La rémunération des sportifs de haut niveau de tennis de table est tellement faible qu'elle en est scandaleuse. En particulier, les tournois de la fédération WTT (World Table Tennis) sont sous-dotés. Voici le témoignage de l'ancien numéro 1 français de tennis de table, Simon Gauzy sur X (Twitter) : A l’aube de la fin de l’année, j’ai fait mes comptes sur l’année 2023.
Dépenses en WTT: 37000€
Prize money: 40000$ Hors Taxes.
Si j’enlève les 3 champions c’est 19500$ de Prize money.
Conclusion: t’es pas top30, tu dépenses 2/3 fois plus que ce que tu reçois.
Bravo wtt. La WTT devrait savoir que tôt ou tard, sa marge sera l'opportunité d'un concurrent. Si un acteur plus éthique, un milliardaire par exemple qui voudrait concurrencer la WTT en rémunérant mieux les pongistes (joueurs de tennis de table) survenait et organisait ses propres compétitions rivales, il y a fort à parier qu'il obtiendrait la participation des joueurs de plus haut niveau sans aucun problème. Pour une fois, ce serait la WTT qui se ferait plumer. Et ce ne serait que justice !
On ne peut que féliciter Simon Gauzy de briser l'omerta.
Il prend un risque personnel, mais il se bat
pour tous les joueurs de ping.
Comme le révèle cet article de Ouest-France, la WTT se comporte comme une mafia en faisant pression sur les joueurs pour qu'ils ne parlent pas des problèmes de rémunération. C'est l'omerta dans le ping-pong mondial. Or, là où un tournoi du Grand Chelem de tennis est doté à environ 39 millions de dollars (pour tous les joueurs), un tournoi majeur de type Grand Smash en tennis de table n'est doté que de 2 millions de dollars, soit presque 20 fois moins!
Alors oui, j'espère que la WTT sera concurrencée par un généreux organisateur. Le problème est que le ping profite autant de son héritage qu'il en est la victime. Je m'explique. Le ping-pong s'est beaucoup renforcé au niveau mondial en raison de la volonté de Mao Zedong d'en faire le sport national en Chine. Si la Chine était devenu, non seulement une économie de marché libérale, mais aussi une démocratie, le ping-pong serait à l'heure actuelle l'un des tout premiers sports au niveau mondial au niveau rémunération. Pourquoi? Parce que même s'il a été beaucoup concurrencé est qu'il n'est à l'heure actuelle que le 9ème ou 10ème sport en Chine, il est tout de même pratiqué par 300 millions de Chinois, avec 17 millions de licenciés. Formidable, me direz-vous?
Pas tant que ça. La Chine étant une dictature, la télévision n'y est pas libre. Et le ping-pong est resté une enclave communiste dans le pays. Ce qui signifie que les présidents de club ne peuvent, à l'instar des présidents de clubs de foot, négocier des droits TV faramineux en fonction de l'audience que rapportent les matches. Et donc, le joueur chinois lui-même est mal payé, et les tournois en Chine sont encore plus sous-dotés que dans le reste du monde.
Si vous lisez ce blog, vous avez sans doute deviné pourquoi j'écris ce type d'article. Je suis auteur autoédité. Je vis de ma plume, et j'en suis fier. Je suis extrêmement reconnaissant envers le soutien de ma famille, et en particulier de mon épouse Anne-Christine, dans ma carrière d'auteur. J'adore l'esprit de libre entreprise. Je trouve formidable de ne pas devoir dépendre de l'Etat pour mes revenus. Je chéris ma liberté de parole et ma liberté tout court.
Mais en même temps... Je trouve complètement anormal que notre société n'assume pas le fait qu'elle est largement devenue une société de loisirs. Regardez par exemple le nombre de professionnels du spectacle sur une ville comme Paris. On est à 150 000. Faites les comptes. C'est énorme par rapport au nombre total de professionnels sur Paris.
Moi, je vis de ma plume, mais tout juste, et je sais que le talent de mes pairs est très insuffisamment rémunéré. C'est pareil pour le ping, mais ce n'est pas le seul sport sous-rémunéré. Loin de là. Un revenu universel inconditionnel, que j'appelle de mes vœux, ne me donnerait en rien l'impression d'être contrôlé par l'Etat, à partir du moment où il est justement inconditionnel et universel, c'est à dire appliqué partout dans le monde, sans conditions. Il devrait aussi s'accompagner d'un logement universel inconditionnel.
Un tel dispositif permettrait à tous les sports et aux arts et spectacles de se développer, de se professionnaliser, de s'améliorer. Il ne nous ferait pas entrer dans l'assistanat, puisque les salariés actuels en profiteraient aussi. Il ne nous ferait pas entrer dans le communisme, puisqu'il s'ajouterait simplement au système actuel sans le remplacer. On continuerait à avoir du capitalisme, mais un capitalisme avec une bien plus grande mobilité des employés et un bien moins grand stress pour les employés, qui pourraient passer sans encombre d'un emploi à un autre. Un capitalisme à visage humain, enfin! Il faudrait juste veiller à rémunérer suffisamment les emplois les plus difficiles, ou bien à les robotiser.
Voilà pour moi, grosso modo, ce que devrait être l'avenir.
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