A la date du 24 novembre, j'ai vendu 1050 livres papier sur l'année 2015, principalement au cours de diverses séances de dédicace (44 dates dont 3 sur 2 jours). Un seuil symbolique que je n'avais jamais atteint précédemment, bien que je m'en sois fortement rapproché l'an dernier (2014), qui était ma première année à temps plein en tant qu'auteur indépendant.
J'ai décidé de mettre un terme à la bonne vieille tradition de mes bilans annuels. Cette tradition avait tendance à devenir contraignante d'une part, et mes ventes me semblent plutôt stables d'une année sur l'autre. J'étais à 975 livres papier l'an dernier, je vais terminer au-delà des 1100, à 1200 au maximum.
Je pense que je vais continuer à tourner entre 800 et 1200 livres papier par an, donc cela va vite devenir monotone.
Pour ce qui est des ventes d'ebook, je vais finir l'année 2015 aux alentours de 500.
Mon but n'était de toute façon pas de rendre des comptes année après année, mais de montrer qu'un auteur indépendant pouvait faire aussi bien qu'un micro éditeur, et surtout arriver à en vivre au bout d'un certain temps.
Mais je ne prétends pas non plus que cela soit chose facile. J'ai bénéficié de circonstances favorables dans ma vie, notamment d'héritages qui m'ont permis de m'affranchir, il y a deux ans, de mon boulot alimentaire.
J'ai récemment posé ma démission - je ne travaillais plus en tant que conseiller emploi depuis deux ans, mais étant dans l'administration, j'avais gardé sous le coude grâce à la mise en disponibilité une option de reprise - achevant ainsi de franchir une étape décisive pour moi.
Je bénéficie aussi du soutien de mon épouse, qui me permet de bénéficier de sa mutuelle de santé. Le soutien moral est bien sûr le plus important.
Et je ne prétend aucunement m'enrichir financièrement grâce à cette activité: j'étais prêt à abaisser mon niveau de vie, y compris en rognant sur les vacances pour vivre pleinement ma passion.
Cesser de travailler dans mon ancien boulot alimentaire était aussi pour moi une question de santé mentale, je tiens à le souligner. Eh oui, je suis un être fragile, comme tout le monde.
Ne croyez donc pas ceux qui vous diront que je suis une exception. C'est juste qu'ayant été journaliste, la plupart du temps pigiste, entre 1996 et 2004, je me suis entraîné à vivre de ma plume à plein temps.
Je voulais retrouver cela, et bien que je me sois aperçu en cours de route que la société considérait le métier d'auteur comme une activité annexe, ne pouvant se pérenniser non seulement qu'en passant par cette absurde roue de la fortune qu'est l'édition traditionnelle, mais surtout à condition de profiter d'une série invraisemblable de coup de chances, j'ai décidé que ces règles du jeu ne me convenaient pas. J'ai donc inventé les miennes.
Je crois n'être pas le seul dans ce cas. Je crois aussi qu'il y a de nombreuses autres personnes qui vivent grâce à l'écriture dans leur métier, qu'ils soient journalistes pigistes ou autres, et qui sont donc susceptibles de faire aussi bien, sinon mieux que moi en passant dans l'écriture de fiction.
Les outils se sont largement développés pour les auteurs indépendants dans les années 2000.
Je suis quelqu'un qui progresse par défis, le dernier consistant à traduire ma trilogie de Fantasy en anglais. Si l'on me demandait le secret de mon indépendance, je dirais que cela consiste à ne pas laisser d'autres personnes définir mes critères de succès.
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