos conversations, apparaît le premier red flag, un indice fort de la véritable nature de l'individu. Ce personnage de Victoria prétend qu'elle n'a absolument aucun ami. Plus tard dans la conversation, elle prétendra que je suis son seul ami. Là, le doute devient nettement plus fort, on est déjà quasiment dans la certitude du brouteur. L'individu qui va sciemment utiliser l'emprise émotionnelle la plus forte possible pour manipuler.
Ces gens-là ont un point commun avec moi, ils sont là pour vous vendre du rêve. Sauf qu'en ce qui me concerne, je ne trompe pas sur la marchandise. Alors, quand Victoria me dit que l'approvisionnement de son équipe a été coupé et qu'elle a besoin d'argent pour avoir de la nourriture, je fais taire mes doutes, et je dis à ma femme "on va voir". De la même manière qu'au poker, je décide de payer pour voir, mais une somme réduite, 50 €. C'est un peu comme si j'avais acheté un bouquin de 50 € qui assouvirait cette idée de pouvoir offrir une aide directe à quelqu'un sur le terrain, au travers d'un échange personnalisé. La prétendue Victoria m'affirme que l'aide passe par une association américaine, c'est pourquoi sur Paypal, le destinataire de la somme, ce fameux Scott Hanley, est américain.
Je ne réalise pas bien en payant que si la somme est en dollars, c'est que l'homme se trouve en fait aux Etats-Unis. Aveuglement émotionnel de ma part, je le reconnais. Si j'en avais fait la remarque à l'arnaqueur, nul doute qu'il m'aurait dit que l'équipe aux Etats-Unis est en lien permanent avec l'Ukraine.
J'ai bien sûr aussi la curiosité du journaliste, et de l'auteur, qui me pousse. En raison notamment de son site internet, que je prends pour une simple extension du site officiel, extension dédiée à une équipe particulière opérant sur le terrain, le brouteur, plus doué que les autres, a réussi à semer le doute chez moi quant à sa véritable nature. Je veux voir comment il va étendre sa narration. Je me promets de ne pas aller plus loin s'il demande davantage, et de le faire bosser suffisamment pour qu'il travaille sur cette arnaque, si c'en est une, aussi longtemps que moi si j'avais voulu vendre pour 50 € de bouquins en dédicace.
Après cela, il va envoyer davantage de messages, augmenter l'intensité émotionnelle dans le but de me faire cracher davantage. Il risque de mourir à tout moment. L'un de ses coéquippiers a été blessé, puis ils se retrouvent dans les marais, à aller pécher pour se nourrir. Il joue sur la culpabilité en me demandant ce que je mange. Il utilise tous les leviers.
Mais je finis par refuser la nouvelle somme qu'il me demande. Je me mets à glisser des allusions aux escrocs, je lui dis que je déteste les gens qui profitent des émotions pour utiliser le chantage affectif.
Je connais les caractéristiques de ces arnaqueurs. Ils se croient plus intelligents que les autres et méprisent les émotions, pensant qu'ils sont une faiblesse. Je lui explique que les émotions ne sont pas une faiblesse, et je lui prends l'exemple de son personnage de Victoria, devenue plus forte par volonté de vengeance.
Je sais aussi qu'il me prend pour un looser. Pourquoi? Parce que ces gens-là n'ont pour valeur que l'argent. Le symbole de la réussite et du succès. Je lui explique que l'argent que je gagne est un argent de survie, que je ne dois pas y toucher par devoir pour ma famille. Je lui explique mes valeurs. Que je préfère juste survivre et accomplir mon véritable potentiel, même si la société ne reconnaît pas ce potentiel.
Puis, je décide de monter à mon tour de plusieurs crans dans l'émotion. Je lui dis carrément que si je devais lui donner 1000 ou 2000€, j'aurais tellement de haine et de mépris pour moi-même que je n'aurais d'autre choix que de me suicider. Que ma mère a déjà perdu un mari, un fils et une fille, et qu'elle ne doit pas perdre un autre enfant. Que mon devoir est de lui survivre.
Mon but en faisant ça est de le pousser pour vérifier si je vais susciter une véritable émotion, une remise en question pourquoi pas. Je veux lui montrer les dégâts qu'il cause avec ses arnaques. Lui faire comprendre.
Mais il reste dans son personnage de Victoria. J'ai l'idée, puisqu'il s'exprime très bien en anglais, de lui proposer un partenariat. Il va m'aider à vendre mes livres, ebooks et audiobooks en langue anglaise, et en retour, je lui donne la moitié de mes ventes. Les véritables amis s'entraident, la relation ne doit pas être à sens unique, le rapport gagnant-gagnant, tout ça.
Pognon, pognon, pognon. Il accepte plus ou moins l'idée du partenariat, mais continue à me réclamer du blé.
Je sais qu'il me méprise. Je lui demande s'il arriverait, lui, à vendre 15000 livres. Je lui dis d'essayer de le faire. L'idée est de le faire entreprendre une activité productive, et non plus destructive.
Il fait semblant de monter sur ses grands chevaux, et affirme que ma proposition déshonore l'armée ukrainienne.
Je lui réplique qu'en arnaquant les gens, il jette le discrédit sur les initiatives d'aide à l'armée ukrainienne.
Et là, j'ai l'idée de vérifier le salaire de son personnage de Victoria. Il m'a dit qu'elle était sergent major dans l'armée en première ligne, il m'a même donné son unité, la 3ème brigade d'assaut, qui existe réellement et opère en effet aux alentours de Kharkiv. Je demande donc à Chat GPT. On est à 4200 € mensuel, plus 2000 € de primes mensuelle. Et il a besoin de pognon pour s'acheter de la bouffe, ainsi qu'à son équipe?
Et c'est là, quand je lui pose la question, qu'il me sort une énormité. Le salaire des soldats ukrainiens est bloqué jusqu'à la fin de la guerre. Ils ne seront payés que quand celle-ci sera terminée.
Oh. My. God. Par acquit de conscience, je vérifie bien sûr que ce n'est pas le cas. Vous imaginez, vous, des gars aller se faire trouer la peau en première ligne, dans une guerre intensive, pour des promesses de paiement ultérieur?
Donc, là, je lui dis que s'il veut apprendre à vendre des livres, il peut fréquenter le forum KBoards.com. Je mets fin à notre partenariat, je lui adresse un dernier Slava Ukraine, je désinstalle l'application zangi, application de messagerie sécurisée qu'il m'avait fait utiliser (et qui faisait partie du conditionnement mental recherché), et je le bloque sur Bluesky.
Et donc, je décide de prendre quand même un peu de temps pour écrire cet article. Parce que ces brouteurs continuent à se faire beaucoup d'argent sur le dos des âmes crédules. Et là, sur le dos de l'armée ukrainienne, c'est d'une rare obscénité.
Pour moi, cet escroc est une machine. Je le verrais bien comme un enfant orphelin et n'ayant jamais eu d'amour, mais étant pourtant parvenu à faire des études. Ou comme un trader. Je ne le vois pas du tout en revanche comme agent de la Russie. Même si bien sûr, il fait les affaires de la Russie.
J'ai accepté de vivre cette expérience de l'intérieur, en ayant comme arrière-pensée de rendre compte si la personne était bien un escroc. C'était bien le cas. Et si cette expérience pouvait inspirer davantage de gens à donner à l'armée ukrainienne, je rappelle ici l'adresse du site officiel aux Etats-Unis. Il y a aussi des sites d'aide en France. Slava Ukraine!
Dernière mise à jour : j'ai finalement contacté le site original United 24 afin de le prévenir de la fraude.
MAJ 21/10/2025 : le site United 24 m'a répondu qu'ils transmettaient le message à leur équipe de cybersécurité. J'en suis heureux, parce que ça prouve que j'ai été pris au sérieux.
MAJ 24/10/2025 : le site miroir, le site de l'arnaqueur, a été désactivé. Mon intervention aura eu au moins cette utilité.
jeudi 21 août 2025
Mes livres audio mode d'emploi
Amazon a récemment proposé aux auteurs de vendre, sur amazon.com et via leur filiale Audible.com, leurs ouvrages en version audio en français, en offrant un vrai panel de voix masculines ou féminines. La société de Jeff Bezos met à profit la technologie de voix virtuelle, c'est à dire l'IA, afin de rendre ces adaptations de romans extrêmement rapides pour les créateurs. J'avais été bluffé par la diction en anglais, et, de la même manière, je l'ai été pour la diction en français. A l'instar de mes livres en anglais, j'ai donc décidé d'adapter tous mes romans francophones au format audio. Comme il s'agit de narration virtuelle, je baisse sensiblement les prix de vente : là où un roman de Brandon Sanderson de 9h sera vendu à 18 dollars, Le Souffle d'Aoles, qui représente 13 heures d'écoute, est vendu à un peu plus de 4 dollars. Et Le Vagabond, qui représente 9 heures d'écoute? Seulement 2 dollars.
Un certain nombre de lecteurs me réclamaient, en dédicace, une version audio de mes romans. C'est donc chose faite. Pour un auditeur français, le mode d'emploi est simple. Même si Amazon et Audible mettent en avant les abonnements, il n'est pas nécessaire de s'abonner au service d'Audible. Il suffit d'aller sur Amazon.com ou Audible.com (Amazon Etats-Unis, le seul site à distribuer mes livres audio), de taper "Alan Spade" si vous n'avez pas le lien, de choisir le livre qui vous intéresse et de cliquer sur l'onglet "livre audio". Tout en bas de cet onglet, vous verrez un bouton "Buy". C'est ce bouton sur lequel il faut cliquer.
Pourquoi acquérir mes livres sur Amazon (ou Audible) Etats-Unis et non France? Je pense qu'Amazon a agi de la sorte pour contourner d'éventuels problèmes liés aux syndicats de comédiens en France.
Je n'aurais personnellement jamais eu les moyens de me payer les services de comédiens pour mes livres audio. De la même manière, si une adaptation vidéo de mes romans devait arriver, la probabilité la plus forte est que cela se fasse de manière virtuelle, par l'IA, sous ma direction. Il faudrait en effet que je vende des millions de romans pour intéresser le milieu du cinéma. On peut toujours rêver, vous allez me dire...
Quelques précisions, à présent, sur mon expérience d'"auditeur de mes propres livres en narration virtuelle". Déjà, par rapport à la fonction d'écoute automatique des ebooks, par exemple en version PDF, la narration virtuelle, c'est cent fois meilleur. Je dirais même qu'au niveau diction, c'est sans doute supérieur à de nombreux comédiens.
Après, il y a les inflexions, le ton, l'emphase, la prononciation, les liaisons, la rythmique et aussi, ce qu'on pourrait appeler "l'intelligence de narration". Il faut être clair: nous avons affaire à une IA, qui, contrairement à son nom, ne comprend pas ce qu'elle raconte. Il ne s'agit pas d'une voix monocorde, il y a de l'inflexion et de l'emphase, mais beaucoup plus légères qu'avec un narrateur humain. Le ton n'est pas toujours le bon, on ne va pas se le cacher. J'ai également relevé des erreurs, aussi bien au niveau de la prononciation et des liaisons que de la rythmique. Plus quelques bugs.
Alors, pourquoi, me direz-vous, proposer mes livres en audio dans ces conditions?
Parce que ces conditions restent bien meilleures que la lecture automatique d'un ebook par une voix monocorde. Et parce que j'ai rencontré des lectrices, et lecteurs, qui n'avaient pas le choix, notamment en raison de la baisse de leur vue. Et donc, des lectrices et lecteurs qui écoutent ces voix monocordes. Cela peut aussi être en raison d'un aspect jugé plus pratique du livre audio.
Pour la trilogie Ardalia, j'ai pas mal joué sur les sonorités en écrivant les romans. Je savais donc qu'une narration virtuelle non guidée pouvait ne pas être appropriée.
Fort heureusement, Amazon met à disposition des créateurs, dans KDP (Kindle Direct Publishing), le "Virtual Voice Studio". Ce studio permet "d'expliquer" de manière phonétique (non pas avec des symboles phonétiques, mais en utilisant des assemblages de lettres donnant des sons, sans tenir compte de l'orthographe) à l'IA comment prononcer un mot ou une série de mots qui reviennent. C'est très efficace, et ça peut même permettre de corriger des problèmes de liaisons, en plus bien sûr des soucis de prononciation. Il est même possible d'introduire des pauses dans la narration.
Voici, pour vous faire sourire (et peut-être à l'attention d'Amazon), quelques défaillances ou bugs manifestes que j'ai relevés et corrigés. Heureusement, cela ne concerne que des mots assez peu usités :
"Rester coi" : l'IA lit "Rester complément d'objet indirect", faisant la confusion avec l'abréviation grammaticale c.o.i.
"A son grand dam:" l'IA lit "A son grand dent", ignorant la signification du mot ancien "dam".
"Vêtu de pied en cap:"l'IA lit "Vêtu de pied en capitale", confondant "cap" avec les touches du clavier qui sont l'abréviation de lettres capitales (type caps lock).
De manière plus générale, dans les termes porte-manteaux ou inventés que j'utilise dans la trilogie, tels melepeks, grisepeaux, peaudecuir ou tachefleur, l'IA va les lire "melépeks, grisépeaux, peaudécuir ou tachéfleur". Pour corriger la prononciation, j'indique donc en toute lettres "mèleupeks, griseupeaux, peaudeucuir et tacheufleur" dans le virtual voice studio. Je vérifie ce que ça donne, puis j'applique à toutes les occurrences.
Le travail sur la trilogie Ardalia m'a donc permis de me rapprocher énormément des sonorités voulues, y compris pour les noms propres. Narration virtuelle ou pas, vous aurez ces trois romans dans une version qui se rapproche de ce que j'ai imaginé.
Quand le vocabulaire est plus usuel, l'IA commet beaucoup moins d'erreurs, même si bien sûr il ne faut pas s'attendre à la perfection.
Je souhaite donc une bonne écoute à ceux d'entre vous qui souhaiteraient se lancer dans l'aventure!
mardi 24 juin 2025
A truand, truand et demi
Le bouffon orange, Trump, a, malgré tout son épouvantable passif, un mérite. Un escroc sait reconnaître un escroc. Un prédateur sait reconnaître un prédateur. Et donc, Trump a su reconnaître que le régime des mollahs s'efforçait de la faire à l'envers pour toute la communauté internationale, concernant son programme nucléaire. Son unique mérite au cours de son mandat en cours est selon moi d'avoir autorisé, fut-ce de manière illégale, et sans l'aval du Congrès, le bombardement des usines d'enrichissement d'uranium en Iran.
Je pense sincèrement que le but du régime des mollahs, c'était de ne faire découvrir au monde qu'ils possédaient l'arme nucléaire qu'en frappant Israël à l'aide de cette même arme.
L'article du site classe internationale brosse le tableau d'un pays, l'Iran, qui s'est efforcé depuis le shah d'Iran en 1970, d'obtenir l'arme nucléaire.
Et pourtant, dès 1968, l’Iran est l’un des premiers États signataires du TNP, le traité de non prolifération.
En 1974, Reza Pahlavi s'efforce de faire avancer le nucléaire civil en se dotant auprès de la France de quatre réacteurs nucléaires. L'Iran est alors contrainte de signer un accord de garantie avec l'AIEA. Mais dès les années 1970, le shah mène un programme secret de nucléaire militaire.
A son arrivée au pouvoir, Khomeny se débarrassera de ce programme, mais pour le reprendre dès 1980, constatant l'intérêt de la dissuasion nucléaire suite à la guerre menée par l'Irak contre l'Iran.
Dès 1985, le Pakistan fournit à l'Iran des centrifugeuses, lui permettant de faire avancer son programme nucléaire militaire.
En 1989, Khomeny accélère ce programme grâce à un accord avec l'Union soviétique. Accord finalement rompu en 1994 après que Bill Clinton ait confronté
Boris Eltsine sur ses ventes de centrifugeuses à l’Iran.
S'il y a un paragraphe du site classe internationale qui retient l'attention, c'est celui-ci :
Le 14 août 2002, Alireza Jafarzadeh, un dissident iranien exilé issu du groupe d’opposition Organisation des moudjahiddines du peuple iranien (OMPI), révèle que la République islamique a construit deux sites nucléaires à l’insu de l’AIEA : une installation d’enrichissement de l’uranium à Natanz (Ispahan) et une installation à l’eau lourde à Arak (Markazi). Ces deux technologies permettraient à l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire. Entre 20 et 30 kg d’uranium enrichi (ou uranium 235) sont nécessaires pour construire un missile nucléaire. Quant aux réacteurs à l’eau lourde, ils peuvent produire chaque année entre 9 et 10 kg de plutonium, alternative à l’uranium 235, un missile nécessitant entre 6 et 10 kg de plutonium. Ces technologies, que ce soient les plans, pièces détachées ou centrifugeuses, ont été fournies par le Pakistan dès 1985. Abdul Qadeer Khan, père du nucléaire pakistanais, avoue en effet avoir doté l’Iran et la Corée du Nord de leurs premières centrifugeuses. En tant qu’État non partie au TNP, le Pakistan échappe à l’interdiction faite aux États parties d’aider les États signataires non dotés de l’arme nucléaire à l’acquérir. En revanche, l’Iran peut être condamné en vertu de l’article 2 du Traité pour avoir accepté une telle aide du Pakistan. En février 2003, le président iranien Mohammad Khatami confirme les suspicions des États parties au TNP en avouant l’existence de sites destinés à enrichir l’uranium en plus de ceux de Natanz et Arak : Ispahan et Yazd. C’est à partir de cette date que les États-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France, conjointement avec le directeur général de l’AIEA Mohammed El-Baradei, entreprennent de faire signer à l’Iran le protocole additionnel aux accords de garanties de 1997.
L’Iran et ses relations extérieures en 2003
En 2003, les motivations de l’Iran à se doter de l’arme nucléaire vont au-delà de la simple dissuasion qu’il pourrait exercer sur ses voisins.
L'Iran du Guide suprême Ali Khamenei signe en 2003 le protocole additionnel du Traité de non prolifération.
Sur Wikipédia, on apprend le contexte et les détails de la signature du traité de Vienne en 2015, négocié et signé par Obama et Khamenei. Le traité limite le programme nucléaire iranien en échange d'une levée des sanctions internationales contre l'Iran.
En 2018, Trump déchire l'accord en se désengageant. Ce qui permet à l'Iran de reprendre son programme.
Mais le régime des mollahs avait-il jamais vraiment abandonné son programme? L'Iran aurait dépensé 2000 milliards de dollars pour son programme nucléaire. Le seul traité de Vienne aurait-il permis d'interrompre un tel immense investissement? Malgré toute cette tradition, toutes ces décennies de développement secret de l'arme?
Il y avait des inspecteurs de l'AIEA, mais ça n'a pas empêché l'Iran de construire l'usine secrète de Fordo sous la montagne. Un projet sans doute pharaonique.
Et donc, pour moi, l'instinct de Trump, et les renseignements du Mossad étaient les bons: il fallait interrompre ce programme par une action militaire.
Une action illégale, donc, et sans l'accord du Congrès. Mais pour un pays comme Israël, c'est une question de survie. L'Iran est à un an ou un an et demi de posséder l'arme nucléaire. Ou en tout cas l'était, avant les frappes.
Si l'on compare à une autre action illégale, celle de Poutine, on a un Etat russe qui attaque illégalement un Etat respectant les règles internationales, l'Ukraine. Là, avec les Etats-Unis, c'est un pays attaquant illégalement un Etat ne respectant pas les règles internationales, et développant la plus terrible des armes. Donc oui, c'est illégal, mais vous savez ce qu'on dit: "nécessité fait loi". Et là, en l'occurrence, c'est la nécessité de la survie pour Israël. Là où Poutine doit être combattu avec une grande force, puisque lui aussi menace la survie d'un Etat, l'Ukraine. Trump ne menace pas la survie de l'Iran.
Alors, évidemment, Trump n'a pas agi par bonté d'âme, mais pour restaurer son ego meurtri par :
- le meme TACO (Trump always Chicken Out, Trump cède toujours à la trouille)
- ses lamentables échecs diplomatiques précédents, que ce soit avec l'Ukraine et la Russie ou avec l'Iran
- l'affaire Epstein
- le désastre DOGE et le conflit avec Musk
- la calamiteuse gestion de l'immigration, et l'envoi de la Garde nationale en Californie
- etc.
Un petit mot sur l'Iran. Il s'agit d'un Etat islamique depuis 1979, avec une constitution qui proclame notamment, je cite: "l’armée islamique et les forces de
sécurité auront pour mission non seulement de protéger les frontières,
mais également de porter le drapeau de la mission idéologique de l'État,
à savoir le djihad pour Allah, dans le monde entier." L'armée islamique et les forces de sécurité, notez bien. On peut donner au djihad une connotation non guerrière. Mais pas en y associant les mots d'armée et de forces de sécurité. Les dictateurs annoncent toujours ce qu'ils font. Parfois, ils l'écrivent. Il faut les écouter. Et il faut savoir lire.
Pour moi, d'ailleurs, la constitution de l'Etat islamique d'Iran est illégale vis-à-vis de la Charte des Nations Unies. Pas en raison du caractère théocratique de l'Iran islamique, mais bien en raison de son caractère éminemment agressif.
Observons à présent le rapport nucléaire des deux pays, Israël et l'Iran. Israël n'a jamais signé le traité de non prolifération. Israël ne s'est jamais servi de l'arme nucléaire contre un autre pays. La doctrine d'Israël est une doctrine classique d'"Etat perché", un Etat se servant de l'arme nucléaire comme outil dissuasif.
L'Iran a signé le TNP, mais que ce soit sous le shah ou avec Khomeny, a toujours cherché à développer l'arme nucléaire en secret.
Si l'Iran avait voulu devenir, au même titre qu'Israël, un Etat perché, ils n'avaient qu'à se retirer du traité de non prolifération pour développer l'arme. Mais l'Iran, en restant dans le traité, en laissant l'AIEA faire ses vérifications tout en développant en secret l'arme atomique, montrait clairement une duplicité, qui est le signe, au niveau psychologique, d'une intention malveillante. Endormir l'ennemi pour que le réveil soit le plus terrible possible.
Ce qu'a fait Trump, c'est faire goûter à l'Iran des mollahs de sa propre médecine. Trump a fait croire à l'Iran qu'il ne ferait rien, avant de frapper un coup suffisamment décisif pour retarder le nucléaire militaire iranien de plusieurs années. C'est un succès d'autant plus brillant pour Trump que c'est le seul de son mandat 2025, absolument catastrophique. Mais l'avenir dira si ce n'est pas un succès qui va se retourner contre lui.
On peut penser que les frappes israéliennes et américaines combinées ont coûté des milliards, voire des centaines de milliards de dollars à l'Iran. Pour Khamenei, qui a 86 ans, c'est une baffe monumentale. L'une de celle dont aucun dirigeant ne peut se relever. Et il est même probable que son fils ne lui succède pas.
Les mollahs sont déjà en train de choisir leur prochain guide, les événements ayant précipité la préparation de la succession.
Est-ce que l'affaiblissement du régime sera suffisant pour inciter le peuple à se révolter? Je crois personnellement qu'il faudra une révolte passive très forte, une asphyxie progressive de l'économie iranienne par la passivité des travailleurs iraniens pour faire tomber le régime. Et donc, c'est avant tout au peuple de trouver la solution. Même si une action extérieure peut parfois aider.
Le peuple iranien a d'autant plus intérêt à se révolter que si un jour, le régime des mollahs nucléarise Israël, la riposte nucléaire contre l'Iran sera inévitable.
[EDIT 25/06/2025] Un rapport du renseignement du Pentagone chargé d'évaluer les dommages aux centrifugeuses semble établir que celles-ci auraient échappé à la plupart des dégâts liées aux bombardements de Fordo. C'est une éventualité à prendre en compte, puisque le renseignement américain sur les endroits précis où faire les frappes pouvait ne pas être le bon. Etant donné les enjeux, c'est une information qui demande bien évidemment à être vérifiée. Ce type de bombe n'avait été utilisé qu'une fois en Afghanistan. Pour moi, cette opération, même si elle devait être un échec, montre la capacité des Américains à frapper sans être vus, et donc, c'est une épée de Damoclès qui va continuer à peser sur le régime. Tout va dépendre à présent de la qualité des renseignements concernant ces centrifugeuses.

