lundi 9 septembre 2024

L'Essence des Sens : chapitre 11

A titre expérimental, j'ai décidé de faire paraître un nouveau chapitre de mon dernier roman, L'Essence des Sens (Science-Fiction), sur ce blog chaque semaine. Voici le onzième. 

11. Une partie de batte gravifique 

Le lendemain, en se levant, Jaynak se sentit vaseux, comme à chaque fois qu’il abusait du sengré. Une part de son esprit brumeux se souvenait de sa rencontre avec Belganov, mais l’attribuait à un rêve. Il posa la main sur son cubar pour reprendre contact avec la réalité. La connexion neuro-télépathique l’envoya dans l’endroit le plus fréquenté par les Nadariens adultes, Nprim. Dans ce nœud de communication primaire, on pouvait recevoir des images et sons entreposés là par d’autres individus, et on était libre de partager ses propres expériences. Le nœud se renouvelait chaque jour. Il n’était pas considéré comme une source de connaissances profondes, mais permettait de se remettre en phase avec l’actualité du moment. 

Ce fut une douche froide. Grendchko avait remporté les élections avec plus de 80 % des votes. Jaynak s’y attendait, mais s’était efforcé de reporter le face à face brutal avec la réalité. Il suivit avec dépit le discours de triomphe de Grendchko. Celui-ci, un large sourire aux lèvres, ne manquait pas d’exulter. « Mes chers concitoyens, cette victoire, ce triomphe historique est le vôtre. Un milliard de remerciements pour cette victoire. Je jure d’être le Coordonateur de tous sur cette planète, même de ceux qui n’ont pas voté pour moi. Votre vote me donne le pouvoir de faire de grandes choses. Grâce aux mesures que je vais prendre et mettre en œuvre, chaque Nadarien pourra réaliser son plein potentiel et davantage encore ! Nous allons nous écarter des voies sans issue pour retrouver le chemin de la grandeur ! Et pour cela, j’aurais besoin des plus motivés d’entre vous. Je parle de vous qui croyez à notre glorieux partenariat avec les Fengirs et les autres alliés de l’Expansion, de vous qui m’avez soutenu envers et contre tout à chacune des étapes de mon ascension. De vous qui m’avez porté sur vos épaules pendant toute cette campagne, ou plutôt cet irrésistible mouvement vers les étoiles. Je vous invite à vous présenter dans votre caserne locale en prononçant ces mots : “Fervent de Grendchko” ! Vous serez alors évalué, et si vos compétences conviennent, vous rejoindrez notre équipe spéciale de bâtisseurs de la grandeur de notre planète. Nous allons faire des choses magnifiques. Ce sera une chose merveilleuse pour vous, vous les oubliés de cette planète qui allez vous voir offrir une seconde chance... » Le discours se poursuivait, sans doute pendant de nombreuses minutes encore, mais Jaynak n’eut pas le cœur d’en écouter davantage. Il se leva et alla se sustenter, avant de gagner son flotteur. 

La pluie réduisait la visibilité. Jaynak laissa le programme piloter l’appareil en direction des locaux de la Transpulsion. A présent qu’il avait le temps d’y repenser, sa réaction au cours de l’entrevue avec Belganov le stupéfiait. Renier sa décision de ne jamais entrer en contact avec les Réfractaires et sauter le pas à la suite d’une simple discussion avec un étranger dans un fumoir ? Ses résistances avaient-elles été abaissées à ce point par l’inhalation de sengré ? Ou bien son acceptation de la proposition de Belganov montrait-elle juste l’étendue de son désespoir au sujet de la société ? Pourtant, Jaynak avait un bon travail. Il gagnait très correctement sa vie. Pourquoi mettre tout ça en péril sur un coup de tête ? Pour voir le monde sous un jour différent, comme l’avait suggéré celui qui s’était donné le titre de professeur ? Pour pimenter son quotidien ? Ou encore… 

« Nouveauté et liberté », murmura Jaynak. C’était un peu comme un problème sur lequel il aurait buté obstinément pendant des années. En l’absence de toute autre solution, il se trouvait dans l’obligation d’envisager la plus improbable. 

Le mauvais temps ne réduisait pas le trafic ni l’aspect de ruche du noyau abritant la compagnie. L’assistant personnel de Jaynak sortit de veille — un message de Merek. Son frère était en permission depuis trois jours, et souhaitait le voir le soir même. Pour une partie de Batte Gravifique. Typique du frangin, ça, de le prévenir seulement quelques heures à l’avance. Mais en même temps, comment lui refuser quelque chose ? Son engagement en tant que chasseur dans les forces de l’Expansion signifiait que chacune de leurs retrouvailles pouvait être la dernière. Le souvenir d’Aljay, le jumeau de Merek mort au combat, était un rappel permanent du danger qui ne demandait qu’à se concrétiser. Ce sacrifice ultime était aussi un aiguillon au quotidien. Comment Jaynak pouvait-il se plaindre de son travail, quand ses frères risquaient leur vie pour la grandeur de la planète ? Quand l’un d’eux avait donné la sienne ? Son devoir était d’aider celui des deux qui avait survécu à faire son boulot dans les meilleures conditions possible. 

Comme le flotteur s’approchait de l’une des plates-formes rétractables, l’ajusteur gravitationnel de l’appareil se régla sur celui du Nœud d’Eglev. Jaynak poussa un soupir. L’idée que son discours motivationnel, certainement partagé par une majorité de ses concitoyens, servait les intérêts plus que discutables de gens comme Grendchko, s’imposait dans son esprit avec un peu trop d’acuité à son goût. Etait-ce l’effet du bref contact avec Belganov ? Ou bien celui-ci n’avait-il utilisé qu’une ruse psychologique pour provoquer un sursaut de sa conscience ? Jaynak n’était en tout cas plus si sûr de faire ce qui était juste. Avec un Coordonnateur comme Grendchko au pouvoir, compte tenu du plan qu’il allait sans doute mettre en œuvre pour conquérir la planète Oblan, son frère Merek allait être amené à courir dix fois plus de risques. Dans un avenir proche, peut-être. Et le soin que lui, Jaynak, mettrait à peaufiner les réacteurs d’impulsion des chasseurs n’y changerait rien. 

La Transpulsion s’était dotée d’un hangar de plus depuis le contrat signé avec Ylium. Les nouveaux locaux étaient dédiés aux chambres à antimatière des réacteurs de distorsion. Jaynak prit place aux côtés de plusieurs collègues dans une navette autonome. Au sein du compartiment, nul ne disait mot et l’ambiance n’était pas particulièrement joyeuse — rien d’inhabituel un jour succédant à une élection. Le hangar dans lequel Jaynak et ses compagnons pénétrèrent s’éveillait à une activité plus intense au fur et à mesure que chaque opérateur s’installait devant sa machine. Drones et droïdes s’affairaient autour des réacteurs. Jaynak commença sa journée comme de coutume, en vérifiant les paramètres internes des moteurs dont il avait la charge, et les instructions correspondantes des robots qui flottaient, marchaient ou roulaient tout autour. Dès qu’il interrogeait sa console, des symboles holos apparaissaient. Il en consultait certains et en modifiait d’autres. 

Sa messagerie lui indiqua qu’une requête soumise depuis un moment déjà venait de recevoir une réponse. Celle-ci s’avéra négative. Ses supérieurs refusaient de donner suite à ses suggestions concernant l’amélioration de l’efficience des poussées et contre-poussées du modèle DL-639. 

Jaynak secoua la tête — encore une fois. Il avait eu l’idée de la modification en consultant l’argelen et en accédant aux connaissances des anciens dans le nœud dédié, celui de Nelder. Les limites de la physique, sans cesse repoussées par la science et l’inventivité, voilà qui était source d’inspiration. Ses capacités à maîtriser tout aussi bien les cubars que les technologies empruntées aux Fengirs, à articuler les deux dans le but d’obtenir le meilleur de chaque monde, auraient dû lui valoir des éloges et une belle augmentation. Pourtant il n’en était rien. Trop souvent, les modélisations des Intelligences Synthétiques des Fengirs ne confirmaient pas l’intérêt des audacieux perfectionnements qu’il s’efforçait de mettre au point. Jaynak en était réduit à des travaux de vérification et de consolidation, bien loin selon lui de lui permettre d’accomplir son plein potentiel. Contrairement à ce qu’avait laissé entendre Grendchko dans son discours, les choses n’allaient pas s’améliorer de sitôt, bien au contraire. 

Insister pour faire passer ses projets aurait signifié questionner la compétence, non seulement de ses supérieurs, mais celle des Fengirs et de leurs IS, ce qui était inconcevable. Il fallait faire semblant d’apprécier toutes les suggestions de la hiérarchie au risque de perdre son poste. C’était le cas partout ailleurs, à tous les niveaux de la société nadarienne. En conséquence, les innovations étaient trop peu nombreuses, et l’Expansion s’enfonçait dans la vétusté, en tout cas en ce qui concernait les technologies en provenance de Nadar. Jaynak se demanda si ce n’était pas voulu, s’il ne s’agissait pas d’un moyen pour forcer ses compatriotes et lui à rester à leur place dans cette alliance. Pour ne pas leur donner trop d’importance. 

Il se passa la main sur le front à l’endroit touché par Belganov. Encore une idée qui ne lui était jamais venue auparavant. 

Une tâche amenait la suivante, de la vérification et des tests aux simulations d’intégration dans les vaisseaux eux-mêmes, où il fallait s’assurer des conséquences structurelles des modifications de puissance, de l’intégrité des réacteurs, de leur consommation ainsi que d’autres paramètres divers et variés. Jaynak aurait voulu en faire davantage pour Nadar, mais est-ce que ça en valait la peine, sachant que ses initiatives seraient systématiquement étouffées dans l’œuf ? Et quand on pensait à la personnalité des gens qui arrivaient au plus haut niveau, des individus comme Grendchko, on finissait par douter de l’intérêt même d’aider l’Expansion à monter en puissance. Idée sacrilège entre toutes, qui lui vaudrait, s’il la prononçait à voix haute, d’être dénoncé par l’un de ses pairs et jugé pour trahison. 

Il lança un regard circonspect aux alentours. Si quelqu’un le dévisageait avec suffisamment d’attention, il ne pourrait manquer de relever dans ses traits et son attitude les signes de la culpabilité. Ses collègues, pourtant, étaient concentrés sur leur travail. 

Jaynak s’efforça de les imiter. Aujourd’hui bien plus qu’à l’accoutumée, en effectuant les tâches à la lettre, telles qu’on les lui demandait, en étouffant son esprit critique, il avait l’impression de parcourir le même sempiternel pré carré sans s’éloigner, sans prendre de risques pour ne pas faire de vague. Il s’acquitta néanmoins de ses obligations du jour sans ferveur, mais avec attention. Si le ciel était toujours sombre quand il reprit son flotteur, du moins il ne pleuvait plus. 

Le Sengobat était l’un des rares établissements hybrides d’Argea. Situé sur l’une des plates-formes les plus étendues de la capitale, l’un de ces endroits où l’on pouvait oublier se trouver à quelques kilomètres d’altitude. Il comportait aussi bien une partie fumoir et restauration dédiée aux Nadariens qu’un espace propre aux Fengirs. Dans cette section, on servait des pièces de viande crue en provenance de différentes destinations du système, des alcools exotiques ainsi que des plantes et herbes euphorisantes si prisées des natifs d’Helgash 7. 

A son arrivée, Jaynak se dirigea directement vers la zone la plus étendue du Sengobat, celle qui lui donnait son nom, le terrain de jeu consacré à la Batte Gravifique. Une petite colline artificielle aux herbes hautes faisait face aux stands de tir. Des dômes de vitriglass sur lesquels étaient fixées des cages ovales, trois par dôme, partageaient la colline en divers secteurs, chacun d’eux étant dédié à un stand de tir. Des symboles communs au stand de tir et à son secteur permettaient de déterminer d’un simple coup d’œil lesquels se correspondaient. 

Jaynak observa un instant l’un de ses semblables se tenir prêt sur son emplacement avec sa batte. D’un tube planté dans le sol émergea une balle lumineuse couleur turquoise qui flotta devant lui. La lumière provenait de l’intérieur de la balle, et variait en intensité. Le Nadarien la frappa avec force et précision, et elle accéléra de manière extravagante. Au seuil du dôme, le Fengir se détendit, fit un bond gigantesque, l’une de ses mains en avant. Il arriva néanmoins une fraction de seconde trop tard, le projectile ricochant au bout d’un doigt dans la cage. En raison de la distance, Jaynak devina plus qu’il n’entendit le grognement de frustration du Fengir. Poursuivant sa course, ce dernier rebondit sur la paroi et atterrit avec souplesse sur quatre de ses six membres. Des acclamations retentirent. Le score s’afficha en hauteur, dans l’espace entre le stand de tir et la colline. D’autres parties avaient lieu simultanément sur les quinze zones de jeu sur toute la circonférence de la colline. 

Jaynak s’efforça de marcher d’un pas détendu comme il s’avançait vers son frère. Se retrouver dans le même établissement que des Fengirs n’était jamais une expérience tout à fait plaisante. La démarche de leurs alliés aux longues moustaches, si souple et témoignant de leur force contenue, était un rappel permanent de leur supériorité de prédateur. Merek lui sourit quand il le vit, et se détacha de l’étreinte de l’une de ses admiratrices occasionnelles. Les deux frères joignirent les paumes de manière prolongée. « Comment se passent tes missions ? interrogea Jaynak. 

– Ça a été juste à la dernière », répondit Merek. 

Jaynak aperçut avec inquiétude un Fengir se rapprocher, mais Merek ne l’avait pas remarqué et continuait. « On s’est fait accrocher alors qu’on escortait un transporteur de troupes et de ravitaillement pour l’une des lunes d’Oblan. J’ai été touché au niveau de l’axe de commandes inertielles — j’avais l’impression de piloter une brique. J’ai dû me replier en catastrophe. 

– Et par la faute de votre lâcheur de frère, intervint le Fengir, le transporteur a dû en faire autant et la mission a avorté. Voilà pourquoi il nous faut de vrais guerriers sur le front et non des lavettes qui se contentent de faire semblant. » Une lueur rouge dans l’une des prunelles de l’individu indiquait qu’il s’agissait d’un Augmenté. Son système d’analyse interne avait dû établir en une fraction de seconde le lien de parenté de Merek et Jaynak. 

Les traits de Merek se figèrent sous l’affront. Jaynak lui fut reconnaissant de garder la tête haute malgré tout. « Je te présente Elguefnir, mon… partenaire de ce soir. 

– Tous mes frères s’en étaient déjà vu attribuer un, cracha l’intéressé. J’ai dû me contenter de ce qui restait. » 

Jaynak contrôla à grand-peine son désir de se jeter sur le Fengir pour lui faire ravaler ses insultes. Celui-ci n’aurait eu qu’à sortir l’une de ses griffes acérées pour mettre un terme rapide à son existence. Il détourna les yeux, comme si les scènes de jeux avaient subitement mobilisé toute son attention. 

« Je suis Frenegl, fit une voix derrière Jaynak. Je crois que vous êtes mon partenaire. » Jaynak se retourna. Le Fengir qui s’était adressé à lui était plus jeune qu’Elguefnir, son pelage, blanc là où celui de son congénère était fauve, s’avérait plus luisant. Jaynak s’inclina avec toute l’humilité requise. 

Les paroles d’Elguefnir avaient définitivement plombé l’ambiance, et Merek indiqua d’un geste les stands qui leur avaient été attribués. Jaynak prit place à côté de celui de son frère, et s’empara de la batte accrochée le long du tuyau d’où remonteraient les balles. Il la soupesa. Son poids était moyen, il l’avait bien en main. Les deux Fengirs, d’une souple foulée, se dirigèrent vers les dômes où ils devaient défendre les cages. Jaynak s’équipa d’une visière de simulation virtuelle. Le poids de la batte gravifique se modifiait à chaque coup. Lui et son frère avaient le droit à trois tirs à blanc, des coups portés à vide, la visière simulant tout à la fois la balle et sa trajectoire. Les Fengirs, quant à eux, restaient immobiles pendant cette phase d’échauffement, ne voyant même pas les balles virtuelles ni les cages que les Nadariens avaient choisies pour leurs tirs d’essai. 

Jaynak frappa avec application, visant chacune des trois cages. Il ne réussit son coup que deux fois. Un regard sur sa gauche lui montra que Merek en avait également terminé avec la simulation. Une balle fluorescente verte se mit à flotter en face de Jaynak, une bleue devant son frère. Un décompte numérique apparut. 3… 2… 1… 

Jaynak abattit sa batte, mais le projectile fut arrêté par Elguefnir d’un bond féroce. Frenegl stoppa avec élégance le tir de Merek et relança en diagonale en direction de son partenaire, Jaynak. Il s’agissait là du coup qui demandait le meilleur timing, puisqu’on ne pouvait guère viser. Plus le gardien captait vite la balle et la renvoyait avec précision, plus il augmentait ses chances que l’autre portier n’ait pas le temps de se remettre sur ses appuis, et se retrouve en situation précaire. Jaynak et son frère touchèrent chacun la balle, mais en manquant les cages. 

Une nouvelle balle se mit à flotter au sommet du tuyau, de couleur violette pour Jaynak, ambre pour Merek. Les battes s’étaient faites plus pesantes. Les deux frères ignoraient tout des conditions pour les gardiens fengirs, si ce n’est que la gravité avait également été modifiée pour leurs adversaires. Selon les tours de jeu, ils devenaient plus lourds ou plus légers et devaient adapter leurs bonds en conséquence. Jaynak se concentra sur sa batte pour en ressentir tous les aspects, rabattit sa visière et effectua plusieurs essais. La balle filait beaucoup plus vite, ce qui était de bon augure, et effectivement, au moment de tirer pour de bon, il parvint à tromper Elguefnir. 

Son frère, cependant, avait réussi un exploit similaire. Le duel se poursuivit ainsi, les frères marquant ou échouant sur le même rythme. Les Fengirs faisaient preuve de souplesse et de réflexe. Mieux valait ne pas tirer trop près du corps sous peine que la balle ne soit arrêtée par l’une des quatre mains. Jaynak commençait à avoir sérieusement mal au bras et s’inquiétait des répercussions sur ses performances, quand, par un coup du sort, il parvint à reprendre victorieusement une balle projetée par Frenegl. Le tir repris par Merek fut quant à lui capté par Frenegl. 

« La partie est pour toi, frérot », fit Merek d’un ton dépité. 

Jaynak se mordit la lèvre en se demandant s’il n’aurait pas dû le laisser gagner, surtout lorsqu’il remarqua le regard lourd de mépris qu’Elguefnir lança dans la direction de Merek. Le Fengir, cependant, s’approchait de lui. « Voilà quelqu’un qui sait saisir les opportunités quand elles lui viennent, approuva-t-il. Il suffirait de vous faire accéder à un stage de reconditionnement accéléré, et vous pourriez devenir chasseur, vous aussi. Je suis sûr que vous brilleriez bien davantage que votre frère. » 

L’humiliation était double pour Merek, dont les épaules fléchirent. 

« Je pourrais vous obtenir ce stage, fit Elguefnir, qui sortit l’une de ses griffes pour la poser sur le torse de Jaynak. 

– C’est un honneur que je dois décliner, répondit celui-ci. Les appareils comme celui piloté par mon frère doivent voler. Mon rôle en tant qu’ingénieur-superviseur des réacteurs à impulsion est trop précieux, j’en ai peur. 

– Ah ! cracha le Fengir. Pas un pour rattraper l’autre ! » Il lui tourna brusquement le dos pour s’éloigner.


 

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