L'Empire Contre Attaque (Star Wars: Episode 5) a été le tout premier film que je suis allé voir au cinéma, le second de la première trilogie historique Guerre des Etoiles. Il m'a laissé un souvenir marquant. Pour faire honneur à ce souvenir, et aussi parce que la saga est un phénomène culturel qui va alimenter pas mal de conversations, je laisse ici mon avis sur le deuxième film de la troisième trilogie, cette fois produite par Disney. Un avis où je vais tâcher d'éviter les spoilers.
Je préfère prévenir: j'avais détesté le précédent épisode, l'épisode 7: le réveil de la Force, au point qu'il m'a fallu le prétexte d'emmener mes enfants voir le suivant pour me décider à aller voir la suite.
Un mot tout d'abord sur l'affiche: sans la regarder attentivement, je trouvais que le personnage encapuchonné faisait trop penser à Dark Sidious, l'empereur du côté sombre, et je craignais vraiment que le syndrome du reboot frappe encore.
C'était en effet l'une de mes craintes principales. J'avais trouvé que l'épisode 7 était un reboot, ou si vous préférez, une resucée des épisodes 4, 5 et 6 (saga originelle). Le Réveil de la Force se caractérisait par des scènes qui ressemblaient à s'y tromper à des remakes de moments de chacun des trois films, la Guerre des Etoiles, l'Empire contre attaque et le Retour du Jedi. Mais le tout était fait en dépit de toute vraisemblance et bien sûr originalité. Une énorme déception.
Eh bien figurez-vous que l'encapuchonné sur l'image est trompeur si l'on n'y prête pas une trop grande attention.
La très très bonne nouvelle, c'est que l'intrigue de l'épisode 8, Les derniers Jedi, est à l'image de cette affiche, elle surprend à plusieurs reprises. Du coup, moi qui m'attendais au pire, si je n'ai pas eu le grand frisson, je l'ai regardé avec un certain plaisir.
Ce titre, Les derniers Jedi, fait penser au retour du Jedi, et sans trop spoiler, on peut dire que le personnage de Luke Skywalker y joue également un rôle de pivot.
Pour l'épisode 7, j'avais l'impression qu'on avait confié le scénario au premier stagiaire venu, voire que c'était un commercial de Disney qui était à la baguette.
Pour cet épisode 8, j'ai trouvé que les scénaristes avaient fait preuve d'habileté, en prenant à chaque fois à contre-pied les attentes des spectateurs. Quant à l'aspect reboot, notamment de l'Empire contre attaque, je trouve que l'écueil est à peu près évité. Il y a bien sûr des clins d’œil très appuyés à l'épisode 5 et même 6, mais cela reste acceptable.
Le méchant, Kylo Ren joué par Adam Driver, évolue de manière crédible, il est beaucoup moins ridicule que dans l'épisode 7. Les scénaristes font preuve à son égard d'une sorte d'humour à froid qui nous rend le personnage plus acceptable.
Il y a donc un énorme progrès entre le 7 et le 8. Néanmoins, est-ce qu'on peut parler de film brillant ou incontournable? Pour moi, la réponse est clairement non.
Bien sûr, si vous êtes fan des Star Wars, vous irez sans doute le voir, et vous passerez probablement un bon moment.
Mais l'épisode 8 ne pouvait pas effacer les énormes handicaps du 7, à savoir un cahier des charges qui fait de cette nouvelle trilogie, aux deux tiers en tout cas, une simple resucée plutôt que quelque chose de créatif, amenant du nouveau.
Ce Nouvel Ordre dont on ne sait d'où il sort, mais qui ressemble comme deux gouttes d'eau à l'ancien Empire, et surtout ces rebelles dont on va retrouver, de manière totalement inexplicable, exactement la même flotte, avec son bon vieux croiseur Mon Calamari, son amiral Akhbar et la frégate médicale. En dépit de toute logique et de toute cohérence.
Le rôle de Leia, simplement une transposition de celui de Mon Mothma, très décevant également.
Du côté de l'ajout à l'univers Star Wars, cela reste extrêmement pauvre.
Et du côté des scènes d'action, cet épisode 8 est malheureusement fidèle au 7, à savoir, du très grand n'importe quoi.
Les épisodes de la saga originelle, 4, 5 et 6 avaient une manière de briser les lois de la physique grâce aux Jedi, à la Force et aux sabro-lasers, qui démontraient un certain respect des lois de la physique. Bien sûr, il s'agit de space opera, pas de hard SF, on ne demande pas un réalisme à tout crin.
Mais personnellement, je souhaite toujours que les scénaristes n'insultent ni mon intelligence, ni ma culture, et surtout, maintiennent une certaine suspension d'incrédulité pour les différentes scènes. Qu'ils fassent en sorte, si vous préférez, que mon esprit critique ne prenne pas le dessus en me faisant décrocher de l'histoire.
J'avais heureusement remisé mon esprit critique dans un coffre-fort digne de Fort Knox, ce qui m'a permis de profiter grosso modo du film.
Mais avec le recul, il est évident que la surenchère dans le côté impossible, surréaliste des scènes d'action, déjà manifeste dans l'épisode 7, vient ici se renforcer du côté plus sombre de cet épisode 8. On a voulu faire dans le désespéré de chez désespéré de chez désespéré, et quand vous ajoutez à cela l'aspect hautement improbable des scènes d'action, eh bien vous créez de sacrées brèches dans la suspension d'incrédulité.
Je sais: les gens ont tendance à mettre tous les films dans un même panier dès que l'on parle d'action. Je pense de mon côté qu'il y a un distinguo à faire entre un film comme Independance day, par exemple, et les Star Wars de Lucas. Je dis bien: de George Lucas, et non de Disney.
Alors certes, le seuil de l'acceptable et de l'inacceptable varie suivant les individus, et évolue sans doute avec ce que nous fait avaler le cinéma. Comme disait l'autre, "les cons, ça ose tout".
Je choisis néanmoins, au final, de retenir l'habileté scénaristique, et les évolutions de cet épisode 8 vers quelque chose qui pourrait, finalement, amener un renouveau.
Un avis nettement plus positif, bourré de spoilers et en anglais sur l'épisode 8. Très intéressant.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire