vendredi 5 avril 2019

Les radars en infraction

Les radars routiers contreviennent aux deux premières lois de la robotique d'Asimov. Ils nous font entrer dans une société plus proche d'une société dystopique, orwellienne.



En matière de sécurité routière, il y a eu un glissement progressif vers de plus en plus d'autoritarisme. Au début, il n'y avait pas de poteaux indicateurs de vitesse. Ensuite, il y en a eu, mais qui n'étaient là qu'à titre indicatif. Dans une troisième phase, ces signalisations de vitesse sont devenues impératives, et sanctionnées par la loi si on les dépassait. Première indication que l'on ne faisait plus confiance au jugement humain. 

Mais si l'on a basculé vers une société de type dystopique orwellienne, c'est parce que, en prenant ce raccourci dangereux des radars, en les investissant d'autant d'autorité sur l'homme, on a bafoué les deux premières lois de la robotique d'Asimov:

1) un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, en restant passif, permettre qu'un être humain soit exposé au danger 
2 ) un robot doit obéir aux ordres qui lui sont donnés par un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la première loi 


On a laissé les robots porter atteinte aux êtres humains, en jugeant les humains, en les sanctionnant, en leur retirant leur permis s'ils n'ont plus de points. En leur privant de leur métier si leur source de revenus est liée à leur voiture. En faisant d'eux des hors-la-loi s'ils n'ont pas les moyens de suivre des stages pour récupérer leurs points, et s'ils n'ont plus leur permis. 

Ces robots, ces radars, sont sous simple supervision humaine. Ce sont les machines qui décident, et les hommes n'interviennent que dans les rares cas où il y a contestation.

Comme dans tout système sur-répressif, l'effet à terme sera l'inverse de celui recherché: la déresponsabilisation de l'être humain. 

Les morts sur les routes sont liés à des gens qui n'ont pas été éduqués à respecter la vie. La véritable cause n'est pas la vitesse, mais le fait qu'ils ont été distraits à un moment crucial - souvent à cause des smartphones.

Donc, quand on va vers le répressif, on réduit l'aspect éducatif. Pour moi, la solution aux morts sur les routes, c'est une meilleure éducation, une meilleure responsabilisation des gens, un meilleur entretien des routes, et une meilleure sécurité des véhicules.


Si l'on enchaîne avec la répression, en mettant les gens en prison à tour de bras, en faisant en sorte de faire gérer les prisons par le privé pour les rentabiliser, on va en fait vers toujours plus de répression et d'infantilisation du peuple. 

C'est dangereux de se laisser priver de ses droits. Dangereux pour notre futur.


Lien: les nouveaux types de radars, toujours plus performants, arrivent

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