Il existe un débat amical à l'heure actuelle entre auteurs indépendants pour savoir s'il faut mettre en place un label de qualité des auteurs indépendants. Il semblerait que ce label soit réclamé par de nombreux lecteurs. Je suis dans l'autoédition depuis suffisamment longtemps pour avoir mené cette réflexion de manière assez intense avec d'autres auteurs il y a déjà plusieurs années, et mon avis là-dessus est tranché: l'idée du label est une perte de temps. Certains disent qu'il n'y a pas un label de qualité, mais des labels de qualité, et je suis d'accord. J'irais même plus loin, chaque auteur indépendant est son label de qualité, de la même manière que chaque maison d'édition est son label de qualité.
Sous l'impulsion de la romancière Elen Brig Koridwen, un groupe, ou fédération des Auteurs Indépendants s'est mis en place. Ce groupe, que je soutiens, se veut avant tout un site ressource pour les auteurs. Vous retrouverez le site officiel en suivant ce lien.
C'est principalement cette Fédération qui mène en ce moment une réflexion sur le label de qualité, sur ce groupe Facebook.
En parallèle, l'Alliance des auteurs indépendants (AAIF) a été lancée par l'auteur Neil Jomunsi, sorte de syndicat des auteurs indépendants. Constatant l'existence du groupe des Auteurs Indépendants, Neil a cependant préféré s'effacer au profit de ce dernier.
D'autres ressources existent, créées par et pour les auteurs indépendants. Me viennent pêle-mêle à l'esprit l'indispensable Mag des Indés de Chris Simon, le site ebookgang, pour les lecteurs, mais utilisé comme site promotionnel par les auteurs, le site Espaces comprises, le blog de Jacques Vandroux, et le site Indylicious, centre de presse destiné à faire la promo des auteurs indépendants.
L'idée de pouvoir avoir un centre de ressources où sont regroupées toutes les initiatives des auteurs indépendants me semble donc bonne, car on le voit, ça foisonne!
Mais si vous voulez connaître mes raisons contre le label de qualité, lisez l'article de Neil Jomunsi. Je suis entièrement d'accord avec ses arguments, et notamment ce passage: En créant des différences labelisées entre les différents ouvrages, on
ne fait ni plus ni moins que reproduire le travail d’un éditeur, sans
les moyens – ce qui semble assez bizarre quand on se lance justement
dans la publication indépendante.
Je comprends et partage le désir d'Elen et de bien d'autres que notre travail soit reconnu pour sa qualité par des tiers indépendants, qui pourraient donner une sorte de "coup de tampon officiel" à la qualité de nos ouvrages.
Ce travail sur la reconnaissance de la qualité, on peut le faire, bien sûr, mais je préfère prévenir Elen: c'est épuisant de se lancer là-dedans.
Il existe des structures composées d'auteurs indépendants qui choisissent des textes indés sur des critères de qualité, et notamment le magazine l'Indépanda.
Je ne veux rien décourager, bien au contraire: j'ai soutenu le projet l'Indépanda en leur soumettant l'une de mes nouvelles, Le Vagabond, et j'ai eu la fierté de le voir sélectionné pour le numéro 2 du mag.
J'ai aussi été heureux de voir rassembler ainsi des textes de qualité dans des magazines facilement téléchargeables au format ebook sur Amazon.
De même, quand j'ai vu que Bookelis, site de bonne réputation d'aide à l'autoédition, lançait cette année, pour la deuxième année le Prix Fantasy des Booktubers, j'ai sauté à pieds joints: un prix de la Fantasy pour les auteurs indés, et qui ne soit pas organisé par Amazon? Bien sûr que l'on peut compter sur moi!
Non pas que je ne soutienne pas Amazon, mais je ne souhaite pas que la notion d'auteurs indépendants devienne l'équivalent chez le grand public, à force d'incitation à l'exclusivité, d'"auteurs Amazon".
Tout cela est utile, mais prix ou label, cela demande du travail, c'est souvent le projet de deux ou trois personnes, et comme n'importe quelle petite maison d'édition, c'est très fragile.
Par ailleurs, j'ai presque terminé (91% sur ma liseuse) le formidable roman d'Elen Brig Koridwen, Les trois Sages, Elie et l'Apocalypse. Incroyable d'érudition et de maîtrise, et très prenant!
Eh bien ce roman est en lui-même son propre label de qualité. Non pas qu'il n'aurait pas besoin d'être davantage connu, bien sûr que c'est le cas!
En fait, je préfère que la romancière continue à écrire et faire sa promo plutôt que d'épuiser son énergie dans des structures qui sont avant tout dévoreuses de temps, dont l'efficacité en terme de diffusion envers les lecteurs est encore à construire intégralement, et qui resteront de toute façon fragiles par définition.
En revanche, je me positionne en faveur de sites ressources qui ne demandent pas trop d'investissement. L'idéal pourrait sembler être une sorte de Wikipédia des auteurs autoédités, mais même cela demanderait énormément d'investissement en temps pour les modérateurs/correcteurs des articles.
Nous cumulons déjà beaucoup de casquettes en tant qu'auteurs autoédités. A-t-on vraiment besoin de créer de nouvelles structures, ou la structure globale pour la recherche de qualité et la recherche de ressources n'existe-t-elle pas déjà, sous la forme d'Internet?
1 commentaire:
En un sens, tout à fait d'accord avec ce qui est écrit. Le bon grain se séparera probablement lui-même de l'ivraie !
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