Rassurez-vous, ce blog ne
s'est pas d'un seul coup transformé en extension de Voici ou Gala.
Simplement, je suis tombé hier sur cette info : la moitié des footballeurs européens finissent ruinés.
Par
ailleurs, selon le même article, en NFL (football américain), 78%
des joueurs ont tout perdu moins de deux ans après avoir raccroché, et
60% des joueurs de NBA n'ont plus rien dans les cinq ans
qui suivent l'arrêt de leur carrière. Wow. C'est leur problème, me
direz-vous. Mais ce serait oublier qu'ils relèvent d'un modèle, le
star-système, qui impacte une majorité de la
population.
Il est beaucoup plus difficile
d'avoir ce genre de chiffres pour des artistes car pour eux, la fin de
carrière signifie souvent la fin de vie. Mais je suis persuadé
que le problème est à peu près identique.
L'article donne la raison principale, le manque d'éducation : Le
train de vie dispendieux des athlètes (achats de maisons, voitures de
luxes, bijoux)
n’expliquerait pas tout. La faillite de certains serait plus souvent
le fait de mauvais placements, d’investissements désastreux, de divorce
coûteux et de la mauvaise influence d’agents et des
conseillers peu scrupuleux.
L'argent facile peut conduire à
vouloir afficher sa fortune, par ses possessions, son train de vie et
ses fréquentations. Cela nous renvoie à un narcissisme qui
remonte à l'adolescence, à l'époque où il fallait une paire de
baskets ou un sac à main de marque pour afficher son rang.
Eh oui, notre société n'est pas
seulement jeuniste, elle nous pousse à revenir au stade de
l'adolescence. Est-ce parce que les "p'tits gars du marketing" ont
calculé que c'est à cet âge qu'on dépense le plus par rapport à ce
que l'on possède ?
Pour les artistes et les sportifs de
haut niveau, évidemment, ce problème de narcissisme se trouve décuplé,
parce qu'il y a le regard du public, que ce soit dans
les stades de foot ou les salles de concert (qui sont parfois un
seul et même lieu).
Quand un artiste tombe amoureux d'un
fan, est-ce qu'il tombe amoureux de la personne ou bien de son propre
succès qui lui est renvoyé comme dans un miroir ?
L'artiste ou le/la sportif(ve) aura beau jeu de dire après le
divorce que son mari ou sa femme l'a épousé pour son argent ou sa
célébrité, les torts seront partagés, parce que lui ou elle aussi
aura fait ce choix pour les mauvaises raisons.
Sans vouloir faire de morale, quand
on n'est pas aimé pour soi-même, quand de soi-même, naturellement, on ne
donne pas sans espoir de recevoir quelque chose en
retour, il ne faut pas s'étonner que la relation s'interrompe
brutalement (et douloureusement). En la matière, il ne faut pas se fier
aux déclarations de l'autre, mais bien aux actes. Et aussi à
ses propres actes.
Si les psychologues sont et resteront
dans les années à venir une profession en vogue dans notre
société-qui-marche-sur-la-tête, c'est parce qu'ils peuvent parfois
aider à franchir des étapes initiatiques, des étapes qui permettent
de passer à l'âge adulte et d'obtenir une meilleure estime de soi
(notion très différente de l'image que l'on projette aux
autres, qui renvoie au narcissisme).
Mieux vaut construire sur du réel et du solide.
Je n'irai pas jusqu'à dire que les
footballeurs ont besoin de redevenir pauvres pour comprendre ce qu'est
la vie, ce serait cynique et sans doute faux. Néanmoins,
se mettre dans des conditions permettant de se trouver soi-même,
voilà qui ne ferait pas de mal à des personnes n'ayant jamais connu que
l'opulence - l'idée de "stage de pauvreté" n'est pas
nouvelle, elle est déjà exploitée par des producteurs d'émissions de
télé-réalité par ailleurs très contestables.
1 commentaire:
Il y a aussi beaucoup d'addiction au jeu, semble-t-il, qui ruine les stars du foot.
Il serait intéressant aussi de voir ce qui arrive aux grands gagnants du loto.
Il s'agit alors seulement d'un brusque accès à beaucoup d'argent, sans la célébrité.
Tout ceci est fascinant.
Merci Alan pour ton article!
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