Les mères de famille sont, à leur niveau, des gouvernantes. Les pères de famille sont, à leur niveau, des gouvernants. Nous faisons de la politique quand nous élevons nos enfants. Nous prenons les décisions. Nous sommes ministres de l'éducation (y compris sexuelle), de la culture, de la justice, du travail, de l'intérieur, de la défense, du sport. Nous sommes présidents. Et si nous ne pouvons pas avoir d'enfants? Nous devenons ministres de l'immigration en adoptant un ou plusieurs enfants.
Un chef d'Etat qui n'a pas eu d'enfants ne devrait pas, à mon sens, être autorisé à gouverner. Il n'a pas la maturité nécessaire. L'expérience de vie. N'est-ce pas, Macron?
Si l'on y réfléchit, on ne juge pas assez nos hommes et femmes politique selon leur vie privée. En France, nous n'avons eu que des chefs d'Etat masculins. Le seul critère appartenant à la vie privée selon lequel nous jugeons nos présidents, c'est: est-il un homme fidèle? Un certain François Hollande, qui avait une maîtresse, a ainsi vu sa popularité dégringoler durant son quinquennat.
Associer la fidélité d'un homme à sa fiabilité, c'est un bon critère. Mais si c'est le seul, ça reste simpliste. Trop limité. Que pensent les enfants de nos chefs d'Etat de leurs parents? De la manière dont ils ont été gouvernés, élevés, éduqués durant l'enfance? Voilà un vrai critère.
Il est vrai qu'un chef d'Etat n'a pas à élever sa population. Ce serait infantilisant, abêtissant. Ce n'est pas ce qu'on leur demande. On leur demande de faire ce qu'il faut pour l'intérêt commun.
Mon avis personnel, c'est que ce sont nos enfants qui nous indiquent comment les élever au mieux. De la même manière qu'un bon conseiller emploi sait écouter son client en recherche d'emploi, parce que c'est souvent lui qui a la clé de son retour vers l'emploi, un bon parent sait écouter ses enfants. Il a de l'empathie, de la sensibilité, cette forme d'intelligence particulière qui permettra à l'enfant de donner le meilleur de lui-même sans être contraint, mais volontairement.
L'intérêt commun, c'est le peuple qui sait en quoi il consiste. Un bon gouvernant saura le détecter en écoutant son peuple. Pas toujours, vous me direz. L'enfant refuse parfois de manger des légumes, ou de la soupe. Le peuple refuse de faire tout ce qui est nécessaire pour lutter contre le réchauffement climatique. Alors, il faut trouver des compromis. Il faut aussi mener par l'exemple, montrer l'exemple.
Un parent va-t-il obtenir les meilleurs résultats avec son enfant s'il lui témoigne du mépris? Ou va-t-il le faire grandir en lui faisant confiance?
Il ne s'agit pas, je le répète, pour un chef d'Etat, de materner sa population. Aimer n'est pas forcément materner. Aimer, c'est rendre plus indépendant, donner du pouvoir. Décentraliser.
Et Science-Po, me direz-vous? Et l'ENA? Utiles pour apprendre le cadre dans lequel on gouverne, les institutions, les lois. L'essentiel est pourtant ailleurs. L'essentiel vient de la manière dont nos gouvernants se sont comportés en tant que parents. Il y a fort à parier qu'ils réagiront de la même manière en gouvernant, avec les mêmes travers et les mêmes qualités.
Un chef d'Etat prometteur pourrait être une mère qui a eu un enfant juif, un musulman, un catholique, un animiste, un agnostique et un athée, et qui les aura élevé dans l'harmonie, pour leur meilleur bénéfice, avec un souci d'équité dans la répartition de son amour.
A ce stade, ce n'est plus une question de parti, de droite ou de gauche, d'extrême-droite ou d'extrême-gauche. C'est une question d'avoir été un bon parent.
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