jeudi 24 septembre 2015

Mon blog Overblog supprimé

Après en avoir discuté avec l'auteur Cyril Godefroy, j'ai décidé de supprimer mon ancien blog d'Overblog. Je ne l'ai pas fait de gaieté de cœur, puisque ce blog avait reçu quelques commentaires, heureusement peu nombreux, qui sont bien évidemment une vraie richesse. La raison ? Mon ancien blog apparaissait en tête des recherches sur mon nom sur Google. Je souhaitais éviter aux personnes faisant une recherche sur mon nom de cliquer sur un lien inutile. Ce qui prouve au moins que je ne suis pas narcissique au point de rechercher sans cesse mon nom dans Google! ;)

J'ai également fait subir, toujours sur le conseil décidément éclairé de Cyril,  de légers changement à ce blog (colonne de droite) et à mon site, en donnant la possibilité aux lecteurs amateurs de Fantasy, de Science-Fiction ou de Thrillers, de s'inscrire dans mon Groupe de lecteurs beaucoup plus facilement. 

Comme cadeau de bienvenue, ils recevront un lien avec le premier tome du Cycle d'Ardalia en version epub ou Kindle (mobi).

Ils seront bien évidemment les premiers informés de mes promotions, mais il est possible que je les informe aussi d'autres promos dans les domaines qui les intéressent.





mardi 15 septembre 2015

« Prends l'argent et barre-toi ! »

Le site Author Earnings vient de publier son rapport de septembre 2015, qui concerne Amazon Etats-Unis. De manière frappante, il apparaît que les 5 plus gros éditeurs américains ont vu leur nombre de ventes passer de 45% des ebooks vendus à 32%, et leurs revenus brut passer de 64% à 50%. Comme le dit l'article du site Author Earnings, la montée en puissance de Kindle Unlimited, auquel ne participent (presque) pas les gros éditeurs, y est pour quelque chose. Autre enseignement, et non des moindres, les maisons d'édition d'Amazon ont presque doublé leurs parts de marché depuis Février 2014, passant de 7% à 13%.

"Take the money and run", ou sa version française, "Prends l'argent et barre-toi !" sont des injonctions qui reviennent fréquemment dans les discussions sur Internet lorsqu'un auteur est placé devant la possibilité d'engranger une avance de droits d'auteur très juteuse de la part d'un éditeur.

Les fameux "deals à 7 chiffres", à au moins un million (d'ailleurs nettement plus souvent en dollars qu'en euros, des avances aussi conséquentes se pratiquant avant tout aux Etats-Unis) peuvent changer la vie d'un auteur, en le mettant à l'abri du besoin, parfois définitivement. 

On se souvient que l'auteur Barry Eisler avait défrayé la chronique en 2011 en refusant une avance de 500 000 $ pour préférer l'autoédition. De tels cas sont rares, les auteurs préférant souvent une somme assurée plutôt qu'un revenu potentiel. 

Pourtant, les auteurs savent aussi (en tout cas, ceux qui lisent mon blog), qu'en acceptant ces avances, ils favorisent un système d'édition de sommet de pyramide, et le schéma de Ponzi de la grande édition.  La fraction infime d'auteurs bénéficiant de ces contrats mirifiques servira à prendre au piège l'immense majorité des auteurs, qui travailleront pour presque rien.

Cet état de fait se voit confirmé par la liste provisoire des Best Seller 2015 sur Amazon Etats-Unis. Un seul coup d’œil à cette liste d'ebooks, et au niveau des prix des ebooks, vous convaincra que cette liste est trustée par des auteurs de grosses maisons d'édition. 

Contradictoire avec le dernier rapport Author Earnings?  Pas tant que cela. Pour en avoir discuté avec Data Guy, l'auteur des rapports Author Earnings, il apparaît que la liste des auteurs indépendants qui arrivent dans le top 100 aux Etats-Unis bouge tous les jours, et que ce ne sont pas les mêmes à chaque fois. 

Du coup, les auteurs traditionnels, qui sont beaucoup plus stables pour leur part, se retrouvent tous aux meilleures places dans les listes annuelles de best-seller. Mais cette stabilité a un prix: pour revenir sur les énormes avances faites aux auteurs phares, tous les moyens marketing des grosses maisons sont mobilisés uniquement pour ces auteurs phares.

Au détriment de tous les autres auteurs de ces mêmes maisons.

C'est cette injustice terriblement criante que l'autoédition vient contrecarrer. Le fait que les auteurs indépendants se succèdent si rapidement dans le top 100 me semble sain est naturel, cela signifie qu'aucun auteur n'a cadenassé les ventes sur Amazon comme les gros éditeurs cadenassent, par exemple, la diffusion /distribution des livres papier.

Tout le monde a sa chance, à condition d'être indépendant. 

Mais... mais il se trouve qu'Amazon est aussi éditeur via ses multiples maisons d'édition. Et Amazon pèse de plus en plus fort sur les ventes, et en particulier du top 100 US. Bien que les titres des maisons d'édition Amazon ne soient que quelques milliers sur plus de 3 millions que compte le site d'Amazon, bien qu'ils ne représentent que 1% des titres, ils représentent 13% des ventes! 

Alors que par comparaison, les titres indépendants, qui représentent 27% du nombre total de titres, représentent 37% des ventes.

Amazon obtient des centaines, voire des milliers de commentaires dès le premier mois pour ses livres grâce à un système maison, Amazon First, qui rend les ouvrages en pré-commande gratuits pendant un mois avant parution pour tous les abonnés à Amazon Prime (Premium, si vous préférez).

Ces abonnés bénéficient de cadeaux en fonction du nombre de commentaires sur les produits labellisés Prime qu'ils font.

C'est pourquoi j'aurais aimé qu'Author Earnings se penche aussi sur le top 100 d'Amazon Etats-Unis, avec des graphiques dédiés à l'évolution des ventes sur le top 100. (J'ai suggéré la chose à Data Guy, qui préfère rester uniquement sur les 165 000 livres comprenant 60% de la totalité des revenus ebook sur Amazon.)  

En effet, de la capacité d'Amazon à occuper toutes les places intéressantes du classement dépendra l'indépendance future des auteurs.   

Sachant bien sûr que les auteurs qui publient en exclusivité sur KDP Select ne sont plus indépendants, à partir du moment où ils le font sur tous leurs titres toute l'année.

Kindle Unlimited, dont le tarif à la page vient de subir une baisse de 16% par rapport au mois dernier d'après l'auteur Jacques Vandroux sur Facebook, procure lui aussi un avantage compétitif aux auteurs déjà en vue sur Amazon. 

Cette domination inconditionnelle de quelques-uns aux dépens de tous les autres qui est le legs de l'édition traditionnelle semble donc être en voie d'être reconduite par Amazon, surtout si l'on considère le top 100 US. 

Au moment où Amazon est encore un site qui représente la liberté pour de nombreux auteurs, il serait peut-être temps de réfléchir à la manière dont l'édition traditionnelle, et à présent Amazon, joue sur l'égoïsme de chacun d'entre nous (et je me comprends dans le lot, je ne suis pas meilleur qu'un autre) pour procurer à quelques-uns des avantages compétitifs écrasants aux dépens de tous les autres. 

Il faut savoir d'où l'on vient. Il faut savoir où on va. 

Vous allez me dire, on ne peut pas avoir de riches s'il n'y a pas de pauvres. Mais nous, les auteurs, sommes censés avoir compris aussi bien que n'importe qui d'autre les changements apportés par le siècle des Lumières par rapport au système féodal. 

Lorsqu'on nous propose un système de domination économique moyenâgeux, nous devrions être capables de le refuser en faveur de quelque chose un chouïa plus équilibré. 

Ne sous-estimons pas la multitude de petits pouvoirs additionnés que nous représentons. Nos choix peuvent façonner l'avenir.


P-S: pour ceux qui se demandent si les chiffres du site Author Earnings sont encore fiables malgré les changements KU, Data Guy explique sur une page dédiée son mode de calcul pour Kindle Unlimited 2.0.