La compagnie qui repose intégralement sur du contenu
autoédité n'est pas, contrairement à ce qu'on pourrait le croire,
Amazon, mais bien Facebook. Seule nuance, sur les réseaux sociaux comme
Facebook ou Twitter, il faut parler de journalistes autoédités plutôt
que d'auteurs autoédités comme sur Amazon. Journaliste au sens littéral, "qui créé un
journal". C'est vous, c'est moi, c'est quasiment tout le monde.
Vous savez comment les grands pontes de Facebook et autres Twitters voient les utilisateurs actifs de leur réseau social (ceux qui postent des statuts ou y répondent, en gros)? Comme des journaux vivants interactifs bénévoles. Chaque statut posté est un article de journal venant alimenter le "newsfeed". Chaque journaliste peut réagir de manière interactive au contenu d'autres infos ou aux siennes.
Et vous êtes non seulement journaliste rédacteur, mais aussi journaliste maquettiste: par le choix de vos amis sur les réseaux sociaux, vous déterminez quel sera le contenu de votre "newsfeed", journal en direct live. Vous voulez des photos de gâteaux? Ayez des amis pâtissiers...
L'utilisateur apporte sa part de contenu bénévolement, mais aussi ses informations personnelles, susceptibles d'être revendues à part. Le tout permet de revendre de la pub à des annonceurs, annonceurs qui peuvent très bien être des utilisateurs Facebook ou Twitter, qui collaborent donc ainsi à plusieurs niveaux à l'enrichissement de quelques-uns.
Les petits ruisseaux faisant de grandes rivières, ce sont des milliards d'euros qui sont ainsi amassés par les plus grands réseaux sociaux, et en particulier Facebook.
Je vois déjà les puristes monter sur leurs ergots, me parler de "vérification de l'information", de "professionalisme", de "démarche radicalement différente", etc. Quand je dis journaliste autoédité, il faut prendre le mot "journaliste" au sens littéral : celui ou celle qui écrit un journal.
Cela peut être un journal écrit, ou bien un journal vidéo, ou photo. Un journal intime, ou à large portée. Peu importe la qualité du contenu, la masse produite en temps réel suffit à concurrencer de multiples journaux "classiques". Jusqu'aux télés et radios. Le nouveau Paris-Match? Instagram!
Sur le plan qualitatif, on pourrait rétorquer que Facebook est le premier moteur de désinformation au monde.
En témoignent les milliards de fake news qui y circulent.
En témoigne le simple label "Sponsorisé" pour différencier le contenu publicitaire des posts "authentiques".
En témoignent aussi ces annonceurs à la solde d'hommes politiques richissimes, capables de mettre des centaines de millions de dollars (voire un milliard, pour la prochaine campagne de Trump) sur des pubs Facebook dans le but de faire basculer le sort des prochaines élections de manière anti-démocratique.
Une telle pratique, payer pour faire de la pub politique, est maintenant interdite sur Twitter, mais Mark Zuckerberg est l'un des grands potes de Trump...
Il n'empêche que sur le plan économique, le poids d'un Facebook n'est plus à démontrer. Sur le plan de l'influence, les médias traditionnels sont battus. A tel point même que les médias se servent des posts ou tweets les plus populaires pour prendre le pouls de la population, et pour, eux-même, faire couler de l'encre en reprenant ces infos populaires.
Si bien qu'on ne sait plus vraiment qui est la chambre d'écho de qui.
Si vous êtes l'un des sept mercenaires, je veux parler des sept abonnés à ce blog, vous avez peut-être lu mon article sur "la liste des blogs et sites qui ne vous chroniqueront pas".
J'y dénonçais les blogs et sites qui ne chroniqueront pas les auteurs autoédités sous prétexte qu'ils sont "illégitimes", que leur travail n'a pas été "adoubé" par un éditeur.
J'avais écrit l'article en janvier 2016. Quatre ans plus tard, j'ai gagné en sagesse et en maturité. Avec le recul, je peux vous dire que les personnes qui ont cette attitude sont des crétins puants l'hypocrisie à plein nez.
Car ces blogs et sites, par leur travail, participent eux-même de cette vaste entreprise d'autoédition journalistique.
"Mais j'écris mon blog par passion, juste pour quelques personnes et moi. Pas pour le monétiser comme un journaliste professionnel. Il n'y a pas de pub sur mon blog. Et je ne poste aucun article sur les réseaux sociaux."
Je veux bien l'entendre. Sauf que n'importe qui est susceptible de poster le lien vers votre article sur Facebook. Et dès lors, que vous le vouliez ou non, votre article sera monétisé. Il n'y aura même pas besoin de cliquer sur le lien vers votre blog. Il suffit que la news la plus proche de votre lien dans le fil de news soit une pub, et que l'on clique dessus pour que ça rapporte de l'argent à Facebook.
Donc oui, votre attitude est stupide.
Vous trouvez que je vous manque de respect? Vous voulez gagner mon respect? Allez au bout de votre démarche anti-autoédité, et supprimez votre blog et l'intégralité de son contenu.
Ou alors... Ou alors, on arrête les conneries au sujet de l'autoédition, et on se met autour d'une table pour que chacun puisse profiter d'une part du gâteau. Les réseaux sociaux comme Facebook doivent être taxés. Le produit de ces taxes, associé au produit des taxes sur les opérations financières et des taxes sur les robots, doit permettre de verser un revenu universel inconditionnel à chaque citoyen, actif ou inactif, à compter de 18 ans.
Si cela arrive un jour, plus personne ne se moquera de l'autoédition.
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