Le bouffon orange, Trump, a, malgré tout son épouvantable passif, un mérite. Un escroc sait reconnaître un escroc. Un prédateur sait reconnaître un prédateur. Et donc, Trump a su reconnaître que le régime des mollahs s'efforçait de la faire à l'envers pour toute la communauté internationale, concernant son programme nucléaire. Son unique mérite au cours de son mandat en cours est selon moi d'avoir autorisé, fut-ce de manière illégale, et sans l'aval du Congrès, le bombardement des usines d'enrichissement d'uranium en Iran.
Je pense sincèrement que le but du régime des mollahs, c'était de ne faire découvrir au monde qu'ils possédaient l'arme nucléaire qu'en frappant Israël à l'aide de cette même arme.
L'article du site classe internationale brosse le tableau d'un pays, l'Iran, qui s'est efforcé depuis le shah d'Iran en 1970, d'obtenir l'arme nucléaire.
Et pourtant, dès 1968, l’Iran est l’un des premiers États signataires du TNP, le traité de non prolifération.
En 1974, Reza Pahlavi s'efforce de faire avancer le nucléaire civil en se dotant auprès de la France de quatre réacteurs nucléaires. L'Iran est alors contrainte de signer un accord de garantie avec l'AIEA. Mais dès les années 1970, le shah mène un programme secret de nucléaire militaire.
A son arrivée au pouvoir, Khomeny se débarrassera de ce programme, mais pour le reprendre dès 1980, constatant l'intérêt de la dissuasion nucléaire suite à la guerre menée par l'Irak contre l'Iran.
Dès 1985, le Pakistan fournit à l'Iran des centrifugeuses, lui permettant de faire avancer son programme nucléaire militaire.
En 1989, Khomeny accélère ce programme grâce à un accord avec l'Union soviétique. Accord finalement rompu en 1994 après que Bill Clinton ait confronté
Boris Eltsine sur ses ventes de centrifugeuses à l’Iran.
S'il y a un paragraphe du site classe internationale qui retient l'attention, c'est celui-ci :
Le 14 août 2002, Alireza Jafarzadeh, un dissident iranien exilé issu du groupe d’opposition Organisation des moudjahiddines du peuple iranien (OMPI), révèle que la République islamique a construit deux sites nucléaires à l’insu de l’AIEA : une installation d’enrichissement de l’uranium à Natanz (Ispahan) et une installation à l’eau lourde à Arak (Markazi). Ces deux technologies permettraient à l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire. Entre 20 et 30 kg d’uranium enrichi (ou uranium 235) sont nécessaires pour construire un missile nucléaire. Quant aux réacteurs à l’eau lourde, ils peuvent produire chaque année entre 9 et 10 kg de plutonium, alternative à l’uranium 235, un missile nécessitant entre 6 et 10 kg de plutonium. Ces technologies, que ce soient les plans, pièces détachées ou centrifugeuses, ont été fournies par le Pakistan dès 1985. Abdul Qadeer Khan, père du nucléaire pakistanais, avoue en effet avoir doté l’Iran et la Corée du Nord de leurs premières centrifugeuses. En tant qu’État non partie au TNP, le Pakistan échappe à l’interdiction faite aux États parties d’aider les États signataires non dotés de l’arme nucléaire à l’acquérir. En revanche, l’Iran peut être condamné en vertu de l’article 2 du Traité pour avoir accepté une telle aide du Pakistan. En février 2003, le président iranien Mohammad Khatami confirme les suspicions des États parties au TNP en avouant l’existence de sites destinés à enrichir l’uranium en plus de ceux de Natanz et Arak : Ispahan et Yazd. C’est à partir de cette date que les États-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France, conjointement avec le directeur général de l’AIEA Mohammed El-Baradei, entreprennent de faire signer à l’Iran le protocole additionnel aux accords de garanties de 1997.
L’Iran et ses relations extérieures en 2003
En 2003, les motivations de l’Iran à se doter de l’arme nucléaire vont au-delà de la simple dissuasion qu’il pourrait exercer sur ses voisins.
L'Iran du Guide suprême Ali Khamenei signe en 2003 le protocole additionnel du Traité de non prolifération.
Sur Wikipédia, on apprend le contexte et les détails de la signature du traité de Vienne en 2015, négocié et signé par Obama et Khamenei. Le traité limite le programme nucléaire iranien en échange d'une levée des sanctions internationales contre l'Iran.
En 2018, Trump déchire l'accord en se désengageant. Ce qui permet à l'Iran de reprendre son programme.
Mais le régime des mollahs avait-il jamais vraiment abandonné son programme? L'Iran aurait dépensé 2000 milliards de dollars pour son programme nucléaire. Le seul traité de Vienne aurait-il permis d'interrompre un tel immense investissement? Malgré toute cette tradition, toutes ces décennies de développement secret de l'arme?
Il y avait des inspecteurs de l'AIEA, mais ça n'a pas empêché l'Iran de construire l'usine secrète de Fordo sous la montagne. Un projet sans doute pharaonique.
Et donc, pour moi, l'instinct de Trump, et les renseignements du Mossad étaient les bons: il fallait interrompre ce programme par une action militaire.
Une action illégale, donc, et sans l'accord du Congrès. Mais pour un pays comme Israël, c'est une question de survie. L'Iran est à un an ou un an et demi de posséder l'arme nucléaire. Ou en tout cas l'était, avant les frappes.
Si l'on compare à une autre action illégale, celle de Poutine, on a un Etat russe qui attaque illégalement un Etat respectant les règles internationales, l'Ukraine. Là, avec les Etats-Unis, c'est un pays attaquant illégalement un Etat ne respectant pas les règles internationales, et développant la plus terrible des armes. Donc oui, c'est illégal, mais vous savez ce qu'on dit: "nécessité fait loi". Et là, en l'occurrence, c'est la nécessité de la survie pour Israël. Là où Poutine doit être combattu avec une grande force, puisque lui aussi menace la survie d'un Etat, l'Ukraine. Trump ne menace pas la survie de l'Iran.
Alors, évidemment, Trump n'a pas agi par bonté d'âme, mais pour restaurer son ego meurtri par :
- le meme TACO (Trump always Chicken Out, Trump cède toujours à la trouille)
- ses lamentables échecs diplomatiques précédents, que ce soit avec l'Ukraine et la Russie ou avec l'Iran
- l'affaire Epstein
- le désastre DOGE et le conflit avec Musk
- la calamiteuse gestion de l'immigration, et l'envoi de la Garde nationale en Californie
- etc.
Un petit mot sur l'Iran. Il s'agit d'un Etat islamique depuis 1979, avec une constitution qui proclame notamment, je cite: "l’armée islamique et les forces de
sécurité auront pour mission non seulement de protéger les frontières,
mais également de porter le drapeau de la mission idéologique de l'État,
à savoir le djihad pour Allah, dans le monde entier." L'armée islamique et les forces de sécurité, notez bien. On peut donner au djihad une connotation non guerrière. Mais pas en y associant les mots d'armée et de forces de sécurité. Les dictateurs annoncent toujours ce qu'ils font. Parfois, ils l'écrivent. Il faut les écouter. Et il faut savoir lire.
Pour moi, d'ailleurs, la constitution de l'Etat islamique d'Iran est illégale vis-à-vis de la Charte des Nations Unies. Pas en raison du caractère théocratique de l'Iran islamique, mais bien en raison de son caractère éminemment agressif.
Observons à présent le rapport nucléaire des deux pays, Israël et l'Iran. Israël n'a jamais signé le traité de non prolifération. Israël ne s'est jamais servi de l'arme nucléaire contre un autre pays. La doctrine d'Israël est une doctrine classique d'"Etat perché", un Etat se servant de l'arme nucléaire comme outil dissuasif.
L'Iran a signé le TNP, mais que ce soit sous le shah ou avec Khomeny, a toujours cherché à développer l'arme nucléaire en secret.
Si l'Iran avait voulu devenir, au même titre qu'Israël, un Etat perché, ils n'avaient qu'à se retirer du traité de non prolifération pour développer l'arme. Mais l'Iran, en restant dans le traité, en laissant l'AIEA faire ses vérifications tout en développant en secret l'arme atomique, montrait clairement une duplicité, qui est le signe, au niveau psychologique, d'une intention malveillante. Endormir l'ennemi pour que le réveil soit le plus terrible possible.
Ce qu'a fait Trump, c'est faire goûter à l'Iran des mollahs de sa propre médecine. Trump a fait croire à l'Iran qu'il ne ferait rien, avant de frapper un coup suffisamment décisif pour retarder le nucléaire militaire iranien de plusieurs années. C'est un succès d'autant plus brillant pour Trump que c'est le seul de son mandat 2025, absolument catastrophique. Mais l'avenir dira si ce n'est pas un succès qui va se retourner contre lui.
On peut penser que les frappes israéliennes et américaines combinées ont coûté des milliards, voire des centaines de milliards de dollars à l'Iran. Pour Khamenei, qui a 86 ans, c'est une baffe monumentale. L'une de celle dont aucun dirigeant ne peut se relever. Et il est même probable que son fils ne lui succède pas.
Les mollahs sont déjà en train de choisir leur prochain guide, les événements ayant précipité la préparation de la succession.
Est-ce que l'affaiblissement du régime sera suffisant pour inciter le peuple à se révolter? Je crois personnellement qu'il faudra une révolte passive très forte, une asphyxie progressive de l'économie iranienne par la passivité des travailleurs iraniens pour faire tomber le régime. Et donc, c'est avant tout au peuple de trouver la solution. Même si une action extérieure peut parfois aider.
Le peuple iranien a d'autant plus intérêt à se révolter que si un jour, le régime des mollahs nucléarise Israël, la riposte nucléaire contre l'Iran sera inévitable.
[EDIT 25/06/2025] Un rapport de personnes chargées d'évaluer les dommages aux centrifugeuses semble établir que celles-ci auraient échappé à la plupart des dégâts liées aux bombardements de Fordo. C'est une éventualité à prendre en compte, puisque le renseignement américain sur les endroits précis où faire les frappes pouvait ne pas être le bon. Etant donné les enjeux, c'est une information qui demande bien évidemment à être vérifiée. Ce type de bombe n'avait été utilisé qu'une fois en Afghanistan. Pour moi, cette opération, même si elle devait être un échec, montre la capacité des Américains à frapper sans être vus, et donc, c'est une épée de Damoclès qui va continuer à peser sur le régime. Tout va dépendre à présent de la qualité des renseignements concernant ces centrifugeuses.
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