lundi 24 février 2025

L'Essence des Sens : chapitre 35

A titre expérimental, j'ai décidé de faire paraître un nouveau chapitre de mon dernier roman, L'Essence des Sens (Science-Fiction), sur ce blog chaque semaine. Voici le trente-cinquième.

35. L’ombre et la proie 

Jaynak avait profité de chaque instant après qu’on lui ait retiré son casque d’argent. La joie de recouvrer son intégrité physique n’avait cependant été, en ce qui le concernait, que de courte durée. En tant que Nadarien, il était l’une des trois personnes sur le Rapier à pouvoir retourner sur sa planète sans souffrir des problèmes de gravitation. Son rôle allait donc être majeur dans la livraison des nanites AE au réseau de Réfractaires. Encore fallait-il modifier radicalement son apparence pour qu’il ne soit pas reconnu par l’ennemi et repris. Il était également impératif de simuler la présence en lui d’un nanite ektrim pour qu’il ne soit pas identifié en tant que Réfractaire, au cas où le parasite qu’il n’avait plus dans son cortex serait interrogé à distance. A cette fin, Hina Meili installa dans son cerveau primaire un nanite, frère jumeau de celui de Naldeia. Ce dernier produirait les réponses standards en cas de questions inopinées. 

Pour ce qui était de l’apparence physique, Shaella MacGinnis possédait le secret d’une méthode assez spéciale. La moussor était une mousse organique dont la matière première était prélevée sur une planète alien. Celle-ci était souple, mais pouvait se voir rigidifiée à différents degrés selon de subtiles altérations chimiques. D’autres modifications moléculaires déterminaient le coloris final. Elle avait la particularité précieuse de laisser respirer la peau. 

La nouvelle physionomie de Jaynak fut d’abord programmée sur un simulateur holographique. Il aurait des pommettes beaucoup plus hautes, un menton nettement plus pointu et des cuisses plus larges, entre autres. Une fois tous les détails réglés, Jaynak entra dans la cellule d’altération anatomique. Là, son corps flotta en apesanteur pendant que des machines dessinaient sur la moindre parcelle de son épiderme sa nouvelle apparence en projetant la moussor selon les doses voulues, puis en la sculptant avant de la sécher. Jaynak eut l’impression de porter un vêtement qui était une véritable prison de chair. Il se sentit plus lourd et plus emprunté en ressortant de la CMA. La moussor avait la particularité de changer son ADN en surface, mais il subsistait un point faible, ses yeux. Un appareil spécialement conçu fut alors greffé sous ses plaques oculaires. Il projetait un rayon modifiant l’éclat bleuté des yeux de Jaynak pour correspondre à son nouvel ADN superficiel. 

Jaynak retourna sur Nadar à bord d’une navette de même type que celle de Naldeia, et qui passa comme elle avec succès l’épreuve des balayages de sécurité. Pendant les trois premières semaines, Jaynak voyagea de spatioport en spatioport sur les différents continents de la planète. Parfois il livrait ses containers à des Réfractaires, à charge pour eux de les répartir ensuite au mieux. Plus rarement, il se rendait lui-même dans des usines de fabrication de sengré pour y déposer des containers de mini-drones contenant leurs nanites AE. Il lui arriva aussi de livrer des mini-drones aspirateurs de nanites accompagnés de leurs caissettes dans des Cavernes d’Ambre qui avaient commencé à appliquer la coutume de la Minute de Sengré. 

Au bout de ces trois semaines, on informa Jaynak que le noyautage des fumoirs par des membres des Réfractaires était encore insuffisant. Les moyens de ces derniers étant limités, ils se concentraient sur les établissements les plus fréquentés de la planète. Jaynak eut donc pour désagréable mission de récupérer un agent chimique spécial auprès de l’un des collègues du réseau. Puis il s’infiltra dans le domicile d’un serveur en son absence. Là, il empoisonna sa réserve d’obal. Quand l’homme tomba malade, il se trouva aussitôt un agent des Réfractaires pour le remplacer sur son poste. 

A chaque nouveau fumoir noyauté, c’étaient des réserves de sengré contaminées par les nanites AE qui pouvaient être livrées à un nouveau propriétaire, et une clientèle supplémentaire qui se voyait ainsi « traitée ». Le travail était monstrueux, sans fin. Il était impératif que le revêtement au sol de ces établissements puisse être aspiré en toute discrétion par des mini-drones, sous peine de courir le risque que soit détectée la technologie d’avant-garde introduite par la Confédération des Planètes Unies. 

Empoisonner des serveurs n’était pas vraiment du goût de Jaynak. Il se consolait en se disant que l’immense fumoir qu’il venait de contribuer à noyauter desservait l’un des camps d’entraînement les plus considérables de Fervents de la planète. Pour avoir été l’un d’eux, il savait qu’un entraînement drastique comme celui que subissaient les futurs soldats de Grendchko avait pour effet de rendre plus irrésistible encore l’envie de sengré. Ces fumoirs constituaient donc des cibles prioritaires. Si le but était de neutraliser tous les nanites ektrim, croire que l’on y parviendrait avant l’invasion de la planète Oblan était illusoire. Il fallait en conséquence hiérarchiser au mieux, ce à quoi s’employait le réseau des Réfractaires. Ce dernier, heureusement, s’agrandissait de jour en jour, ce qui permettait d’accélérer les opérations. A chaque fois qu’il pénétrait dans une base de la résistance, souvent située au cœur des Cavernes d’Ambre réparties sur toute la planète, Jaynak apercevait certains de ses collègues plongés en transe dans l’argelen, en train de guider les milliers de personnes qui accédaient à de nouvelles connaissances. Libérés de l’emprise des Fengirs, très rares étaient les Nadariens qui criaient au complot, quand le savoir leur parvenait de l’argelen et de la mémoire stockée par les ancêtres. Les pièces du puzzle historique s’assemblaient avec une logique parfaite. L’ampleur de la supercherie dont ils avaient été victimes leur était ainsi révélée, et ils prêtaient dans leur très grande majorité le serment d’assister les Réfractaires, tout en gardant le secret. 

Souvent, Jaynak guettait les nouvelles dans la Ruche, anxieux de découvrir si des individus allaient témoigner de la déviance qui se propageait chez nombre de leurs concitoyens. A chaque fois, il s’émerveillait de s’apercevoir que seule, la propagande fengirienne avait droit de cité. Les Réfractaires avaient pour consigne de demander aux gens de surtout poursuivre leurs activités et missions habituelles. De n’aider que selon les directives précises qui leur étaient transmises. En apparence, ils ne devaient modifier à aucun prix leur comportement. Il fallait croire qu’ils s’acquittaient à merveille de cette tâche. 

*** 

Ymeo épluchait comme à son habitude les millions de données en provenance des holocams de la planète, à la recherche du moindre indice, du moindre signe de la présence de Jaynak, Naldeia ou Belganov sur Quantor. L’androïde Beyl s’occupait de l’essentiel du travail, elle-même n’ayant pas la capacité de traitement suffisante pour prétendre à une quelconque exhaustivité. Les projections holo qu’elle visualisait étaient sélectionnées par des Intelligences Synthétiques. Celles-ci estimaient qu’une intuition de type organique pouvait faire la différence dans cette quête méticuleuse, pour des données spécifiques jugées plus prometteuses que les autres. 

Et comme d’habitude depuis des mois à présent, c’était un fiasco. 

Ymeo soupira. Il ne restait que trois jours avant le début de la campagne interstellaire visant à récupérer Oblan. Elle aurait tellement voulu faire ce cadeau à son Maître avant son départ ! Et pas seulement pour éviter de tâter de nouveau du redoutable fouet à électrodes du Premier Coordonnateur. Grendchko méritait vraiment ce présent. Elle ne souhaitait que le bonheur du Maître, peu importait son propre bien-être. Il le méritait cent fois, lui qui était en train de rendre sa grandeur passée à Nadar ! 

Un signal d’alerte attira son regard vers un écran. Sur celui-ci, elle aperçut la silhouette d’Yrkel s’engouffrer dans le hall d’accueil. Son adjoint était parti dans la matinée pour l’appartement de l’un de ses amis Fervents, un soldat d’infanterie. Ymeo se prit à rêver que l’individu ait repéré l’un des trois fugitifs. Tous les Fervents avaient reçu leur signalement, ce qui aurait dû améliorer la probabilité de les retrouver. 

Comme elle en avait eu l’intuition, Yrkel se présenta à son bureau moins d’une minute plus tard. L’éclat bleuté de ses yeux avait revêtu une teinte blanche, ce qui indiquait un état de choc. Elle l’interrogea du regard, et il se lança dès qu’il eut repris haleine. 

« Rezelnov s’est plongé dans l’argelen, lâcha-t-il. 

– Lui aussi a la trouille. Quelle déception. » A mesure que la date du lancement de la campagne de reconquête du Premier Coordonnateur se rapprochait, le nombre de Nadariens à se mettre à fréquenter les Cavernes d’Ambre avait explosé. Pire encore, les rapports estimaient qu’une majorité de Fervents avaient sans doute eu recours secrètement à leur cubar. Des Fervents ! Alors même que tout, dans l’enseignement du Maître, devait les tenir éloignés de cet objet rattaché à une tradition dépassée. Mais voilà, comme la glorieuse bataille que le peuple allait mener pour récupérer son dû approchait, un méprisable instinct de survie conduisait la plupart des gens à rechercher un réconfort spirituel dans l’argelen. Ils étaient si faibles, tous ! Ymeo ne concevait pas que l’on puisse être Fervent et désirer le contact avec l’argelen. C’était quasiment une trahison. 

« C’est ce que j’ai d’abord pensé, dit Yrkel. Je ne voulais pas le croire, je me disais “pas lui !” Le Rezelnov que je connaissais n’aurait jamais pu faire une chose pareille. Alors, je l’ai écouté. Il m’a dit l’avoir fait sans en avoir conscience, comme si c’était quelque chose de naturel. Pourtant, il n’avait pas touché à son cubar depuis des années, à tel point qu’il était couvert de poussière. Mais, ce qu’il m’a ensuite rapporté ! 

– Vas-y, accouche. 

– Il a été replongé dans un passé ancien. Du temps où les Fengirs étaient nos ennemis, et menaçaient notre planète. 

– Les Fengirs n’ont jamais été nos ennemis. Ils ne nous ont jamais menacés. 

– C’est ce qu’il pensait aussi. Et qu’il pense toujours, sans aucun doute ! L’argelen maudit, corrompu sans doute, lui a montré une époque où nous étions menacés par la flotte des Fengirs. Des Ektrims sont alors venus nous voir. Ils ont joué les intermédiaires en cherchant à apaiser les choses. Nos dirigeants d’alors ont accepté la présence de délégations de Fengirs. Très vite, ils bâtirent certains bâtiments dans lesquels personne n’était autorisé à entrer, sauf eux. Quelques années après, le Premier Coordonnateur de l’époque a soumis l’idée d’un traité d’alliance, d’entrée dans l’Expansion. Ceux qui s’opposaient à ce traité, ou qui cherchaient à en savoir plus sur le passé, étaient victimes de terribles maux de tête ou devenaient fous. L’idée d’accepter ce traité s’est répandue dans la société à une vitesse qui n’était pas naturelle. Ceux qui se dressaient contre les Fengirs se sont tus pour la plupart, ou sont entrés dans la clandestinité. » 

Ymeo ne put retenir un frisson devant l’ampleur du blasphème, de la trahison envers leurs alliés Fengirs. « Tissu d’inepties ! 

– Sans doute, Adepte. Mais quelqu’un a cherché à contacter Rezelnov via l’argelen. Il se proposait de lui expliquer pourquoi tant des nôtres étaient victimes de maux de tête. 

– Comment a-t-il réagi ? 

– Il a senti qu’on essayait de le manipuler et s’est déconnecté aussitôt. Mais je pense qu’il n’est pas le seul. Je pense que beaucoup d’autres ont été approchés de la sorte. Je crois que nous sommes victimes d’un immense complot des Réfractaires. 

– Hum. Dommage qu’il ne soit pas resté connecté, nous aurions pu en apprendre plus sur ce que manigancent nos ennemis. 

– Quels sont vos ordres, Adepte ? » 

Comme elle dévisageait Yrkel, une ombre voila son visage. « Nous pourrions prévenir notre Maître, bien sûr, mais un seul témoignage ne sera pas suffisant pour le faire réagir. Il nous en faut au moins deux autres pour prouver l’existence du complot. Trouve-m’en deux autres comme Rezelnov. Je te débloque un budget de 20 000 crédits pour les faire parler. Les trois devront témoigner devant notre Premier coordonnateur. Ils auront intérêt à être convaincants. » 

Yrkel s’inclina et quitta la pièce. 

Les commissures des lèvres d’Ymeo prirent un pli amer. Elle n’aimait pas ça. L’impression que l’on venait de lever le coin du voile d’un plan potentiellement létal pour le pouvoir en place jetait un froid glacial sur son cœur. Le plus troublant était de se dire que des Fervents avaient pu être persuadés de se connecter à l’argelen, et d’y chercher des réponses. Comment les Réfractaires s’y étaient-ils pris ? D’importantes sommes avaient dû changer de mains pour obtenir pareil résultat. Il lui fallait vérifier les flux financiers et, de manière générale, tout ce qu’il pouvait y avoir d’inhabituel au sujet des Fervents. Ymeo se prit à songer qu’en concentrant leurs efforts sur les trois fugitifs, les Oreilles de Grendchko avaient peut-être confondu l’ombre avec la proie. C’était là une pensée presque rebelle à l’égard du Maître, et elle en fut désorientée. 

Ce ne fut que deux jours plus tard, en milieu d’après-midi, qu’Yrkel revint avec ses trois Fervents. « J’ai eu beaucoup de mal à en trouver qui acceptent de parler, confia-t-il à Ymeo. J’ai eu droit à des regards… des regards qui me laissaient penser que c’était moi le traître. Je ne sais pas ce qu’il se passe, mais c’est grave. Et nous ne pouvons avoir ces trois-là que pendant trois heures maximum. Ensuite, ils doivent rejoindre leur unité. » 

Ymeo hocha sèchement la tête. Ce que disait Yrkel faisait sens, puisque la flotte nadarienne se mettrait en route dès le lendemain. Elle se mordit la langue en songeant à l’entretien qu’elle allait avoir avec le Maître. Devoir lui mentir afin d’obtenir audience lui était insupportable — et pourtant, il le fallait. Elle le contacta sur son canal d’urgence absolue. Il daigna lui répondre en personne. 

« Tu as donc des nouvelles de nos fugitifs, dit Grendchko la lueur dans ses yeux accompagnant la menace perceptible dans le ton de sa voix. 

– Oui, Maître. Des nouvelles d’une importance capitale. Ils ont préparé un complot qui met en péril votre règne sacré. J’aimerais vous amener trois témoins pour vous prouver ce que j’avance. 

– J’aurais préféré que tu m’apportes leur tête sur un plateau. 

– Ce n’est qu’une question de temps, Maître. Si nous prenons les dispositions nécessaires. » 

Le regard de Grendchko s’appesantit sur elle, lui promettant un univers de souffrance si elle mentait. « Soit, fit-il finalement. Amène-moi tes témoins. » 

Les coupoles dorées du Palais de la Première Strate se détachaient dans le couchant. Le flotteur d’Ymeo et de ses trois témoins s’approcha avec célérité, puis se posa. L’Adepte et les trois Fervents durent franchir plusieurs cordons de sécurité avant d’être autorisés à pénétrer dans le bureau du Premier Coordonnateur, escortés par cinq drones de surveillance-répression. 

Lorsque le Maître eut accordé son consentement, Ymeo prit la parole. Jusqu’à présent, elle n’avait pas osé lui révéler que dernièrement, une majorité de Fervents semblait se connecter à l’argelen. Quand elle le fit, Grendchko plissa dangereusement le nez. « C’est inconcevable, dit-il. Vous avez forcément fait erreur. 

– Je vous transmets les données qui prouvent mes dires sur votre tablette, Maître, dit Ymeo, qui s’attendait à ce type de réponse. Je vous implore d’écouter ce que Rezelnov, Makib et Dezev ont à vous apprendre. » 

La rude expression sur le visage de Grendchko pouvait être interprétée comme un acquiescement. Ymeo se tourna vers Rezelnov. « Vas-y, toi. » 

Le Fervent se mit à parler. Puis ce fut au tour de Makib, et Dezev. Ce dernier était celui des trois le plus en proie au doute. Il lançait des regards de droite et de gauche, ne demandant rien tant que de s’enterrer au fond d’une cavité. Comme il l’avoua, il était le seul d’entre eux à avoir accepté l’aide d’un Réfractaire. Lorsqu’il révéla l’existence d’un nanite ektrim dans le cerveau des Nadariens, Grendchko l’interrompit d’un rire lugubre. 

« Des insanités, fit-il d’un ton sinistre, une lueur mauvaise dans le regard. Tu m’as fait perdre mon précieux temps pour écouter le délire de Fervents devenus fous. Des lâches, des pleutres prêts à inventer n’importe quelle extravagance pour échapper à leur devoir. » 

Il paraissait sur le point de recourir à une mesure extrême quand une icône apparut sur sa console. « Vous avez de la chance que l’on vienne de me proposer une entrevue qui ne peut attendre, sans quoi je vous aurais tous fait désintégrer sur-le-champ. » Il se leva brusquement, attrapa Ymeo par le menton et lui plaqua le front contre le sien, produisant un son mat. « Aucun d’entre eux ne m’a parlé de nos trois fugitifs. Je saurai m’en souvenir. » 

Ymeo se ratatina littéralement. « Maître… 

– File ! Hors de ma vue, toi et tes trois déchets ! » 

Les larges mains de Grendchko se formèrent en poings qu’il appuya sur la surface de son bureau. Ses puissantes épaules vibraient de rage contenue. Ymeo et les trois Fervents ne se le firent pas dire deux fois. Ils s’inclinèrent avant de s’enfuir en courant presque. 

Grendchko mit du temps à recouvrer suffisamment de calme pour s’asseoir. Quand Shinaen pénétra de sa démarche silencieuse, souple et dangereuse dans la pièce, il était parvenu à se recomposer son expression habituelle. 

« Le moment est venu de faire le point sur nos forces en vue de notre petite excursion, commença le Fengir avec gourmandise. 

– Avec plaisir », répondit Grendchko de manière un peu trop raide. 

L’autre huma l’air un instant, les moustaches frémissantes. « Quelque chose vous contrarie ? demanda Shinaen. Vous ne me cachez rien, j’espère ? 

– Tout est parfaitement sous contrôle, assura Grendchko du ton le plus détaché possible. 

– J’y compte bien. Nous allons engager des forces importantes dans cette flotte que vous dirigerez. Si quelque chose devait arriver à nos vaisseaux, je vous tiendrais pour personnellement responsable. 

– Vous n’avez aucun souci à vous faire. Je vous en donne ma parole. »

 

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