A titre expérimental, j'ai décidé de
faire paraître un nouveau chapitre de mon dernier roman, L'Essence des Sens
(Science-Fiction), sur ce blog chaque semaine. Voici le seizième.
16. Pour l’honneur de Grendchko
En retirant son casque, Jaynak ressentit une nouvelle démangeaison, sous l’une de ses plaques au niveau du front. Son doigt entra en contact avec son bandeau, et il laissa retomber sa main. Il s’accroupit et reprit son souffle quelques secondes. Les efforts dans cet univers virtuel l’avaient épuisé, à moins que ce ne fût la soudaine charge émotionnelle de la fin de l’exercice. En tout cas, il avait deviné juste. Quand les Fengirs donnaient des ordres, ils entendaient être obéis, quelles que fussent les pertes collatérales. Dès qu’il remit le casque sur sa patère, la paroi de son tube coulissa en émettant un chuintement, lui libérant le passage.
Parmi ses compagnons, seuls Lindev et Pechko en avaient déjà terminé. Ils s’assemblèrent pour observer les autres. Jaynak apprit qu’ils avaient subi les mêmes épreuves que lui. Eux aussi avaient perdu une vie, et eux aussi avaient fini par triompher malgré tout. Dans leurs tubes, leurs compagnons bougeaient les membres avec précaution. Lorkcho se mit tout à coup à battre des bras et s’affaissa lourdement sur les genoux — Jaynak revécut en pensée sa propre chute. L’imposante carcasse du stagiaire fut parcourue d’un tremblement, puis s’immobilisa. Il demeura ainsi quelques secondes, telle une statue, avant de s’animer de nouveau. Lorkcho se redressa péniblement. Ses jambes s’agitèrent dans son tube. Jaynak résista à l’envie de s’empresser vers son compagnon pour lui enlever son casque et prendre sa place — il ne lui rendrait pas service. Au contraire, ce serait là l’éclatante démonstration qu’il le jugeait inapte. Comme si la situation de Lorckcho n’était déjà pas suffisamment précaire...
Regarder les participants affronter la simulation, s’imaginer chacun de leurs mouvements équivalait à en revivre les différentes étapes en simples spectateurs. C’était à la fois pénible et frustrant. Lorkcho fut le dernier à sortir. « J’ai fini par réussir, dit-il en se rapprochant du petit groupe qui l’attendait. De justesse, il ne me restait qu’une vie. » Jaynak lui passa le bras autour des épaules et l’étreignit un instant. Lorkcho parut surpris mais sourit faiblement.
Il n’y eut aucun soldat pour les raccompagner. Seuls deux drones s’en chargèrent, preuve qu’Ymeo et ses hommes avaient une confiance totale en leurs capacités. Un silence pesant régnait dans le groupe. Jaynak n’avait pas discuté avec les autres du choix éthique qui leur avait été proposé. Très certainement, si ses compagnons avaient surmonté l’épreuve, c’est qu’eux aussi avaient décidé de sacrifier la femelle Fengir et son fils. Cette Voie sur laquelle on entendait les remettre était celle de la soumission et de la cruauté. Il ne lui restait cependant plus assez de force pour se rebeller. Ce fut avec une amère satisfaction qu’une fois de retour dans le dortoir, il constata la présence de volutes de sengré s’échappant de son ballon-tube près de sa couche. Les verres avaient été chauffés juste à point pour leur venue dans la pièce, une attention dont il n’aurait pas cru leurs hôtes capables.
Il s’allongea. Son bandeau glissa alors, s’étant desserré de lui-même. Il le retira et le plaça à côté de lui. Plutôt que de positionner le ballon-tube directement sur son nez, il observa les autres lits.
Ses compagnons ne portaient plus leur bandeau. Celui de Lorkcho était vraisemblablement tombé sans qu’il ne s’en aperçoive, au moment où son possesseur s’était penché vers son ballon-tube dont il inhalait furieusement le sengré. Pechko en faisait autant, mais en s’interrompant de temps à autre. Glenk avait le visage tourné vers le plafond et ruminait de sombres pensées. Lindev recherchait la position la plus confortable sur sa couche. Quant à Naldeia, assise en face de lui, elle le fixait du regard d’une manière qui le troubla.
Les yeux de la jeune femme se posèrent sur le ballon-tube de Jaynak, et elle secoua la tête.
Il la dévisagea un instant. Elle se tenait droit, ses yeux brillaient d’une lueur bleutée dans laquelle il lut le défi. Attitude fière, peut-être même admirable, mais aussi dangereuse.
Il se passa la langue sur les lèvres. Non sans en éprouver de la honte, il se détourna et s’empara du ballon-tube. Dont il inhala quelques bouffées. Le sengré était fort, oui, mais il l’avait mérité. Surtout, s’il voulait s’endormir sans ressasser de pensées négatives, s’enivrer juste ce qu’il fallait était le meilleur moyen. Quelles étaient leurs perspectives, après tout, ici ? Isolés et oubliés de tous, surveillés sans relâche par les drones implacables. Jaynak fit cependant effort sur lui-même pour repousser le ballon-tube plus tôt qu’il ne l’aurait fait s’il n’avait senti le regard de la jeune femme peser sur lui. Il s’allongea, et le sommeil vint très vite.
Etait-ce le milieu de la nuit ? Quelqu’un lui secouait le bras, au point de le faire émerger de sa torpeur. Dans la pâle lueur bleue d’Ulicron filtrant à travers les fenêtres se découpaient le front haut et le nez aristocratique de Glenk. Le personnage lui faisait signe de se lever. Jaynak eut un geste d’humeur et se retourna pour ne plus le voir, mais l’homme se mit à le secouer de plus belle. De guerre lasse, pestant dans sa barbe, Jaynak consentit à se redresser. Glenk le traîna vers les douches, dans la pièce adjacente.
« Je t’ai vu aider Lorkcho, chuchota-t-il avec ferveur. Tu m’as l’air de quelqu’un de bien. Mais si tu veux vraiment l’aider, et t’aider toi-même, nous devons préparer un plan pour nous sortir d’ici. »
Jaynak battit des paupières. Les brumes du sommeil engourdissaient-elles son esprit, ou avait-il bien entendu Glenk prononcer ces paroles ? L’autre apposa ses mains sur ses épaules, et lui imprima une secousse.
« Nous devons nous sortir d’ici, martela-t-il, tant que nous en avons encore la force ! A ce rythme, nous n’allons pas tenir longtemps. Une partie des épreuves vise à saper notre vigueur, la seconde à miner notre mental. Et ce sengré… Te rends-tu compte du danger dans lequel nous sommes ? »
Malgré la pénombre, Jaynak ressentait l’intensité du regard posé sur lui. A son tour, il plaça ses mains sur l’épaule de Glenk, et le repoussa. « Je ne veux rien avoir à faire avec ce que tu manigances, dit-il. Je suis là pour faire mon stage, c’est tout. Ne compte pas sur moi. » Il se détourna et revint vers sa couche, ignorant l’expression de stupeur et de désespoir sur le visage de Glenk. Son camarade devait être bien naïf, s’il s’imaginait que les bandeaux étaient les seuls moyens d’espionnage de leurs hôtes. S’enfuir ? Autant se commander directement un aller simple pour Ulicron ! Il s’étendit sur son lit et tendit l’oreille dans l’obscurité, jusqu’à entendre Glenk regagner sa couche.
Ils furent réveillés en sursaut par une sonnerie grave, et regardèrent autour d’eux comme s’ils s’attendaient à être bombardés. Au lieu de cela, une voix métallique leur intima de mettre leurs bandeaux. Le temps d’obéir, la porte d’entrée glissa sur un soldat accompagné de drones, qui leur fit signe de les suivre. Ils gagnèrent la salle à manger. Jaynak évita de croiser le regard de Glenk pendant l’absorption de l’obal.
« Combien de temps pensez-vous que va durer ce stage ? risqua Pechko.
– Quand tu le sauras, tu nous tiendras informés. » Lendev ponctua sa réponse d’un sourire sarcastique.
« Une fois qu’on aura réussi les épreuves, intervint Jaynak, il se terminera. Ou en tout cas, quand on nous jugera dignes de devenir des Fervents.
– Un jour qui peut très bien ne jamais arriver, laissa tomber Lorkcho, la mine déconfite.
– Allons, le rabroua Jaynak, tu as fini par réussir l’épreuve d’hier après-midi, non ? Sans que personne ne t’aide. Par toi-même. C’est la preuve que tu peux progresser. Et y arriver.
– Oui, mais vous avez vu le parcours du combattant ? Ça n’est pas fait pour moi. Jamais je ne réussirai.
– Le but n’est peut-être pas de tout réussir, intervient Naldeia de sa voix veloutée. Tant que tu montreras de la bonne volonté, tu resteras dans la course. C’est le plus important, tu ferais mieux de t’en souvenir. »
Glenk avait la mine morose. Il se borna à secouer la tête.
Lorkcho ainsi que chacun de ses compagnons ne tardèrent pas à devoir appliquer les conseils de Naldeia. Ymeo, toujours flanquée de ses drones, les entraîna dans un footing matinal autour de la base. Etrangement, quand Lorkcho interrompit sa course, les mains sur les hanches, haletant, à la recherche d’un second souffle, celui des drones qui s’approcha ne lui délivra pas de décharge. Il se contenta de rester à ses côtés, puis de l’accompagner jusqu’à ce qu’il rejoigne les autres à son rythme. Ils étaient rassemblés devant un stand de tir en plein air. Ymeo accueillit l’arrivée de Lorkcho d’un simple hochement de tête.
« Ces pistolets photoniques, dit-elle en indiquant deux armes de poing sur la table du stand, sont réglés à leur minimum, c’est-à-dire qu’ils ne causent aucun dégât — chaque tir envoie un signal perçu par la cible. Dans un premier temps, pour vous familiariser, vous allez viser une cible holo. Vous n’avez droit qu’à une seule tentative, mais vous pouvez tirer quand vous le souhaitez. Appliquez-vous. » Elle désigna l’ordre des participants par binômes. Jaynak se retrouva partager la dernière position avec Glenk.
Il y avait un bâtiment de forme cylindrique doté de différentes fenêtres à environ quarante mètres en face, mais les drones SR flottèrent jusqu’à la moitié seulement de la distance, d’où ils projetèrent les cibles holos. Rondes, celles-ci étaient pourvues de divers cercles concentriques. Pechko tira plus vite que son équipière, Naldeia. Il toucha pourtant la cible, de justesse, contrairement à la jeune femme. Landev fut celui qui prit le plus de temps. Un petit trou se forma dans le plus grand cercle, résultat qui ne parut guère lui plaire. Lorkcho avait moins fait durer le suspense, mais avait manqué. Jaynak soupesa l’arme, et visa soigneusement. Chaque drone se trouvait non loin de l’holocible projetée, si bien que Jaynak se demanda si ses compagnons n’avaient pas été tentés d’ajuster les sentinelles silencieuses à la place de la cible. Qui sait, cela faisait peut-être partie du test. L’absence de viseur optique se fit ressentir et il manqua son coup, de même que Glenk à ses côtés.
« Une nouvelle cible maintenant, fit Ymeo, plus imposante mais aussi plus éloignée. Attention, on parle cette fois d’une épreuve motivationnelle. Le pistolet est posé sur la table. Au signal, vous devez le saisir, viser et tirer avant votre adversaire. Mais bien sûr, tout ça ne suffit pas. Vous devez toucher l’ennemi avant qu’il ne vous touche. »
Les stagiaires s’entreregardèrent avec consternation.
« Qui est l’adversaire ? demanda Naldeia.
– Un droïde de type bipède 132. Lui aussi aura son pistolet posé devant lui. Il est réglé pour être rapide, mais pas beaucoup plus que la moyenne. Vous pouvez le prendre de vitesse. »
Le vent sifflait dans les branchages alentour. Ce fut Lorkcho qui osa poser la question la plus importante. « Il se passe quoi, si on le rate et qu’il nous touche ?
– Une petite punition, une simple décharge électrique. Rien de bien méchant. C’est l’aspect motivationnel de l’épreuve. Ça va vous aider à progresser plus vite, vous verrez. »
Jaynak se demanda s’il était le seul à avoir envie d’arracher à Ymeo son sourire narquois. Il supposa que non, mais fit effort pour ne rien laisser paraître.
Naldeia et Pechko firent face à leurs adversaires. Imposants, ces derniers occupaient la grande majorité de l’encadrement des deux larges fenêtres du rez-de-chaussée du bâtiment situé à quarante mètres. Une lueur rouge unique de mauvais augure luisait au centre de leur crâne d’acier. Les drones, pour leur part, continuaient de flotter à mi-distance. Ils ne faisaient plus apparaître des cibles mais une lumière jaune. Dès qu’elle devint rouge, Naldeia et Pechko s’emparèrent de leurs armes. Le Nadarien fut plus prompt que la jeune femme, et fit feu en même temps que son adversaire. Il manqua, et son cri fit penser à un aboiement. Naldeia, qui n’avait pas eu le temps de tirer, lâcha son arme et ouvrit la bouche sur un cri silencieux tout en se tenant les côtes en tremblant. Les deux stagiaires firent la grimace en direction de leurs compagnons. Quand Jaynak demanda à Naldeia, qui s’était écartée du stand et se redressait, si elle avait encore mal, elle répondit que la douleur s’estompait. Elle avait en effet cessé de trembler. Pechko s’était ressaisi presque aussi vite.
La pâleur le long des plaques de la figure de Lorkcho témoignait à quel point il appréhendait l’épreuve. Lendev avait quant à lui le visage fermé. Il fut plus rapide que le droïde, mais manqua son coup. Touché à son tour, il serra les dents. Lorkcho, qui n’avait pas réussi à tirer avant son adversaire, fut à peine moins stoïque, poussant un cri étouffé.
Jaynak savait n’avoir aucun moyen d’échapper à la punition. Il n’était pas assez entraîné aux jeux de tirs en salle holo pour faire bonne figure. L’idée de se planquer sous la table l’effleura, mais ce serait immanquablement interprété comme un signe de mauvaise volonté.
Signal jaune… Le monde semblait se résoudre à cette lueur dorée — jusqu’à ce quelle devienne rouge. Jaynak se jeta sur la poignée de l’arme, trop vite sans doute, car il ne parvint pas à assurer sa prise. A peine eût-il levé le bras qu’il fut frappé de plein fouet dans la poitrine. Il crut que son cœur s’était arrêté de battre, puis ressentit une sorte de brûlure interne. Pendant qu’il contemplait les plaques sur son torse avec incrédulité, recherchant une trace de l’impact, il prit vaguement conscience du son d’une chute. Il se tourna, pressentant quelque chose d’inhabituel.
Glenk était tombé. Lui aussi avait les bras serrés contre la poitrine. Ce n’est que lorsqu’il examina le visage de son compagnon que Jaynak s’étonna de l’étrange fixité de son regard. Puis s’en alarma. Il y avait dans l’air une nette odeur de brûlé.
Les compagnons se pressèrent autour du camarade qui devait être le plus âgé d’entre eux. En quelques instants, ses traits acquirent une rigidité cadavérique.
« Son cœur n’a pas tenu, articula Naldeia avec stupeur. Il est mort. » Ses paroles furent accueillies par un grand frémissement collectif. L’incrédulité se lisait sur les visages.
Ymeo s’approcha à son tour. Les drones flottaient au-dessus d’elle. Elle sortit sa tablette et scanna le corps de Glenk. « Diagnostic confirmé, fit-elle. Arrêt cardiaque. »
Le désarroi régnait dans le petit groupe, tandis qu’Ymeo donnait des ordres pour que l’on vienne chercher le cadavre. Lendev s’avança vers elle, les bras croisés. « Vous avez une explication ? » Il était nettement plus grand qu’elle, et son ton était mordant.
S’il avait cru l’impressionner, il en fut pour ses frais. Elle fit un geste pour le faire patienter. « Analyse ce bipède 132 », commanda-t-elle à l’un des drones. Celui-ci se rapprocha du droïde, avant de commencer à transmettre des données en temps réel sur la tablette d’Ymeo. La responsable de leur petit groupe gardait pendant ce temps une impassibilité peut-être juste de façade, mais qui n’en était pas moins remarquable. Elle était sur ses gardes, oui, mais son visage n’exprimait nulle culpabilité. Lorsqu’elle parla, elle les fixa dans les yeux, les uns après les autres. « Ce modèle de bipède 132 a connu un dysfonctionnement et a envoyé une décharge de plus haute intensité que prévu. Je tiens malgré tout à rassurer chacun d’entre vous. »
Le ton employé, glacial, fit frissonner Jaynak. « Nous avons un taux de perte acceptable pour ce Stage de Remise sur la Voie. Le décès de votre camarade ne nous fait aucunement dépasser ce taux, et ne remet donc pas en cause votre participation à ce stage. Nous allons nous accorder une petite pause, pendant laquelle tous les droïdes qui doivent prendre part à l’exercice du jour seront méticuleusement vérifiés. Après ça, nous reprendrons. »
Jaynak n’en croyait pas ses oreilles. En observant ses compagnons, il vit qu’ils étaient aussi estomaqués que lui. C’est alors qu’une pensée lui vint, glaçante. Glenk avait-il eu la prémonition de sa triste fin la nuit précédente ? Ou bien l’avait-il provoquée par sa démarche ? La question se mit à le hanter, au point qu’il en perdit contact avec la réalité. Il sentit qu’on lui touchait la main. C’était Naldeia. Elle l’attira sans un mot vers le cadavre, toujours au même endroit. S’agenouilla. « Rejoins la strate », dit-elle. Elle ramassa un peu de terre qu’elle jeta sur le corps. Puis, de l’index, elle dessina des cercles concentriques sur le torse de Glenk.
Jaynak approuva d’un hochement de tête avant de s’agenouiller et de prélever lui-même un peu de terre. En leur montrant l’exemple des gestes traditionnels, Naldeia avait attiré à eux le monde extérieur. Pour un instant, ils n’étaient plus des individus oubliés de tous, promis à un sinistre destin, mais regagnaient leur dignité de Nadarien. Par ces gestes, Glenk se retrouvait lui aussi drapé de cette dignité, recouvrant son statut. En se relevant, Jaynak vit la gêne sur le visage d’Ymeo. Elle n’empêcha cependant aucun d’eux de pratiquer le rite. A peine Pechko, le dernier, en eut-il terminé qu’un glisseur automatisé les rejoignit. Son coffre coulissa, révélant une ouverture béante. Les deux drones conjuguèrent leurs champs de force pour soulever le cadavre et le déposer dans le glisseur. Celui-ci s’éloigna aussi silencieusement qu’il était survenu.
« Nous allons pouvoir reprendre, lança Ymeo après avoir consulté sa tablette. Je vous rassure, tous les droïdes sont cette fois pleinement opérationnels. Le reste du parcours est un peu plus facile. Attention, concentration et réflexes, sans oublier une bonne coopération avec votre partenaire, voilà les ingrédients pour réussir. Au signal jaune, vous allez courir en direction du bâtiment. Les bipèdes 132 ne se montreront que lorsque vous en serez nettement plus près, ce qui rendra vos tirs plus efficaces. Même si vous les touchez sur des zones non vitales, ils seront désactivés. Une fois l’immeuble derrière vous, vous descendrez en bas de la pente, le long d’une rue bordée de bâtiments en enfilade. L’objectif est simple, il suffit de traverser cette reconstitution de ville d’un bout à l’autre. Méfiez-vous quand même, l’aspect motivationnel de l’épreuve est maintenu. L’ennemi peut surgir de n’importe quelle ouverture, à droite, à gauche, devant vous, derrière ou en hauteur. Il faut tout surveiller, tout écouter. Vous pouvez reprendre votre souffle de temps en temps, mais si vous restez immobile trop longtemps, les droïdes vous retrouveront avec leur vision infrarouge. Cette fois, tout se passera bien, je vous le garantis. »
Lorkcho avait l’air hébété, comme s’il émergeait à peine des vapeurs du sengré. Lendev dissimulait mal une moue de dégoût, Pechko avait porté une main à son front et partageait avec Naldeia la même expression désabusée. Jaynak poussa un soupir. Il redressa la tête en voyant Ymeo s’approcher.
« Comme tu n’as plus de partenaire, indiqua-t-elle, tu auras deux fois moins d’ennemis. »
Jaynak acquiesça, sans pour autant se bercer d’illusions.
Les drones reprirent place à mi-chemin du bâtiment.
« Pechko et Naldeia, prenez vos armes ! ordonna Ymeo. Allez, et couvrez d’honneur Grendchko, notre maître à tous ! »
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