Une fois son livre écrit, il
existe trois sacrifices possibles pour un auteur. Le premier est celui
de 90% de ses droits d'auteur s'il passe par un éditeur.
Si au contraire il a choisi l'autoédition au format ebook, il se
trouvera rapidement confronté au choix stratégique suivant : sacrifier
des ventes en baissant dramatiquement les prix au cours
d'opérations promotionnelles, ou bien même en offrant son livre en
échange d'un regain de visibilité, et d'un espoir de ventes ultérieures.
C'est le deuxième sacrifice. Lors de sa dernière
opération de gratuité, l'auteur Joe Konrath a ainsi laissé partir 70
000 ebooks. Le troisième sacrifice est celui du "temps promotionnel" de
l'auteur. Celui que je passe par exemple en ce moment
à écrire ce billet, ou le temps passé sur les réseaux sociaux. Le
problème, c'est que les deux derniers sacrifices ne sont plus l'apanage
des autoédités. Ils sont aussi initiés ou encouragés par
les éditeurs eux-mêmes.
L'exemple qui vient évidemment tout de suite à l'esprit est celui de l'éditeur Bragelonne, qui, à l'occasion de son 200 000 ème ebook vendu, a baissé, pour une période limitée, le prix de 200 de ses ebooks à 0,99 €. Pour les auteurs des livres en question, à moins qu'un système de compensation n'ait été mis en place, ce dont on me permettra de douter, le sacrifice est donc double: le premier sur les droits d'auteur, le deuxième sur les droits d'auteur liés à ces ouvrages promotionnels.
Et le sacrifice devient triple si l'éditeur a par exemple demandé aux auteurs concernés de répandre partout autour d'eux, sur les réseaux sociaux et autres, la nouvelle de cette promotion.
En 2012 et étant donné l'état du marché du livre en France, les auteurs sont peut-être encore gagnants malgré ce triple sacrifice. En effet, les ventes de livres papier des éditeurs dominants restent largement supérieures à celles de l'ebook (excepté dans des domaines comme la science-fiction et justement la fantasy où cette différence est moins affirmée).
Les auteurs de Bragelonne peuvent espérer que le regain de visibilité engendré par cette opération promotionnelle se répercute sur les ventes de livres papier. Ce serait pour eux, étant donné leurs droits d'auteur, le seul moyen de revenir sur leurs pertes.
A moins bien sûr que Bragelonne n'offre à ses auteurs 50% de droits pour les ventes sur le numérique, mais j'ai comme un doute.
Au moment du choix de s'autoéditer ou non, l'auteur averti réfléchira donc sérieusement aux implications que suppose le fait d'être édité, sachant bien sûr que le marché de l'ebook est en expansion en France (ce que confirment, non seulement les 200 000 ebooks vendus par Bragelonne, mais mes propres ventes, puisque j'en suis à 700 ebooks écoulés cette année contre 93 en 2011).
Il devra se souvenir que les éditeurs dominants contractualisent pour de très looooongues périodes. Il devra aussi se souvenir que les stratégies des autoédités sont aussi à présent de plus en plus celles des éditeurs.
Bien sûr, il devra aussi réfléchir aux investissements, financiers ou par son travail propre, dans les corrections et la couverture s'il s'autoédite.
Il pourra aussi envisager les avantages liés à l'autoédition : la liberté de choix sur la couverture et sur les corrections, l'opportunité de tester très vite la manière dont l'ouvrage va être reçu par le public, contre une attente souvent très longue et hypothétique s'il se contente d'envoyer son manuscrit, une nouvelle attente si son manuscrit devait être retenu (en fonction du planning de parution de l'éditeur), avec la perspective d'une présence éphémère dans les rayons (de l'ordre de deux à trois mois) pour des livres papier qui ne pourront que perdre de leur attractivité avec le temps.
Sans parler, bien sûr, de compte-rendus de ventes des éditeurs très longs eux aussi à obtenir et souvent peu clairs, à cause du sytème des retours de libraires, et de versements beaucoup moins fréquents que lorsqu'on s'autoédite.
Je noircis le tableau ? Discutez-en avec des auteurs édités.
L'exemple qui vient évidemment tout de suite à l'esprit est celui de l'éditeur Bragelonne, qui, à l'occasion de son 200 000 ème ebook vendu, a baissé, pour une période limitée, le prix de 200 de ses ebooks à 0,99 €. Pour les auteurs des livres en question, à moins qu'un système de compensation n'ait été mis en place, ce dont on me permettra de douter, le sacrifice est donc double: le premier sur les droits d'auteur, le deuxième sur les droits d'auteur liés à ces ouvrages promotionnels.
Et le sacrifice devient triple si l'éditeur a par exemple demandé aux auteurs concernés de répandre partout autour d'eux, sur les réseaux sociaux et autres, la nouvelle de cette promotion.
En 2012 et étant donné l'état du marché du livre en France, les auteurs sont peut-être encore gagnants malgré ce triple sacrifice. En effet, les ventes de livres papier des éditeurs dominants restent largement supérieures à celles de l'ebook (excepté dans des domaines comme la science-fiction et justement la fantasy où cette différence est moins affirmée).
Les auteurs de Bragelonne peuvent espérer que le regain de visibilité engendré par cette opération promotionnelle se répercute sur les ventes de livres papier. Ce serait pour eux, étant donné leurs droits d'auteur, le seul moyen de revenir sur leurs pertes.
A moins bien sûr que Bragelonne n'offre à ses auteurs 50% de droits pour les ventes sur le numérique, mais j'ai comme un doute.
Au moment du choix de s'autoéditer ou non, l'auteur averti réfléchira donc sérieusement aux implications que suppose le fait d'être édité, sachant bien sûr que le marché de l'ebook est en expansion en France (ce que confirment, non seulement les 200 000 ebooks vendus par Bragelonne, mais mes propres ventes, puisque j'en suis à 700 ebooks écoulés cette année contre 93 en 2011).
Il devra se souvenir que les éditeurs dominants contractualisent pour de très looooongues périodes. Il devra aussi se souvenir que les stratégies des autoédités sont aussi à présent de plus en plus celles des éditeurs.
Bien sûr, il devra aussi réfléchir aux investissements, financiers ou par son travail propre, dans les corrections et la couverture s'il s'autoédite.
Il pourra aussi envisager les avantages liés à l'autoédition : la liberté de choix sur la couverture et sur les corrections, l'opportunité de tester très vite la manière dont l'ouvrage va être reçu par le public, contre une attente souvent très longue et hypothétique s'il se contente d'envoyer son manuscrit, une nouvelle attente si son manuscrit devait être retenu (en fonction du planning de parution de l'éditeur), avec la perspective d'une présence éphémère dans les rayons (de l'ordre de deux à trois mois) pour des livres papier qui ne pourront que perdre de leur attractivité avec le temps.
Sans parler, bien sûr, de compte-rendus de ventes des éditeurs très longs eux aussi à obtenir et souvent peu clairs, à cause du sytème des retours de libraires, et de versements beaucoup moins fréquents que lorsqu'on s'autoédite.
Je noircis le tableau ? Discutez-en avec des auteurs édités.
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