mardi 26 mars 2024

Couvertures et IA

Aucun auteur ni aucun illustrateur ne peut aujourd'hui ignorer l'essor fulgurant des intelligences artificielles génératives, que ce soit pour le texte ou pour l'image. En ce qui concerne le texte, je n'utilise l'IA que pour des résumés de roman, s'il y a lieu, ou pour des campagnes publicitaires. Mais en fait pour le moment, je n'y ai pas du tout recours. Pour ce qui est de l'image, Midjourney est utilisé par certains confrères et consœurs, autrices et auteurs autoédités, et peut-être par des éditeurs. Le logiciel est même utilisé par certains illustrateurs. Je n'y ai pas recours, pour plusieurs raisons. Je ne suis pas là pour jouer les donneurs de leçon, juste vous donner mon approche.

Comment je vois le marché du livre papier et de l'ebook dans notre contexte économique? C'est simple, comme une forme de cannibalisme industriel. On pourrait d'ailleurs l'étendre à tous les marchés économiques. Qu'elle le veuille ou non, chaque entreprise va bouffer les ventes d'une autre voire de plusieurs autres pour devenir leader du marché, quel que soit le domaine. Ou à tout le moins empiéter sur les ventes.

Les stratégies pour cela sont variables. On peut essayer de jouer sur la qualité, sur le professionnalisme, sur la productivité, sur l'opportunisme, sur la célébrité, sur l'image de marque, sur les prix et promos, sur l'originalité, sur le marketing, sur les émotions, positives ou négatives, sur la captation et la fidélisation, etc. 

Pour acheter une voiture, ou une maison, le portefeuille des individus n'est pas illimité. Donc, il faut faire mieux que les autres. 

Pour que l'on achète un livre ou ebook, il faut disposer de temps pour le lire. Donc, pour les auteurs, la lutte de temps de cerveau disponible va être une lutte de nature à cannibaliser la concurrence, à aspirer les ventes. 

Oui, c'est déprimant. Il n'y a pas de place pour tout le monde sur le marché. 

Ce n'est pas pour ça, bien sûr, qu'il faut considérer les autres auteurs comme des ennemis. Ce sont les victimes d'un système économique impitoyable. 

Les IA viennent débouler dans ce contexte déjà extrêmement difficile. Donc, si vous vouliez vraiment me pousser dans mes retranchements et me demander ce que je pense de mes collègues autoédités qui utilisent Midjourney pour leur couverture, je répondrais: "un peu plus de cannibalisme ou un peu moins, on s'en fout. Les auteurs font ce qu'ils veulent. Les illustrateurs aussi. C'est le système qui n'est pas le bon. C'est le système qu'il faut combattre." C'est une réponse dictée par le rationalisme et la logique.

J'ai déjà évoqué le fait que je suis en faveur d'un revenu universel inconditionnel, pour de multiples raisons. L'une d'elles est de rémunérer tous les créateurs et artistes de manière enfin équitable. Parce qu'il ne sera jamais possible de rendre justice par les ventes à la qualité du travail des artistes dans leur ensemble, et notamment des auteurs autoédités. Nous sommes de plus en plus nombreux sur le marché, et le temps de cerveau disponible n'est pas extensible à l'infini, loin de là.

Maintenant, mon approche. En tant qu'auteur autoédité, j'ai conscience d'un certain égoïsme de ma démarche, tout à fait assumé. Je n'édite aucun autre auteur. En revanche, je considère que si je peux au passage donner un coup de main à quelques auteurs au travers de conseils gratuits sur ce blog, y compris en autoéditant un ebook à ce sujet et en le vendant au minimum du prix, j'aurais fait un acte qui ne va pas dans le sens d'un système qui oppresse économiquement.   

Et pour les illustrations? Je suis sentimental à ce sujet. Je réagis de manière personnelle, en fonction de mon histoire individuelle. De mon père, qui était illustrateur. Et il est vrai que dans un contexte économique difficile et barbare, je n'ai pas envie de rendre ce contexte encore plus difficile et barbare. 

Et donc, oui, je paie pour mes couvertures. Pour les Nouveaux Gardiens, 280 € en 2019. Pour Memoria, 359 € en 2021. Et pour mon prochain roman de Science-Fiction, L'Essence des Sens, 400 €. A mon échelle d'auteur artisanal, c'est beaucoup. Je le fais en ayant conscience que même si tous les auteurs autoédités faisaient de même, ça ne changerait pas énormément la donne pour les illustrateurs. Ça créerait juste un marché un tout petit peu moins défavorable pour eux. Mais ça resterait l'enfer.

La couverture de mon prochain roman est de Didi Wahyudi, déjà illustrateur sur Memoria, repéré sur le site 99 designs.com, et avec lequel je continue de travailler. 

mardi 19 mars 2024

Reader Reach Facebook Ads by Written World Media: a Complete Scam

Beware of Reader Reach Facebook Ads, which is a complete scam. This service, which is supposed to help you sell your ebooks with custom-made ads, is almost completely ineffective.

I decided to pay $150 for an advertising campaign for my Thriller The New Guardians, for a 5 day period. Reader Reach Facebook Ads seemed to me to benefit from interesting feedback from authors. My Thriller has a 4.5/5 rating on Amazon, with ten reviews. Granted, that's a small number of reviews, and I had also decided not to lower the price of the ebook for this campaign. The price is $3.99, which is standard for a 432-page book. I really wanted to test the effectiveness of Written World Media's advertising team.
The ad campaign was spread over 5 days on Facebook. I thought that for this kind of service, Written World Media would only accept the challenge for ebooks likely to generate a return on investment.


My ebook was accepted, and as soon as the campaign was launched, I asked them to send me the advertising that had been set up. The advert read: "The New Guardians by Alan Spade is a great book to read. Highly recommend!" 

I didn't get any link to the ad on Facebook.

By the end of the first day, I had made only one sale. I knew I needed to sell 112 ebooks over the 5-day period to recoup my investment. Sensing disaster, I immediately emailed Written World Media. 

Hi, 

The image is good, but the text... Did you ask an 8-year-old to write it? It's so boilerplate. So dull. One sale so far. If it stays that way, I don't predict much more.

Best,

Alan

Here's the boilerplate answer from Written World Media: 

Hi Alan,

Thanks for getting back to us! Because Facebook provides a limited amount of space for text, our team uses an excerpt from a five-star review. The campaigns start small and build over time, therefore you’ll likely see more consistent visibility for your book across multiple days and not a single-day spike. We have an article on our website that you may be interested in about what to expect with the ads; you can click HERE to check it out!

Let me know if you have any other questions!

All the best,
 
I only sold four ebooks in all by the end of the fifth day. 4. Ebooks. That's 1/28th of the number of ebooks that would have needed to be sold for ROI.
I had no access to statistics on cost per click, number of impressions, or which ad would have performed best. Nothing.
If anything, it wouldn't have mattered too much if I'd sold more ebooks. But the result is absolutely abysmal. This service is to be avoided! The only advantage for me in using this service is that it allows me to warn other authors of the scam.  


Update: The New Guardians received 274 clicks and 7,982 impressions over the 5-day period. With 4 sales in the end. So, the team at Written World Media tried. Quoting an author who has experience running ads:  I do know my ads I run myself have over 500 words of text. I think they allow 1000 words (*but recommend 250). So that small text is really lazy and saying FB allows "limited text" is not really accurate. Yes, limited to 500 or 1000 words but not limited to 15 words. Also, should be testing 3 text sets and 3 images. Anyway... FB ads are hard to make work. It takes months. I suggest running $25 a week until you hit on an image that works.
When you offer a service that promises a return on investment in just 5 days, and in fact it takes months to develop ads that work, it's still deception for me.
Written World Media should spend the $150 over more time, maybe a month or two, and make experiments until the ads really work. The cost per click should'nt be the absolute metric. The number of clicks for one sale should be the absolute metric. With this campaign, I needed 68 clicks to obtain a sale. Maybe it's because the Amazon page of my ebook didn't work. Maybe it's because the cover or the blurb needed to be tweaked. Maybe it's because there isn't enough comments. But maybe it's because not enough people who click on the ad on Facebook are ready to buy. Maybe it's because the ad system on Facebook is somewhat broken.