Je tiens à saluer ici le courage des auteurs américains Kristine Rusch et Joe Konrath. La première, pour avoir dénoncé des malversations dans le paiement de ses droits d'auteur et pour avoir mis en lumière le comportement plus que douteux de certains agents littéraires. A la
suite de ses dénonciations, elle s'est fait pirater ses sites internet. Le second, pour avoir donné la parole à
une auteur d'Harlequin qui, après calcul, s'est rendue compte
qu'elle ne percevait que 2,4% de droits d'auteur par livre. Joe Konrath
appelle les auteurs à témoigner sur son blog et à se
révolter contre ces tarifs outrageusement bas, qui n'apparaissent
souvent pas en tant que tels dans les contrats.
Ceux qui regardent de près le contenu de ce blog savent que je ne fais pas dans le manichéisme. Il ne s'agit pas de dire que les éditeurs sont tous pourris et les auteurs, tous des anges. Il est évident, à mes yeux, que ce qui était caché jusqu'à présent dans les contrats d'édition arrive à la lumière grâce à l'arrivée du premier véritable concurrent aux éditeurs qu'est Amazon (dans le domaine du livre, dans la musique, Apple avait joué le même rôle).
Donc, de nombreux auteurs savaient. Ou du moins, ils se doutaient. Ils fermaient les yeux. Ce qui me fait dire ça ? Le fait d'avoir vu, sur Internet, un auteur commenter sur un blog qu'il serait prêt à toucher 0% de droits d'auteur pour être présent dans toutes les librairies. Certains auteurs seraient prêts à signer à 0%.
J'irais plus loin : je ne serais pas surpris que certains l'aient déjà fait. Après cette révélation de droits d'auteur à 2,4% chez Harlequin, je ne serais pas surpris d'apprendre que des auteurs se soient faits éditer pour leur premier livre à compte d'auteur déguisé par de grands éditeurs. C'est à dire que de grands éditeurs aient accepté de l'argent en provenance d'auteurs pour les éditer à 0% de droits d'auteur sous le couvert d'une édition à compte d'éditeur. Etant donné l'opacité des contrats et l'omerta (loi du silence) dans le milieu de l'édition, comment ferait-on pour le savoir ? Bien sûr, je n'ai aucune preuve. Il s'agit uniquement de supputations de ma part.
Alors, qui serait coupable, dans ce cas-là ? L'auteur, ou l'éditeur ? Les deux, mon commandant. Et quel est le mobile du crime ? Le fait de vouloir être diffusé le plus largement possible, pour l'un et de tirer parti de cette demande pour l'autre. De la même manière, des auteurs autoédités, dont je fais partie, vont mener des opérations de gratuité ponctuelle sur un ouvrage numérique, afin d'augmenter leur lectorat. Tout n'est pas tout blanc ou tout noir en ces matières. Il y a des nuances de gris.
Evidemment, ce n'est pas parce que l'esclavage volontaire existe dans le milieu de la littérature qu'il ne faut pas le dénoncer. Dans le cas de ce qui se passe aux Etats-Unis, même si les auteurs savaient, ou se doutaient, un contrat est quelque chose de légal. Si ses termes ne sont pas respectés, on est en droit d'attaquer en justice. L'action actuelle de Joe Konrath et de Kristine Rusch est on ne peut plus légitime, et devrait apporter un bol d'air sain dans un milieu on ne peut plus vicié.
Pourquoi les auteurs apparaissent-ils si souvent comme la cinquième roue du carosse, l'élément dont on peut se passer dès qu'il s'agit de rémunération ? Tout simplement parce que l'offre, en matière de manuscrits, est pléthorique. Pour un éditeur, il n'y a qu'à se baisser pour ramasser. Et c'est d'autant plus facile, lorsque l'on bénéficie du prestige de l'éditeur.
Je pense sincèrement que les choses vont évoluer. Avec les actions menées par des auteurs comme Kris Rusch et Joe Konrath, les éditeurs vont enfin perdre de leur aura.
Dans un univers numérique dominant, les myriades d'ebooks gratuits et à 0,99 € écrits par des auteurs d'aujourd'hui seront identifiés comme suspects par les lecteurs. Des ebooks plus chers autoédités seront des succès, et rapporteront 70% à leurs auteurs.
C'est pour cela que je milite à fond pour les ebooks et livres numériques. Parce que le prix de l'édition et la diffusion des livres papier en librairie se paie trop souvent au prix fort pour les auteurs. Celui de l'esclavage. Parce qu'il est plus facile de vérifier avec Amazon si une vente effective se traduit en droits d'auteur. Les choses sont beaucoup plus transparentes.
Ceux qui regardent de près le contenu de ce blog savent que je ne fais pas dans le manichéisme. Il ne s'agit pas de dire que les éditeurs sont tous pourris et les auteurs, tous des anges. Il est évident, à mes yeux, que ce qui était caché jusqu'à présent dans les contrats d'édition arrive à la lumière grâce à l'arrivée du premier véritable concurrent aux éditeurs qu'est Amazon (dans le domaine du livre, dans la musique, Apple avait joué le même rôle).
Donc, de nombreux auteurs savaient. Ou du moins, ils se doutaient. Ils fermaient les yeux. Ce qui me fait dire ça ? Le fait d'avoir vu, sur Internet, un auteur commenter sur un blog qu'il serait prêt à toucher 0% de droits d'auteur pour être présent dans toutes les librairies. Certains auteurs seraient prêts à signer à 0%.
J'irais plus loin : je ne serais pas surpris que certains l'aient déjà fait. Après cette révélation de droits d'auteur à 2,4% chez Harlequin, je ne serais pas surpris d'apprendre que des auteurs se soient faits éditer pour leur premier livre à compte d'auteur déguisé par de grands éditeurs. C'est à dire que de grands éditeurs aient accepté de l'argent en provenance d'auteurs pour les éditer à 0% de droits d'auteur sous le couvert d'une édition à compte d'éditeur. Etant donné l'opacité des contrats et l'omerta (loi du silence) dans le milieu de l'édition, comment ferait-on pour le savoir ? Bien sûr, je n'ai aucune preuve. Il s'agit uniquement de supputations de ma part.
Alors, qui serait coupable, dans ce cas-là ? L'auteur, ou l'éditeur ? Les deux, mon commandant. Et quel est le mobile du crime ? Le fait de vouloir être diffusé le plus largement possible, pour l'un et de tirer parti de cette demande pour l'autre. De la même manière, des auteurs autoédités, dont je fais partie, vont mener des opérations de gratuité ponctuelle sur un ouvrage numérique, afin d'augmenter leur lectorat. Tout n'est pas tout blanc ou tout noir en ces matières. Il y a des nuances de gris.
Evidemment, ce n'est pas parce que l'esclavage volontaire existe dans le milieu de la littérature qu'il ne faut pas le dénoncer. Dans le cas de ce qui se passe aux Etats-Unis, même si les auteurs savaient, ou se doutaient, un contrat est quelque chose de légal. Si ses termes ne sont pas respectés, on est en droit d'attaquer en justice. L'action actuelle de Joe Konrath et de Kristine Rusch est on ne peut plus légitime, et devrait apporter un bol d'air sain dans un milieu on ne peut plus vicié.
Pourquoi les auteurs apparaissent-ils si souvent comme la cinquième roue du carosse, l'élément dont on peut se passer dès qu'il s'agit de rémunération ? Tout simplement parce que l'offre, en matière de manuscrits, est pléthorique. Pour un éditeur, il n'y a qu'à se baisser pour ramasser. Et c'est d'autant plus facile, lorsque l'on bénéficie du prestige de l'éditeur.
Je pense sincèrement que les choses vont évoluer. Avec les actions menées par des auteurs comme Kris Rusch et Joe Konrath, les éditeurs vont enfin perdre de leur aura.
Dans un univers numérique dominant, les myriades d'ebooks gratuits et à 0,99 € écrits par des auteurs d'aujourd'hui seront identifiés comme suspects par les lecteurs. Des ebooks plus chers autoédités seront des succès, et rapporteront 70% à leurs auteurs.
C'est pour cela que je milite à fond pour les ebooks et livres numériques. Parce que le prix de l'édition et la diffusion des livres papier en librairie se paie trop souvent au prix fort pour les auteurs. Celui de l'esclavage. Parce qu'il est plus facile de vérifier avec Amazon si une vente effective se traduit en droits d'auteur. Les choses sont beaucoup plus transparentes.
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