Mon précédent billet a suscité un certain émoi dans la blogosphère. Je souhaite revenir sur certaines choses que j'ai écrites, mais comment le faire sans avoir l'air de me plaindre, de chercher à me justifier ou à susciter la pitié? Peut-être en évoquant le contexte, en retraçant certains faits et en rappelant certains souvenirs.
Tout d'abord, je tiens à dire que je ne retoucherai plus l'article en question. Parce que je reconnais avoir voulu sciemment créer un "big bad buzz" et en assume la responsabilité. Parce que je ne veux pas réécrire l'Histoire. Parce que, last but not least, ce ne serait pas cohérent avec les commentaires de l'article.
Je tiens tout de même à modifier une chose: si un auteur signale un site ou un blog dans la section commentaires, il n'apparaîtra plus automatiquement dans la liste.
Je contacterai la personne qui tient le site ou le blog pour lui demander, en toute courtoisie, si elle souhaite que son site ou blog apparaisse dans la liste. Celle-ci n'est plus une liste noire mais juste une liste pour les blogueurs et sites qui ne veulent plus être sollicités par des auteurs autoédités.
A titre de précision, j'ai reçu près de 6000 visites en un week-end. Mon blog ne m'apporte en lui-même aucun revenu publicitaire. Et j'ai vendu deux ebooks, un sur Kobo, l'autre sur Amazon.
"Bien mal acquis ne profite jamais", dit-on. Vous reconnaîtrez que l'acquisition en elle-même est maigre - si on excepte celle de ma mauvaise réputation dans la blogosphère, bien sûr.
Evidemment que je suis sensible au fait que cet article polémique sera le plus lu de mon blog - un article qui fonctionne bien sur ce blog me vaut en temps normal entre 150 et 200 visites. Evidemment que je suis conscient que ce sera la seule facette de ma personnalité que connaîtront la plupart des visiteurs de ce blog.
Qu'il en soit ainsi.
J'ai eu ce week-end une pensée pour Elise, une blogueuse qui a chroniqué mes livres. Je l'avais rencontrée après coup en dédicace, et elle m'avait acheté le seul ouvrage qui lui manquait en version papier, Les Explorateurs. Elle a dû être bien déçue par l'article. J'en suis désolé, ainsi que pour les autres blogueuses et blogueurs qui se sont sentis insultés.
S'il y a bien une chose sur laquelle je souhaite revenir, c'est la notion, qui a pu involontairement transparaître, selon laquelle un blogueur "doit" quelque chose à un auteur, parce que l'auteur a écrit un livre.
Les blogueurs ne nous doivent rien. C'est une notion qui ne doit absolument pas se propager, sous peine de donner licence à des "auteurs harceleurs" qui penseront que tout leur est dû et que partant, tout est permis. La section commentaires de l'article précédent référence hélas amplement ces cas.
Certaines paroles que ces blogueurs ont prononcé en commentaire de l'article, j'aurais pu les utiliser pour l'autoédition. Les notions de liberté, de pouvoir écrire ce que l'on veut lorsqu'on le veut - dans les limites de la légalité bien sûr - sont fondamentales.
J'ai ainsi pris conscience que beaucoup trop d'auteurs autoédités se donnaient trop de libertés aux dépens des autres, et que cela nuisait à la réputation de tous ceux qui essaient d'exercer ce métier.
Notre valeur, c'est sur notre terrain, celui des mots couchés sur le papier ou à l'encre électronique formant des histoires, que nous la faisons. Pas en écrivant des mots qui agressent, réclament ou insultent. Et oui, je compte bien appliquer à moi-même mes propres paroles.
La phrase de mon article de nombreux blogs ne chroniquent que des livres papier aux dépens des ebooks a été interprétée comme une dénonciation de l'argent que peuvent se faire les blogueurs avec les Services Presse (SP), les livres papier envoyés pour chronique.
Telle n'était pas mon intention. Dans son ouvrage Ecriture, Stephen King compare un livre à un envoi télépathique allant de l'auteur au lecteur. Pour moi, les ebooks sont un merveilleux moyen de réaliser cela. Quelle facilité, quelle simplicité!
Mais tout le monde ne partage pas cet avis. A commencer par ma propre fille Nadège, 10 ans. J'ai essayé de l'initier à la lecture électronique, mais elle n'a pas accroché. Résultat? Je viens de lui commander la version papier de Lucie Acamas et les Compagnons de l'Ordre Vert, de Guy Morant - je l'ai lu et je suis sûr qu'elle va adorer.
Pour ceux qui se poseraient la question, non, Guy Morant n'est pas l'un de mes noms de plume. ;)
Je précise aussi que j'ai beau avoir l'esprit fertile, j'imagine mal comment des blogueuses pourraient vivre de la revente de SP. On peut vivre de son blog, mais très rarement dans le domaine littéraire. Sauf si l'on se prénomme Oprah (et encore, même pas sûr qu'elle ait un blog).
L'utilité de la liste
Les sites Actu SF, Fantastinet et Sci-Fi Universe, qui apparaissent en premier sur la liste, sont des sites avec lesquels j'avais un partenariat, qui ont chroniqué mes livres (on peut accéder aux chroniques dans la revue de presse de mon site), et qui ont du jour ou lendemain cessé de répondre à mes emails.
C'est assez désagréable quand cela vous arrive. Cela dit, ça arrive tout le temps dans la vie, à tout un tas de gens. Le rejet fait partie intégrante de la carrière d'un auteur, autoédité ou non. Il faut avoir le cuir solide.
Moi-même, dans mon ancienne vie professionnelle de journaliste chroniqueur dans les jeux vidéo - métier pas si éloigné que cela de l'activité des blogueuses livre - lorsque j'étais redevenu pigiste, à 34 ans, je me suis entendu dire que j'étais devenu trop vieux pour les jeux vidéo. Je suis sûr que Marcus, de Nolife et Gameone, serait tout à fait d'accord avec ça! ;)
J'ai laissé ces sites sur cette liste, et je suis persuadé que celle-ci a son utilité, parce que mon article visait avant tout à défendre la communauté des auteurs autoédités plutôt que mon cas personnel.
Lorsque vous entamez une collaboration avec quelqu'un qui pense que vous ne méritez pas d'avoir une carrière d'auteur, vous avez une épée de Damoclès au-dessus de votre tête. Il est probable que cette personne vous fera défaut un jour ou l'autre.
Je divague? Songez que l'organisation Science Fiction and Fantasy Writers of America, de même que la RWA ne se sont que fort récemment ouvertes aux auteurs autoédités.
En France, l'autoédition existe depuis toujours (Denis Diderot lui-même s'est autoédité), mais à partir du XXème siècle, elle est devenue marginale. Les auteurs qui se lancent par milliers dans l'autoédition, ce n'est qu'un phénomène récent en France, lié à l'émergence de l'ebook comme moyen de lecture, mais aussi de diffusion.
Si vous vous intéressez à ce phénomène, lisez cet article extrêmement complet (prévoyez du temps) sur le sujet. Lisez aussi l'ouvrage d'Elizabeth Sutton et Marie Laure Cahier, qui aborde les deux versants, autoédition et édition traditionnelle.
L'amplification du phénomène est source d'opportunités et de richesse, mais aussi de tensions. Je crois important de ne pas se voiler la face. La cohabitation sur la blogosphère de deux formules d'édition souvent concurrentes et rivales, plus rarement (comme dans le cas du livre d'Elizabeth, édité par Eyrolles et dont l'auteur détient les droits ebook) harmonieuse, est source de frictions.
Est-ce que j'aurais la prétention de les apaiser par mon seul article? Absolument pas. C'est juste une piste.
Les personnes qui rejettent l'autoédition ont leurs arguments. Ceux qui disposent de leviers de pouvoir ou d'influence sont libres d'en user à leur guise. Ils ne se privent pas de le faire, et ceux ne sont pas les blogueurs qui ont le plus d'influence, mais bien les grands médias liés aux grands groupes d'édition.
Je souhaite juste que les choses soient transparentes et assumées, sans pour autant vouloir faire rentrer certains à toute force dans des cases - la liste n'est qu'une piste parmi d'autres, sur la base du volontariat uniquement.
Si vous êtes auteur, j'espère, en dévoilant ces difficultés, ne pas vous avoir dégoûté de l'envie d'exercer votre art à votre manière.
Souvenez-vous bien qu'un livre et une personne, qu'elle soit blogueuse ou lectrice, c'est une rencontre. Soit la rencontre se fait, soit elle ne s'opère pas. Si elle se fait sur un plan physique, elle ne se fera pas forcément sur un plan émotionnel ou intellectuel.
Ne harcelez pas les blogueuses. Ne cherchez pas à corriger des critiques qui ne vous conviennent pas. Prenez-les en compte. Agissez en professionnel, et c'est l'ensemble de cette profession encore balbutiante sous son nouveau jour, électronique, qui en bénéficiera.
12 commentaires:
Bonjour Alan,
D'abord, je te remercie d'avoir offert mon livre à Nadège, en espérant de tout cœur qu'il lui plaira. Je confirme que je ne suis pas une de tes incarnations – à moins que je sois un de tes personnages et je n'en aie pas conscience.
Concernant ton article, je constate une fois de plus que sur internet, toute pensée négative risque d'être mal interprétée, de vexer, d'aboutir à des résultats non souhaités. Il y avait, dans ce billet, un peu de provocation, mais aussi une réaction à une tendance toujours présente à rejeter les auto-édités en bloc, par principe.
Bien sûr que les blogueurs ont le droit de lire ce qu'ils veulent. Cette liberté numérique, que blogueurs et auteurs doivent au web 2.0, nous expose aux critiques, dont aucun de nous ne peut efficacement se protéger. Il est si facile de blesser ou d'être blessé, à l'occasion d'un commentaire vite posté, d'une chronique mal rédigée, d'une attaque qui se trompe de cible. Toute personne qui lit son nom dans une « liste noire » se sentira touchée au vif, parce qu'elle estime recevoir en échange de son investissement généreux une condamnation qu'elle estimera forcément injuste. Tout auteur indépendant qui lit dans un blog littéraire une condamnation sans appel de tout ouvrage ne sortant pas d'une maison d'édition se sentira injustement rejeté, méprisé par des chroniqueurs qui sont autant des faux critiques que nous des faux écrivains.
Sur le fond, je suis partagé entre deux réflexions : d'une part, je défends l'indépendance et la liberté d'expression, contre toute pensée unique et contre toute culture institutionnalisée, d'autre part je déplore que tant d'auteurs cèdent à la facilité et publient leurs premiers jets, au mépris de tous les conseils professionnels qu'ils peuvent recevoir de ceux qui sont passés par là avant eux.
Dans un monde idéal, on ne devrait pas tracer de frontière entre auteurs édités et auteurs indépendants, ni entre critiques littéraires et blogueurs littéraires. Tant que cette utopie ne sera réalisée, les uns ont tout intérêt à s'entendre avec les autres, et de comprendre qu'ils ont davantage de points communs que de points de divergence.
Je suis en tous points d'accord avec toi, Guy.
Il y a eu un énorme malentendu, des propos tenus par un autre auteur qui m'ont été attribués, et beaucoup de ressentiment accumulé qui s'est déversé.
Tu as merveilleusement synthétisé tout cela.
Non, le problème n'était pas les propos d'un autre auteur mais bien les vôtres. Vous admettez ici avoir voulu créer un bad buzz alors que vous vous en défendiez dans les réponses à l'article précédent, ce qui montre encore une fois votre mauvaise foi et votre volonté de (excusez le terme) foutre la merde en usant de propos condescendants envers les blogueurs littéraires qui osent lire des romans à succès pour attirer l'attention sur vous. C'est trop facile et presque lâche d'accuser quelqu'un d'autre pour ces réactions. Ce coup de com' était lamentable et vous avez de la chance que la plupart des blogueurs aient assez de recul pour ne pas vous associer à tous les auteurs indés.
"Dans un monde idéal, on ne devrait pas tracer de frontière entre auteurs édités et auteurs indépendants, ni entre critiques littéraires et blogueurs littéraires. "
Bien sûr que si une ligne doit être tracée entre critique et blogueur littéraire, et je le dis en tant que blogueuse... Evidemment, il y a d'excellents blogueurs (je ne prétends pas en faire partie) qui ont un haut niveau d'études, une grande culture et qui peuvent concurrencer les critiques littéraires.
Mais être critique littéraire, c'est un métier qui demande de savoir très bien écrire et d'avoir une culture solide, d'être capable de tout lire (même ce qui ne nous plaît pas) et analyser sans trop faire entrer ses propres ressentis dans la critique. Être blogueur, c'est une passion et il y a juste besoin d'avoir envie de partager.
Ce n'est pas tout à fait la même chose en ce qui concerne les auteurs auto-édités et les édités, mais on peut tout de même constater qu'il y a beaucoup plus de mauvais livres non édités que de mauvais livres édités du fait du travail de tri et de correction effectué par les maisons d'éditions (elles ne sont pas là pour rien...). Il y a des auteurs auto-édités par choix, d'autres qui sont injustement rejetés par des maisons d'éditions, et d'autres qui sont simplement mauvais, c'est un fait.
Les objectifs des blogueurs et des auteurs indés diffèrent complètement. Rares sont les blogueurs qui veulent faire de leur passion un métier, car c'est quasiment impossible de vivre d'un blog. Même les plus grosses chaînes booktube françaises ne peuvent pas rapporter un salaire mensuel pour l'instant. En revanche, beaucoup d'auteurs indés espèrent réussir à vivre grâce à ça.
"Vous admettez ici avoir voulu créer un bad buzz alors que vous vous en défendiez dans les réponses à l'article précédent, ce qui montre encore une fois votre mauvaise foi"
Whalzz, voici la toute première réponse que j'ai faite en commentaire de l'article original, celui qui a déclenché la polémique. Cette réponse vous a probablement échappé dans la masse des commentaires:
"Les personnes qui estiment que l'objectif de cet article était de faire du buzz ont raison, à ceci près que le buzz lui-même n'était qu'un outil, les objectifs finaux étant:
- attirer le plus d'auteurs indépendants possible afin de dresser des listes de blogs, ceci afin de faciliter la tâche future, non seulement des auteurs en démarche envers les blogs, mais aussi des blogs ne souhaitant pas être sollicités par des autoédités
- attirer, au-delà des auteurs, des lecteurs (et je pense que l'objectif est réussi avec près de 4000 visites) afin qu'une prise de conscience se fasse par rapport aux nombres de titres autoédités chroniqués sur les blogs en regard du nombre d'ouvrages édités
- faire comprendre que ce qui se passe en France, l'attitude envers l'autoédition, n'est pas la même que dans d'autres pays, et que des notions culturelles sont aussi en jeu
- construire une liste de blogs favorables aux autoédités, liste qui donnera lieu à un nouvel article
Je reconnais que cet article de blog était par ailleurs teinté de ressentiment de ma part. Si ce ressentiment à provoqué des éclats de rire parmi les blogueuses, tant mieux, les occasions de rire n'étant pas si nombreuses ces derniers temps.
Néanmoins, ce ressentiment a provoqué une énorme maladresse de ma part: le fait de mettre sur une même liste, "dans le même panier", des blogs franchement hostiles à l'autoédition, et des blogs acceptant les livres papier d'autoédités.
La colère a été très mauvaise conseillère sur ce coup-là, et j'établirais deux listes à part, dans un deuxième article de blog: l'une dédiée aux blogs acceptant les auteurs indépendants et leurs ouvrages sous format ebook, et l'autre dédiée aux blogs acceptant les livres des auteurs indépendants. Ces derniers n'apparaîtront plus dans la liste noire.
Bien sûr, les personnes tenant ces blogs désirant amener des rectifications ou des corrections pourront le faire. Je tiendrai compte des remarques.
Je n'ai pas encore lu les commentaires et tâcherai d'y répondre demain. Ce n'est pas par manque de respect mais de temps, ayant été en dédicace aujourd'hui.
Sachez que j'ai conscience que les blogueuses (puisqu'il s'agit majoritairement de femmes) font ce travail par passion, qu'elles sont parfaitement en droit de chroniquer ou de ne pas chroniquer qui elles le désirent.
Néanmoins, nous autres auteurs indépendants sommes également parfaitement en droit d'établir la cartographie des lieux qui nous sont les plus favorables, et de ceux où nos ouvrages ne sont pas les bienvenus.
Cela n'empêche pas le respect, ni la courtoisie dans les échanges. Cela me semble primordial, et je me suis toujours appliqué à la plus grande courtoisie dans mes échanges personnels avec les personnes auprès desquelles j'ai sollicité par le passé des chroniques. J'invite tous les auteurs à en faire autant.
Je remercie donc tous les auteurs m'ayant apporté leur concours par leurs témoignages. Merci aussi aux blogueuses et blogueurs qui ont tenu à s'exprimer (ou à réagir de quelque manière que ce soit), alimentant le débat dans le respect mutuel."
(... cont)
(... cont)
Par la suite, je suis revenu sur d'autres choses, notamment le fait d'appeler cette liste une liste "noire", me rendant compte que c'était offensant pour trop de personnes, au-delà de celles que je ciblais. J'ai aussi retiré l'idée de dénonciation. Mais il faut voir qu'au-delà de l'idée du buzz, j'étais au moment où j'ai écrit l'article dans une logique de "œil pour œil, dent pour dent": on m'a offensé en se défoulant sur les auteurs autoédités, j'offense. Et je vais jusqu'au bout de la démarche de la blogueuse qui disait qu'elle ne lit pas d'autoédités, en référençant les sites qui ne lisent pas d'autoédités.
Mon erreur a été de vouloir créer quelque chose de constructif et d'utile, quelque chose qui permette de mieux orienter les auteurs dans leurs démarches, en étant sous l'emprise de la colère.
C'est comme cela que tout a démarré, il ne faut pas l'oublier. Et je pense que j'ai été cohérent par rapport à ma position d'un bout à l'autre.
"C'est trop facile et presque lâche d'accuser quelqu'un d'autre pour ces réactions."
Whalzz, il y a eu de graves confusions par rapport à des propos qui concernent la revente de SP. Le sujet est, comme vous le savez sans doute, très sensible pour les blogueurs, et c'est pourquoi je ne l'ai abordé à aucun moment dans l'article original. Ou alors, retrouvez-moi les citations.
En revanche, si vous souhaitez connaître mon opinion là-dessus, lisez cette réponse que j'ai faite en commentaire de mon dernier article (du 19 janvier):
"Je remercie becdanlo d'avoir assumé ses propos.
Il serait hypocrite de ma part de ne pas reconnaître que je suis au courant de la dimension économique du problème.
Je n'ai pas voulu le soulever directement, parce qu'au moment où j'ai écrit l'article, je l'ai fait de manière assez emportée, et cela exigeait une analyse à tête reposée.
Il faut bien reconnaître qu'en France, les auteurs traditionnellement édités best-sellers bénéficient (pour l'instant) d'un lectorat plus important que les best-sellers de l'autoédition.
Il faut bien reconnaître que leurs noms étant plus connus, leurs ouvrages seront plus faciles à revendre que ceux d'un auteur autoédité. Ce qui peut effectivement jouer, lorsqu'un blogueur a le choix entre chroniquer un ouvrage papier édité et un autoédité.
Mais est-ce que cette dimension économique va systématiquement primer chez les blogueurs? Et surtout, parmi ceux qui priorisent la dimension économique, est-ce qu'ils vont vraiment écrire un article avec passion sur ce livre?
Il est permis d'en douter.
Je parlais aussi des ARC, ou ENC en France, parce que moi, à l'époque où je testais des jeux vidéo, je n'aurais pas pu les revendre: on recevait des versions Gold, sans les packaging officiels la plupart du temps. Ce n'était pas revendable.
Mais quelque part, au fond, si nous auteurs nous mettons à reprocher si fort que cela aux blogueurs de vouloir revendre ces SP, est-ce que ce n'est pas parce que nous envions à ces ouvrages leur caractère commercialisable, et donc, quelque part, la notoriété des auteurs traditionnellement édités?
Faisons attention avec ces sentiments négatifs, parce que ce qu'ils disent de nous et de notre amertume ne va clairement pas plaider en notre faveur.
C'est l'une des choses contre lesquelles nous devons lutter avec le plus de force, l'amertume, et particulièrement lorsque nous avons de l'ambition. Et aussi l'envie, bien sûr."
J'ai tenu à présenter mes excuses à tous les blogueurs que j'ai offensés par ma maladresse et ma colère. A chacun de juger si je suis sincère ou non.
Le ressentiment des blogueurs ayant répondu ne venait pas que des propos sur les SP, mais bien de vos propos dans l'article (les blogueurs dans leur tour d'ivoire, qui ne lisent que des bouquins commerciaux (sous-entendu un peu nuls) etc.). Je veux bien reconnaître que les commentaires de beclando ont empiré la situation mais de base, c'était très mal parti. Vos propos sont assez embrouillés à ce sujet, vous parlez à la fois de vouloir faire un bad buzz et dans le même temps de votre volonté d'avoir un propos constructif et utile (sous le coup de la colère certes, mais l'intention n'était donc pas la même), je trouve ça assez paradoxal.
Les SP n'ont pas grand chose à faire dans le débat de toute façon, je ne crois pas qu'ils influent réellement sur la relation entre les blogueurs et les auteurs indés. Je ne reçois aucun SP et je ne lis pas pour autant énormément d'auteurs indés parce que j'aime fouiner dans les petites librairies et à la médiathèque plutôt que sur Amazon.
Enfin, ce qui est fait et fait, même si je persiste dans l'idée que vous n'avez pas du tout aidé les auteurs indés sur ce coup là (je suis du genre buté donc le débat peut s'arrêter ici ça ne changera pas grand chose je pense). Bonne continuation.
Oui, je crois que débattre n'amènera rien de plus.
Bonne continuation à vous aussi.
Le problème je pense, c'est que les auteurs indé (comme Alan), semblent voir les choses du simple point de vue économique (vendre des ebooks, faire de l'argent sur Amazon, revendre des SP...) alors que pour la grande majorité des blogueurs (90 voire 95% je dirais), c'est juste une question de passion et de loisir. Le fric n'entre pas du tout en compte dans le choix des lectures.
Ma petite expérience personnelle. J'ai 28 ans, je blogue depuis 10 ans. Je dois avoir 1800 livres chez moi. En 2015, quasiment 200 bouquins sont entrés dans ma bibliothèque, sur ces 200 livres, "seuls" une cinquantaine (grand maximum, je ne suis même pas sûre de les atteindre) étaient des SP... et je vais peut-être en surprendre plus d'un, mais les 150 autres... je les ai ACHETÉS, avec mes petits sous.
Parce que je travaille 36h par semaine et que mon plaisir, c'est d'acheter des bouquins, auprès des petites maisons d'édition surtout (sur leur site internet ou directement en salon du livre). Je suis de celles qui vont aux Imaginales chaque année depuis 5 ans et qui claquent 500€ dans le week end (au moins 200/250€ dans les livres achetés sur place) et en plus, vous savez quoi ? Je n'ai JAMAIS revendu 1 seul SP de toute ma vie, je les garde si je les aime et si je ne les aime pas je les donne/troque (parce que je sais qu'ils peuvent plaire à d'autres lecteurs). J'ai mis en place des liens Amazon sur mon blog depuis quelques années (5 ans je crois) et depuis j'ai dû recevoir 125€ de bons cadeaux... que j'ai offerts à mes lecteurs sous forme de concours lors desquels je faisais gagner des livres (achetés sur Amazon) et depuis 3 mois et demi je monétise mes vidéos Youtube... résultat : même pas 15 dollars empochés.
Tout ça pour dire que si les blogueurs faisaient ce qu'ils font uniquement pour le fric, ça se saurait. Ou alors ça fait 10 ans que je passe 20h par semaine à bloguer/tourner pour que dalle et je me fais bien avoir...
Les blogueurs sont des passionnés qui lisent et en parlent tout simplement parce qu'ils aiment ça. Ils n'attendent pas grand chose en retour (si ce n'est du partage avec d'autres lecteurs et parfois des auteurs, ça fait toujours plaisir) mais ils ne courent pas après des bouquins, auto-édités ou pas. Ils sont bien assez grands pour se les acheter eux-mêmes s'ils le souhaitent ou pour les emprunter à la bibliothèque s'ils préfèrent.
[...]
[...]
Actuellement, je reçois en moyenne 2 messages par jour d'éditeurs (plus ou moins importants) et plus souvent d'auteurs auto-édités. Je ne réponds pas toujours. Pas parce que je n'ai pas la correction de le faire (pour reprendre les termes d'un commentaire, me semble-t-il), tout simplement parce qu'entre mes 36h de boulot, mes 4h de sport hebdomadaires, ma vie sociale et mon autre passion qu'est le blogging, je choisis de faire l'impasse sur les mails copier/coller d'auteurs qui n'ont même pas eu la correction (et oui...) de faire un tour sur mon blog/ma chaîne pour découvrir mon travail, mon univers... ou même le fait que je n'acceptais pas les ebooks en SP. Devrais-je perdre plusieurs dizaines de minutes par jour pour des gens qui n'ont même pas pris 3 secondes pour aller lire mon "à propos" ? Non, je ne crois pas. Après, j'essaye de répondre au maximum (et même parfois positivement) à ceux qui prennent la peine de personnaliser leur demande (sans se planter de prénom dans le mail, c'est mieux) et qui montrent qu'ils se sont intéressés à mon blog, donc qu'il y a une notion de partage véritable.
Les blogueurs ne sont pas contre les ebooks d'auteurs édités. Ils sont contre le spam et la publicité sauvage. Ils ont envie d'être pris en considération parce que non, nous ne sommes pas des panneaux publicitaires gratos que tout le monde peut utiliser à sa sauce.
Voilà ma contribution de blogueuse qui a connu le temps où les blogs littéraires se comptaient sur le doigt d'une main et où les auteurs/maisons d'édition n'en avaient absolument rien à faire de nous, pauvres petits lecteurs passionnés...
Merci de ce témoignage, Maureen. C'est en effet une erreur que de voir la chose que sous l'angle économique, et comme je l'expliquais, pour les auteurs, il n'y a que de l'amertume à en retirer.
Je peux le confirmer, à partir du moment où l'on a mis de l'espoir dans une chronique, c'est d'autant plus important, avant d'entrer en contact, d'essayer d'en savoir un peu plus sur les goûts de la personne qui chronique, et aussi évidemment de sa disponibilité, dans la mesure où elle est indiquée sur le blog. D'où l'importance effectivement de l'"à propos" et du formulaire de contact.
Il ne faut pas que ce soit une simple bouteille à la mer, il faut que la rencontre ait un minimum de chance de se produire.
Personnellement, mes meilleures expériences de livres chroniqués l'ont été quand le livre faisait partie de plusieurs présents dans des "pots communs" de blogueuses qui choisissaient ceux qui leur convenaient, ou quand le blogueur lui-même me faisait la surprise de l'avoir chroniqué sans que je ne lui ait rien envoyé, ou après un contact en séance de dédicace.
Bref, lorsqu'il y avait des intermédiaires, et/ou que l'envie venait du blogueur.
Après, il y a les cas où le livre n'a pas plu. Je pense qu'il faut un certain courage de la part du blogueur pour dire à l'auteur que la rencontre ne s'est pas faite, par exemple, s'il n'est arrivé à lire qu'une dizaine de pages. En revanche, se contenter d'un silence gêné n'apaisera pas l'auteur, qui est souvent un être angoissé - d'où parfois, des frictions.
Bonjour Alan, Je viens de voir le site d'un blogueur qui s'intéresse aux autoédités, il ne me semble pas l'avoir vu dans ta liste, le voilà (si tu veux le rajouter): http://blog-d-un-mordu-de-livre.skyrock.com/
Bonsoir Catherine. Merci beaucoup pour ce blog, que j'ai rajouté à la liste! :)
Enregistrer un commentaire