Les commentaires sur les sites de vente concernant les romans ou livres en général, s'ils ne suffisent pas à eux seuls à générer des ventes, sont un ingrédient quasiment incontournable pour l'auteur autoédité. Ces commentaires représentent donc un enjeu économique fort, non seulement pour les autoédités, mais aussi pour tous les acteurs du marché. Ces quelques lignes d'appréciation si précieuses surviennent rarement d'elles-mêmes. Pour l'auteur inconnu, en obtenir représente une débauche de temps et d'énergie considérable. Cet état de fait pourrait s'améliorer en France, à condition que des prestataires de service s'y prennent intelligemment.
Je suis auteur depuis 2001, autoédité depuis 2006 (avec une brève parenthèse vers l'édition en 2009-2011). Mon but est de vivre de ma plume, ce que j'arrive à faire depuis 2014. On me pardonnera donc la portée utilitaire de mon propos, sachant que de nombreux blogueurs font preuve d'une bonne volonté admirable, et soutiennent activement les auteurs autoédités.
J'ai conscience que tous les blogueurs, quels qu'ils soient, sont des êtres humains et non des outils au service des auteurs.
Maintenant, voici ce que j'ai constaté au sujet des commentaires de livres :
- les commentaires sur les blogs, hormis certains blogs très rares que l'on peut appeler "blogs prescripteurs", et qui sont assiégés par les éditeurs, n'ont pas d'effet direct sur les ventes
- un commentaire sur un blog, quel qu'il soit, peut néanmoins être utilisé de manière indirecte, par exemple à l'occasion d'une séance de dédicace, et se révéler utile pour l'auteur
- les commentaires sur les sites de vente peuvent générer des ventes, et/ou des "pages lues" (emprunts dans le cadre des abonnements Kindle ou KoboPlus)
- les ebooks classés dans les meilleures ventes suscitent nettement plus de commentaires, comme si certains lecteurs se sentaient obligés de donner leur avis (leur aval?) sur le dernier titre à la mode
- il est de plus en plus difficile, pour un auteur inconnu, d'obtenir un commentaire sur un site de vente
- on obtient nettement plus facilement un commentaire sur un site dédié ou un blog si on envoie le livre papier plutôt que l'ebook, que ce soit en passant par un site comme Goodreads, Livraddict ou Simplement pro
- un site comme Goodreads propose à présent d'envoyer des ebooks à des lecteurs moyennant paiement de l'auteur, dans le but d'obtenir des commentaires
On ne va pas se cacher les choses: envoyer un livre papier, pour l'auteur autoédité, représente d'autant plus un budget que les frais de port vont en augmentant, si on passe par La Poste.
Donc, si l'on regarde les choses de manière lucide, les auteurs qui tiennent le plus à obtenir des commentaires sont prêts à investir de l'argent pour ce faire.
On constate aussi, lorsqu'on a comme moi des romans traduits en anglais, que les sites qui, aux Etats-Unis, vous permettent d'être vus par des dizaines de milliers d'abonnés, ces sites payants qui vous permettent de faire la promo de vos ebooks, réclament au moins une dizaine de commentaires positifs pour accepter votre ebook.
En conséquence, aux Etats-Unis, outre l'offre payante de Goodreads précédemment évoquée, un prestataire de service nommé Hidden gems books s'est mis en place.
Il est intéressant de voir que ce prestataire a débuté uniquement avec des romances: les romances sont en effet le genre le plus actif de l'autoédition, et sans doute aussi le plus lu. Le service s'est par la suite ouvert aux autres genres.
Amazon interdit à juste raison que l'on paye quelqu'un pour qu'il vous commente votre livre. J'ai toujours recommandé d'éviter ce genre de pratique.
Hidden gems books (HGB) va jouer le rôle d'intermédiaire: c'est ce service que vous paierez, et non les commentateurs. Cela fait toute la différence, puisque HGB ne rémunère pas, d'après ce que j'ai pu voir, les commentateurs.
Le site procède à une sélection de lecteurs souhaitant lire des livres gratuits en échange de commentaires, en évacuant au fil du temps les lecteurs qui ne commentent pas, ou bien dont le commentaire est trop succinct ou trop peu argumenté. Le site affirme qu'il obtient ainsi en moyenne 80% de commentaires, c'est à dire que si vous payez pour obtenir 50 commentaires, vous êtes sûr d'en obtenir une quarantaine.
Les tarifs, 2$ par lecteur, m'ont semblé raisonnables compte tenu de la difficulté qu'il y a en temps normal à obtenir des commentaires, et du côté fastidieux, notamment, d'envoyer des livres papier - les commentaires sont faits sur des versions électroniques.
Attention, ce que l'auteur paye, c'est la mise en relation avec le lecteur, ceci afin de ne pas enfreindre les règles d'Amazon. Le nombre de commentaires n'est donc pas garanti, et si un site se met en place, il devra veiller à ce que les lecteurs s'engageant à commenter des livres dans un délai imparti tiennent leurs engagements à 50% au minimum. En dessous de ce seuil, la déception des auteurs fera que le site ne sera plus viable.
Il faudra surveiller cela genre par genre: si les personnes qui s'occupent d'un tel site s'aperçoivent que seulement 2 commentateurs de roman de Fantasy sur 10 tiennent leurs engagements, là où 9 commentateurs sur 10 tiennent leurs engagements en romance, ça veut dire que la recherche de commentateurs intéressés doit davantage s'orienter vers des lecteurs de Fantasy. Ou vice-versa, bien sûr.
Ce qui m'a décidé à essayer ce prestataire pour ma trilogie en anglais, c'est à la fois parce que le service avait plutôt bonne réputation auprès des auteurs, mais aussi parce qu'il arrive assez souvent que les commentaires obtenus par le biais de HGB ne soient pas élogieux.
Masochisme? Eh bien, je me mets à la place du lecteur. En tant que lecteur, j'ai envie d'avoir des commentaires honnêtes, pointant aussi bien les failles du livre que ses qualités. Il est essentiel qu'un prestataire comme Hidden Gems Books puisse garantir l'impartialité des commentaires.
Ce type de service, à ma connaissance, n'existe pas en France. Je trouve cela vraiment dommageable pour les nouveaux auteurs, ceux qui ont besoin des quelques premiers commentaires indispensables pour commencer à faire bouger les choses au niveau des ventes.
Indispensables, ces commentaires, mais pas toujours suffisants, nous sommes bien d'accord. D'autres efforts promotionnels seront tout aussi indispensables de la part de l'auteur (newsletter, pubs sur Facebook ou Amazon pour le marché anglo-saxon, dédicaces).
Donc, si vous connaissez quelqu'un qui a un projet de start-up dans l'univers de l'ebook et qu'il ou elle puisse mettre en place dans la francophonie quelque chose de similaire à ce que fait Hidden Gems Books, à la condition que les tarifs soient honnêtes et que l'impartialité des commentaires soit garantie, je pense que vous serez bien accueillis par les auteurs autoédités.
En effet, tant qu'à mettre de l'argent sur de l'envoi de livres, pourquoi ne pas réserver ce budget à un prestataire qui simplifierait grandement les choses pour les auteurs? Un prestataire qui serait capable de garantir un certain nombre de commentaires en fonction d'une somme d'argent, et dans un temps donné.
La demande est là. Le succès d'un tel service dépendra bien sûr de sa capacité d'attirer aussi bien des lecteurs intéressés et sérieux, du côté des commentateurs, que des auteurs désireux de voir leur livre commentés sur les sites de vente.
PS: A noter que Kobo propose déjà, dans ses "services pour les auteurs" la possibilité d'obtenir des commentaires de la part "d'un professionnel de l'édition de Publishers Weekly". Cela coûte cher, et n'a rien à voir avec ce que je propose, à savoir un service d'intermédiation entre les auteurs et les lecteurs/commentateurs.
[EDIT 31/05/2018] : un auteur me parlait sur Facebook des "commentaires pourris qui nous flinguent les ventes". J'ai dernièrement reçu le commentaire 1 étoile suivant sur Kobo, pour mon dernier roman, Passager clandestin, qui s'intitule "A fuir." En voici le copier-coller: "Completemnt nul ennuyeux a ne pas perdre son temps."
Il est évident qu'après cela, mes ventes ont nettement baissé sur le site, et j'en suis dégoûté. Mais justement, un prestataire qui emploie des gens qui lisent vraiment le livre et le commentent évitera ce genre de commentaires. Ils ne seront pas acceptés, car pas assez argumentés. L'auteur qui commande des commentaires à un prestataire doit avoir au moins l'impression que les lecteurs rédigeant les commentaires ont lu le livre. C'est le principe de base. Mais oui, bien sûr, se faire commenter de manière honnête comporte toujours le risque de ne pas plaire. Il faut faire avec.
Ecriture, édition, livres numériques, science-fiction, fantasy et fantastique (thrillers/polars) sous toutes leurs formes : autant de sujets qui me passionnent et qui font l'actualité de ce blog.
mercredi 30 mai 2018
samedi 19 mai 2018
Un nouveau concept
Oui, je sais, vous allez me dire que je suis peut-être le seul à trouver nouveau ce concept. Il n'empêche qu'au cours de ma carrière d'auteur autoédité, je ne l'ai jamais vu mis en pratique dans des romans de Fantasy. L'idée? Permettre à mes lecteurs de découvrir à la fois les versions française et anglaise de ma trilogie de Fantasy dans un même ebook. Un marché de niche, certes, mais qui me permet pour la première fois d'aborder une catégorie qui semblait jusqu'alors l'exclusivité de la non-fiction: l'apprentissage de la langue.
L'idée m'est venue en voyant scintiller les yeux de certains de mes lecteurs quand je leur proposais, en dédicace, de leur envoyer gratuitement la version anglaise de l'ebook, pour compléter leur achat du livre papier.
Je me suis dit: le fait de pouvoir lire à la fois en anglais et en français suscite donc de l'intérêt pour certains de mes lecteurs, que ce soient des mères de famille dont l'ado apprend l'anglais et apprécie la Fantasy, ou bien des lecteurs ayant un intérêt pour le bilinguisme, ou la traduction.
Un intérêt suffisant pour mettre un peu plus d'argent dans un ebook à la fois en français et en anglais? Ça a été mon impression, mais je ne pourrais bien sûr répondre à cette question qu'empiriquement, au vu de mes courbes de ventes.
De plus en plus de lecteurs achètent directement en VO les romans de Fantasy, il faut le savoir. Ils peuvent avoir envie de s'améliorer dans leur connaissance de la langue anglaise.
J'aime énormément l'impression d'être un pionnier dans le domaine de l'autoédition, et, même si cette expérience se traduit par des courbes aussi plates que la mer du Nord, je suis heureux d'expérimenter, parce que ça fait aussi partie du métier. Oui, c'est assez grisant, même si d'autres l'ont sans doute déjà fait avant moi, se sont plantés et ont eu tellement honte de leur échec qu'ils n'ont pas parlé de cette expérience (ce qui expliquerait que je pense, dans ma grande naïveté, avoir innové).
Je trouve le format ebook propice à la navigation entre chapitres, et passer d'un chapitre anglais à un chapitre en français offre un plus non négligeable par rapport au simple fait d'appuyer sur le mot anglais pour en avoir la définition. Le contexte, voilà ce qui est très appréciable. Le sens, la manière dont le traducteur (et j'ai traduit deux de mes trois romans de Fantasy, Eau Turquoise et Les Flammes de l'Immolé, moi-même) va surmonter des difficultés ou aborder des tournures de phrase.
Bien sûr, même si Dawn Lewis, la correctrice professionnelle de langue anglaise qui m'a aidé à traduire, corriger et remettre dans le bon ordre la trilogie en anglais, est à mon avis très talentueuse et a fait un travail magnifique, je ne vais pas vous demander de me croire sur parole quant à la qualité de la traduction.
Vous pouvez vous faire votre propre opinion, en téléchargeant gratuitement Une brève histoire d'Ardalia - Duo français anglais.
Vous pouvez aussi lire les critiques anglo-saxonnes sur les sites de vente.
En pratique, pour les romans dont la couverture est française, j'ai mis la version française en premier, et la version anglaise en deuxième. Pour les romans dont la couverture est anglo-saxonne, j'ai mis la version anglaise en premier, et la version française en deuxième.
Si l'idée vous séduit, n'hésitez pas à télécharger les romans, ou bien à les recommander aux personnes autour de vous susceptibles d'être intéressées. Y compris via les réseaux sociaux!
L'idée m'est venue en voyant scintiller les yeux de certains de mes lecteurs quand je leur proposais, en dédicace, de leur envoyer gratuitement la version anglaise de l'ebook, pour compléter leur achat du livre papier.
Je me suis dit: le fait de pouvoir lire à la fois en anglais et en français suscite donc de l'intérêt pour certains de mes lecteurs, que ce soient des mères de famille dont l'ado apprend l'anglais et apprécie la Fantasy, ou bien des lecteurs ayant un intérêt pour le bilinguisme, ou la traduction.
Un intérêt suffisant pour mettre un peu plus d'argent dans un ebook à la fois en français et en anglais? Ça a été mon impression, mais je ne pourrais bien sûr répondre à cette question qu'empiriquement, au vu de mes courbes de ventes.
De plus en plus de lecteurs achètent directement en VO les romans de Fantasy, il faut le savoir. Ils peuvent avoir envie de s'améliorer dans leur connaissance de la langue anglaise.
J'aime énormément l'impression d'être un pionnier dans le domaine de l'autoédition, et, même si cette expérience se traduit par des courbes aussi plates que la mer du Nord, je suis heureux d'expérimenter, parce que ça fait aussi partie du métier. Oui, c'est assez grisant, même si d'autres l'ont sans doute déjà fait avant moi, se sont plantés et ont eu tellement honte de leur échec qu'ils n'ont pas parlé de cette expérience (ce qui expliquerait que je pense, dans ma grande naïveté, avoir innové).
Je trouve le format ebook propice à la navigation entre chapitres, et passer d'un chapitre anglais à un chapitre en français offre un plus non négligeable par rapport au simple fait d'appuyer sur le mot anglais pour en avoir la définition. Le contexte, voilà ce qui est très appréciable. Le sens, la manière dont le traducteur (et j'ai traduit deux de mes trois romans de Fantasy, Eau Turquoise et Les Flammes de l'Immolé, moi-même) va surmonter des difficultés ou aborder des tournures de phrase.
Bien sûr, même si Dawn Lewis, la correctrice professionnelle de langue anglaise qui m'a aidé à traduire, corriger et remettre dans le bon ordre la trilogie en anglais, est à mon avis très talentueuse et a fait un travail magnifique, je ne vais pas vous demander de me croire sur parole quant à la qualité de la traduction.
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Vous pouvez aussi lire les critiques anglo-saxonnes sur les sites de vente.
En pratique, pour les romans dont la couverture est française, j'ai mis la version française en premier, et la version anglaise en deuxième. Pour les romans dont la couverture est anglo-saxonne, j'ai mis la version anglaise en premier, et la version française en deuxième.
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Prix: 5,99 €
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