dimanche 28 mai 2017

Pubs Facebook: attention aux "j'aime" frauduleux !

Facebook est malade de ses faux profils, supprimés chaque année par centaines de milliers par l'équipe de Mark Zuckerberg. Le dévoiement, ou détournement des profils n'est d'ailleurs pas propre à Facebook: c'est juste qu'il semble monter en puissance avec la popularité d'un réseau social. Les détournements et arnaques sont de nature diverses, et peuvent provenir aussi bien d'individus malintentionnés, de bots (robots) que de "clicks farms", les fameuses "fermes à clic". Le problème pour les auteurs est que ces détournements touchent le nerf de la guerre, les publicités Facebook, qui risquent de devenir de moins en moins pertinentes. 

Ce dimanche 28 mai est la Fête des Mères. A cette occasion, et depuis mardi dernier, j'ai baissé le prix de chacun de mes ebooks, Le Souffle d'Aoles, Eau Turquoise et Les Flammes de l'Immolé, à 0,99€ chacun. 

Pour en avertir les utilisateurs de Facebook, j'ai choisi de propulser un article élogieux portant sur Les Flammes de l'Immolé, celui du blog Des livres, des fils et un peu de farine...

Il m'en a coûté 45€ pour booster cet article, somme que j'ai définie moi-même, avec la possibilité d'interrompre cette publicité Facebook, et donc le versement d'argent, à tout moment.

Voici le lien vers la publicité en question

Très rapidement j'ai obtenu des "j'aime", mais tout aussi rapidement, je me suis interrogé sur la provenance d'une bonne part de ces appréciations. 

Si je vendais sur une base régulière mes ebooks en Afghanistan, aux Comorres ou en Turquie, je n'aurais pas été surpris d'avoir des utilisateurs de Facebook en provenance de ces pays cliquant sur "j'aime". 

Malheureusement, ce n'est pas le cas. 

Je vous invite à cliquer sur le lien des "j'aime" de cette publicité, et à examiner les profils en question. 

De la même manière, si vous êtes auteur et faites de la pub en utilisant Facebook, je vous recommande fortement de cliquer sur les appréciations de chacune de vos pubs pour en vérifier la fiabilité. 

Sur les 69 "j'aime" de ma pub, je dirais qu'au moins 45 sont de provenance douteuse ou très douteuse. Une très grande majorité hélas!

Ce n'est pas le cas de toutes les pubs ou articles sponsorisés que l'on trouve sur Facebook, cela dit. Certains ne souffrent pas de ce problème, c'est pourquoi je recommande d'agir au cas par cas plutôt que de manière systématique.

L'auteur autoédité Mark Dawson, que j'ai interrogé à ce sujet, et qui possède une mailing list de plus de 65 000 personnes, m'a confirmé qu'il tirait toujours la plupart de ses revenus de pubs Facebook, qu'il s'agisse d'accroître sa newsletter ou de faire des ventes directes.


Pour plus de transparence, voici quel était le "ciblage" de ma pub Facebook: 

- Pays: France et Wallonie
- Audience: hommes et femmes entre 16 et 44 ans
- Centres d'intérêts : Heroic Fantasy, les auteurs Robert Jordan, Frank Herbert, David Gemmell, Terry Goodkind, Robin Hobb, Fiona McIntosh, Brandon Sanderson, Ursula K. Le Guin, Jack Vance, Morgan Rice, Rick Riordan, plus le roman Les Enfants de la Terre et le personnage de Percy Jackson

Cette audience représentait plus de 1,5 millions de personnes. La publicité a démarré le mardi. En supprimant Heroic Fantasy et Percy Jackson après une journée, dès le mercredi, j'ai réduit l'audience à 30 000 personnes. J'espérais ainsi éviter les clicks farms.

Malgré cela, l'hémorragie des fausses appréciations, vraisemblablement en provenance de "fermes à clics" s'est poursuivie durant toute la durée de la pub, que j'ai interrompue le vendredi soir. 
 
L'explication de ce problème se trouve sans doute dans cette vidéo de langue anglaise de 2014 intitulée Facebook Fraud


Pour résumer, les employés des fameuses Clicks Farms, afin de légitimer leurs appréciations, de faire en sorte qu'elles soient validées par Facebook, vont cliquer sur les "j'aime" ou "j'adore" des publicités de manière aléatoire, et parviennent à localiser leurs profils dans les pays ciblés par ces publicités. 

En gros, ce n'est pas parce que vous ne ciblez pas l'Afghanistan, que vous n'aurez pas un Afghan dont il est écrit sur le profil qu'il vit à Paris qui va vous aimer votre pub. 

Comme le précise la vidéo ci-dessus, ces appréciations sont en fait très néfastes par rapport à votre pub, parce que nuisant à l'effet boule de neige, Facebook ayant mis en place des contre-mesures pour réduire la popularité en cas de doute sur la provenance des clics.

En plus, n'importe qui cliquant sur les appréciations se demandera si vous n'avez pas vous-même fait appel à une "ferme à clics". 

Inutile de dire que j'ai eu très peu de ventes à la suite de cette pub: moins d'une dizaine. 

Il fut un temps où je parlais d'une promo réussie en raison de deux facteurs, l'aide de la plate-forme de vente et les pubs Facebook.

Les choses ont bien changé.

Il s'avère qu'il va devenir de plus en plus difficile de s'appuyer sur les pubs Facebook pour faire connaître ses romans.    

vendredi 19 mai 2017

De nouveaux blogs et services pour les auteurs

Le blog L'évasion littéraire recense près de 200 blogs de chroniqueuses ou chroniqueurs qui lisent des auteurs autoédités. C'est une immense satisfaction pour moi! A noter aussi: Le site Simplement Pro, très efficace apparemment, pour proposer vos livres ou ebooks à des blogueurs sans les contacter directement, via un service de presse qui accepte tous les auteurs. 

Le blog L'évasion littéraire, de Mélanie. 

Le site Simplement Pro.

J'ai bien sûr réactualisé mon article La liste des sites et blogs ouverts à tous les livres et/ou ebooks

Je n'ai pas réactualisé les deux sous-listes de l'article différenciant les blogs ne prenant que des livres de ceux acceptant aussi les ebooks: ça m'aurait demandé trop de travail. Je me suis contenté de mettre l'adresse vers le blog de Mélanie en bas d'article.

Le changement dans la blogosphère me semble aller dans le sens des auteurs autoédités, et c'est une très bonne chose. 

Même si les ventes ne suivent pas toujours, même s'il est indispensable que l'article soit impartial, vous pouvez imaginer le bien que peut faire un article comme celui-ci d'une chroniqueuse sur le moral d'un auteur.

lundi 15 mai 2017

Mes livres imprimés par Orséry

Vous vous souvenez de l'Espresso Book Machine, l'imprimante capable de fabriquer et sortir un exemplaire d'un livre en librairie, devant vous, en cinq à dix minutes? Eh bien, quatre des cinq livres des Editions Emmanuel Guillot sont maintenant disponibles chez le concurrent de l'Espresso Book Machine, Orséry. On peut les faire fabriquer au Cultura la Villette ou chez le libraire Une page de vie à Viroflay (78).

L'impression à la demande en librairie connaîtrait-elle le début d'un frémissement? J'ai en tout cas souhaité être à la pointe de la technologie, en permettant à mes lecteurs de faire fabriquer en une petite dizaine de minutes maximum par livre les quatre cinquièmes de mon catalogue dans ces deux points de vente, le Cultura la Villette et la librairie Une page de vie à Viroflay (78)

Il s'agit des titres: 
- Le Souffle d'Aoles (Ardalia, premier tome)
- Eau Turquoise (Ardalia, deuxième tome)
- Les Explorateurs
- Le Vagabond

Seul manque à l'appel le troisième tome de la trilogie Ardalia, Les Flammes de l'Immolé, en raison d'une contrainte technique: la machine ne peut imprimer des livres au-delà des 400 pages, et ce tome en fait plus de 500. 

J'ai eu entre les mains un exemplaire de test du Vagabond. Malheureusement, les pages sont très blanches à mon goût, je n'ai pas eu la possibilité d'obtenir des pages couleur crème comme c'est le cas d'habitude. La couverture est un peu plus souple que de coutume, mais solide. 

J'ai donc signé un contrat avec Orséry, et je me réjouis de ce partenariat. Il ne s'agit pas tant, pour moi, d'espérer gagner beaucoup d'argent que de dépanner certains lecteurs. 

En effet, je gagnerai entre 2 et 4 € par livre imprimé par ce biais, avec relevé de ventes et paiement une fois par an seulement, après l'établissement par l'éditeur/auteur d'une facture. Ça, c'est le côté un peu frustrant.

La rémunération de l'éditeur, ou dans mon cas, de l'auteur autoédité, est de 40% de la marge globale du livre, le reste étant réparti entre Orséry et le libraire. 

Le coût hors taxe de fabrication pour un livre est de 4,20 € plus 0,013€ par page noir et blanc, 0,036€ par page couleur, et 0,330€ pour la couverture. 

Pour un recueil de 224 pages comme Le Vagabond, le coût de fabrication serait de 3,24 + 4,20 = 7,44 € HT, soit 7,85 € TTC. Le recueil coûtant 14€ à l'achat, la marge globale du livre est de 6,56€. 

Je toucherai donc 40% de ces 6,56 €, soit 2,62 € par exemplaire du Vagabond vendu.

La marge dépend donc du prix global de chaque livre et du nombre de pages.

On le voit, la vente de livres par ce biais ne rapporte pas beaucoup plus qu'un ebook, mais de nombreuses personnes étant encore attachées au livre papier, cela permet de rendre ce service directement en librairie. 

S'il s'avère que j'écoule plus de 10 exemplaires d'Eau Turquoise, le tome 2 d'Ardalia, par an par ce biais (c'est à dire fabriqués par Orséry), alors je réaliserai la maquette d'un tome 3 et d'un tome 4 qui ne seront imprimés que par Orséry, et qui feront environ 250 pages chacun. Ces deux tomes correspondront au tome 3 actuel.

La réalisation de maquettes de livres prenant du temps, je préfère pour l'instant me consacrer à mon prochain roman, qui devrait sortir d'ici la fin de l'année. 

J'espère en tout cas qu'Orséry pourra s'étendre dans tout le réseau Cultura, pourquoi pas dans les Espaces culturel Leclerc, et dans de nombreuses librairies!

lundi 8 mai 2017

Les cadres encadrent

Vous n'encadrez pas les cadres? Vous en avez assez d'être recadré? Pas de chance, l'influence des cadres dans notre société est peut-être plus importante que vous ne le croyez...

Cadre dans le privé, on connaît: une activité mieux rémunérée que les simples employés, mais aussi souvent plus exposée, avec un risque de burnout, ou effondrement professionnel en bon français, plus prononcé. 

Mais j'ai été surpris, en me rendant sur le site officiel de l'Assemblée Nationale, d'apprendre que, sur les 577 députés qui siègent à l'Assemblée Nationale, 390 sont des cadres, anciens cadres ou chefs d'entreprise. 

La répartition est la suivante: 

- 61 anciens cadres et professions intermédiaires
- 126 cadres d'entreprise
- 176 cadres de la fonction publique, professions intellectuelles et artistiques
- 27 chefs d'entreprise de dix salariés ou plus

Par comparaison, on va trouver un seul artisan (bravo à l'heureuse élue, Fanny Dombre Costes!), un ouvrier agricole, Jean Lassalle, 15 agriculteurs exploitants, un employé de la fonction publique, 6 commerçants... La liste complète est ici.

On peut dès lors se demander, il me semble, si le peuple français est bien représenté. Par exemple, si je suis auteur, lequel de ces députés va pouvoir me concocter un statut d'auteur indépendant digne de ce nom, et aura-t-il seulement le poids politique pour faire voter ce nouveau statut?

Pourquoi autant de cadres, me direz-vous? On peut au moins trouver un point commun entre les cadres du privé et ceux de l'Assemblée Nationale: une bonne rémunération. Député, c'est plus de 6700 €/mois + 6100 de remboursement de frais + 8500 pour embaucher un ou plusieurs collaborateurs.


N'importe qui peut devenir député à condition d'être Français âgé d'au moins 18 ans, de jouir de ses droits civils et politiques et de n’être dans aucun cas d’incapacité prévu par la loi. Il ne faut pas non plus être dans un cas d'inéligibilité prévu par le code électoral.

Et bien sûr, à condition d'arriver à se faire élire! 

C'est sans doute là que le bât blesse: pour se faire élire, il faut pouvoir financer une campagne à cet effet, mais aussi, je pense, être soutenu par l'un des partis en place. 

On peut penser que les cadres, qui ont vocation à exercer des responsabilités, sont naturellement attirés vers ces postes de pouvoir. Ils ont aussi un réseau souvent plus développé qu'un simple employé. 

Je reviens sur le problème de la représentativité: il y a plus de trois millions de chômeurs en France, et de nombreux chômeurs longue durée, ne devrait-on pas avoir au moins une personne pour les représenter? Voire peut-être davantage?

Est-ce qu'en faisant en sorte qu'on ne puisse devenir député que sur la base du volontariat, on ne favorise pas la domination des cadres?

Autre problème: les députés sont élus pour 5 ans, mais peuvent être réélus et faire carrière. Est-ce une bonne chose pour la société d'envisager le poste de député comme une profession?


Je veux dire, quand on occupe un emploi, on se doit d'être productif, non? Mais si on se met en tête de produire des lois, est-ce qu'on ne va pas se retrouver avec un maquis de lois inapplicables, car trop complexes? 

Ah bon, c'est déjà le cas? 

Bien que je n'adhère pas du tout à l'idée de ne pas voter, et que je trouve qu'il serait extrêmement complexe de revenir vers une démocratie directe, la vidéo ci-dessous (45 minutes) pose très bien le problème, il me semble:
 

C'est pourquoi j'étais heureux d'avoir deux candidats à l'élection de cette année, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, qui proposaient d'écrire une nouvelle constitution plus adaptée.

Les propositions de Jean-Luc Mélenchon pour rendre du pouvoir au peuple, quoique manquant encore de précision, me semblent intéressantes, et de nature à alimenter le débat.

En revanche, l'idée de ne pas aller voter pour montrer que le système est pourri et le saper me paraît mauvaise et dangereuse. Le vote blanc (4 millions lors de l'élection de Macron, ce qui est considérable) me semble plus pertinent, mais personnellement, je ne le garderais que comme une mesure de dernier recours: pas question pour moi d'y avoir recours si l'un des deux candidats dans la dernière ligne droite a des positions trop extrêmes. 

Essayons de nous montrer un peu logique. Nous avions deux candidats qui se proposaient de changer de constitution cette année. Malgré cela, au premier tour, l'abstention s'est établie à 22,23%.

Ces gens qui se sont abstenus au premier tour, l'ont-ils fait par simple paresse, parce qu'ils n'en ont rien à faire de la politique, par militantisme anti-système, parce qu'ils avaient d'autres obligations ou une impossibilité physique? Sans doute un peu de tout cela, et davantage.

S'ils avaient voulu un changement des règles démocratiques, ils seraient allé voter Mélenchon ou Hamon. Ce n'est donc pas le cas. Ou s'ils veulent du changement, ils ne souhaitent pas que celui-ci se produise dans le cadre d'un processus démocratique.

On peut donc penser, l'abstention ayant été en hausse au second tour, à 25,38%, que ceux qui, à cette occasion, ont refusé de voter dans le but de lutter contre le système se sont retrouvés noyés dans la masse de tous les autres.

Chacun agit, ou s'abstient, bien entendu, selon ses convictions. Mais faire s'effondrer le système, selon moi, donnera naissance à une période de chaos qui ne permettra pas forcément de le remplacer par quelque chose de meilleur.

Prenez la Révolution culturelle de Mao. Les élites ont été détruites, certes, mais au final on se retrouve avec quoi? Avec une nouvelle élite et de nouveaux riches oppressant le peuple. Eh oui.

Je pense qu'il faut être un peu plus subtil que cela. Je suis convaincu qu'il faut réformer notre démocratie, et sans doute aller vers une VIème République. Encore faut-il se donner les moyens de le faire dans les meilleures conditions.