Retour à la normale, ou presque. Après les deux années de Covid qui auront marqué une forte baisse de mon activité, 2020 et 2021, cette année 2022 m'aura permis, avec 1150 livres papier vendus, de retrouver un niveau de vente plus habituel. Pas de quoi s'enrichir, bien sûr, tout juste survivre, mais l'essentiel pour moi a toujours été de vivre de ma passion.
Imaginez cent mille Alan Spade. Juste cent mille auteurs autoédités en France qui vendent plus de 1000 livres en un an. Cela ferait plus de 100 millions de livres vendus qui échapperaient à l'édition traditionnelle chaque année. Soit entre un quart et un cinquième de la vente totale de livres en France en un an (2021 avait été une année exceptionnelle pour l'édition, avec 480 millions de livres vendus).
Et encore. Si on ne compte que les romans de fiction, je suis sûr que plus de 100 millions de romans de fiction vendus en autoédition, ça donnerait un poids bien supérieur à un quart ou un cinquième du secteur pour l'autoédition.
Mais bien sûr, c'est juste une fantaisie. Il n'y aurait pas assez de place en dédicace pour 100 000 auteurs: les lieux sont limités, les temps de dédicace aussi. C'est juste un exercice de pensée, mais qui garde son intérêt, pour montrer que l'édition traditionnelle n'est pas invincible, y compris dans ce qu'elle considère comme ses bastions.
Je continue de penser que seul le revenu universel inconditionnel est adapté pour les artistes et auteur. Et bien sûr, si ce revenu universel inconditionnel existait, il ne serait pas soumis aux cotisations Ursaff, puisque ce serait un revenu de subsistance: on n'ôte pas le pain de la bouche des gens avec des cotisations! Ces cotisations pourraient être versées sur les sommes gagnées par les auteurs et artistes en plus de ce revenu universel inconditionnel.
Et je pense que ce revenu doit être universel, et non réservé aux seuls auteurs et artistes, pour de simples raisons d'équité sociale: les auteurs et artistes ne sont pas meilleurs que les autres, ne méritent pas plus de vivre que les autres. En faisant en sorte que les personnes qui sont en emploi perçoivent ce revenu universel, on maintient intacte la motivation pour le travail. Ce revenu universel doit aussi s'accompagner d'un logement universel afin de rendre les gens d'autant plus indépendants.
J'ai vendu ces 1150 livres sur une seule région, l'Ile de France. Sur ces 1150, à peine une dizaine ont été vendus par Amazon, les autres signés en dédicace. En raison de trop grandes difficultés de règlements facture, j'ai abandonné toute collaboration sur les livres papier avec la Fnac. Si j'avais eu les moyens de me démultiplier, de vendre sur les 13 régions françaises métropolitaines, je serais peut-être à plus de 10 000 livres papier vendus. Mais avec des "si", bien sûr...
Ce qu'il faut savoir, c'est que je n'ai nullement l'intention d'industrialiser mon activité: passer en offset, avec des tirages à 800 ou 1000 exemplaires pour chaque titre, ce serait beaucoup d'investissement, du stockage en entrepôt, davantage de temps de déplacement et de frais de déplacement, une logistique plus complexe. Et donc, beaucoup de risque en plus.
Je préfère conserver l'aspect artisanal de mon activité, avec des tirages entre 100 et 500 exemplaires.
Je suis en train d'écrire mon septième roman destiné à la publication, de nouveau un roman de Science-Fiction, mais quelque part, c'est un crève-cœur pour moi de me dire qu'avec l'augmentation du nombre de titres, je vais forcément devoir en laisser de côté, ou réaliser une sorte de système de tournante pour permettre à chaque titre d'être vendu, au moins sur l'année si ce n'est à chaque séance. Parce que la place sur une table de dédicace n'est pas extensible à l'infini.
Et ce ne sont pas les ebooks qui m'offrent de réelles perspectives: j'en ai vendu dix fois moins que de livres papier, 150 cette année. Et encore, c'est en raison d'une promotion que j'avais faite en fin d'année 2021, sans quoi je serai à 100 ebooks.
J'ai en effet décidé de laisser tomber complètement cette année la pub Facebook et Amazon, ainsi que la promotion de mes titres en anglais via des newsletters américaines. Plus de pub du tout, en fait. Parce que ce n'est plus rentable pour moi, tout simplement. Et je ne vous dis pas de faire la même chose si vous êtes auteur: calculez en fonction de ce que ça vous rapporte.
Je vais vous faire une confidence: je déteste me mettre au service d'un algorithme. Surtout en sachant que ce dernier peut être modifié à tout moment.
La fin des confinements et de la plupart des restrictions liés au covid a donc permis un regain de mon activité. Néanmoins, les choses sont plus difficiles que par le passé, je trouve. Certains endroits qui recevaient des auteurs ont profité des restrictions pour garder leurs portes fermées aux auteurs, même après la fin des restrictions. C'est compliqué.
Le titre qui s'est le mieux vendu à mon catalogue est Memoria, avec plus de 360 exemplaires, suivi du Souffle d'Aoles et de Passager clandestin, avec respectivement 190 et 177 exemplaires.
Depuis mes débuts de manière réellement suivie dans l'autoédition en 2010, j'en suis à plus de 12500 livres papier vendus, et 5300 ebooks. Mieux que rien, quand on n'est pas présent dans les rayons autres que numériques.
J'ai eu l'impression que Memoria méritait un bon accueil du public, et j'ai été heureux de voir les réactions de gens en dédicace. Je suis bien conscient, croyez-moi, de tenir mes ventes à bout de bras, et de n'avoir aucune maîtrise sur ce qu'on pourrait appeler "l'étincelle du bouche-à-oreille". Mais comme on dit, c'est le voyage qui compte, pas la destination. Enjoy!
1 commentaire:
Je salue ton éthique et ta volonté !
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