mardi 13 octobre 2015

Ma réaction "à chaud" à l'article du Monde sur l'autoédition

Florence Aubenas lirait-elle mon blog? Dans un article du 13 octobre 2015 intitulé L'autoédition, cheval de Troie d'Amazon, la journaliste du Monde cite certaines phrases de mon dernier article de blog, quelque peu tirées de leur contexte. Un redoutable honneur, donc, partagé par les auteurs Charlie Bregman et Thibault Delavaud.

Aucun grand auteur ne semble s'être décidé pour l'autoédition sur Amazon Kindle, dit Florence Aubenas dans son article. A part bien sûr J.K. Rowling, qui autoédite les versions ebooks d'Harry Potter. Détail si insignifiant, bien sûr, qu'il ne valait pas la peine d'être mentionné...

Que J.K. Rowling autoédite de manière non exclusive sur Amazon n'en demeure pas moins qu'elle se publie elle-même, et cela fait d'elle, n'en déplaise à certains, une auteur hybride, qui joue sur les deux tableaux. 

Ironie mise à part, Florence Aubenas m'a donné l'impression d'utiliser au départ un ton hyper critique envers l'autoédition sur Amazon, un ton qui est d'usage dans la presse grand public lorsqu'il s'agit d'évoquer ce grand perturbateur de géant américain, pour pouvoir ensuite s'autoriser à aller davantage au fond des choses et faire, finalement, un article assez sérieux.

Elle a cité une phrase de mon blog quelque peu sortie de son contexte: si Amazon avec KDP Select joue en effet sur l'espoir et l'émotion des auteurs, que dire des médias lorsqu'ils encensent un Da Vinci Code ou le dernier Goncourt?

Tous les grands médias participent de la pyramide de Ponzi de l'édition traditionnelle, c'est à dire un système d'incitation qui, pris au pied de la lettre, sans recul, se transforme en arnaque pour la très grande majorité des auteurs.

Elle a raison de pointer que le système Amazon fonctionne en vase clos. C'est bien l'une des choses que je dénonce, sans utiliser ce terme, dans mon dernier article de blog: Amazon gagnerait à être plus ouvert sur l'extérieur, et il y a des mesures simples qu'il pourrait mettre en place.

Après, est-ce que pour la plupart des auteurs, l'édition papier demeure un rêve? Cela demande à être vérifié. Je crois que l'idéal d'être publié en papier à des millions d'exemplaires en librairie reste un rêve, mais un rêve qui vient de plus en plus à l'arrière-plan, parce que les auteurs, même lorsqu'ils n'appartiennent pas au cénacle germanopratin, sont de mieux en mieux informés des rouages du système.

Ils connaissent le prix à payer pour ce rêve.

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